Epreuves écrites hier du Bac - Des hommes en treillis saccagent un centre d’examen

Une cinquantaine de personnes, la plupart en treillis, ceinturons en main, ont fait irruption hier à 11h au Lycée moderne des 220 Logements (à Adjamé) qui est un centre d’examen du Baccalauréat. Certains étaient encagoulés, d’autres à visage découvert. Après avoir tenté, sans succès, d’ouvrir le portail de ce centre, l’un d’entre eux a escaladé le mur, sauté dans la cour, tenu en respect les deux gendarmes en faction au portail, agressé l’un d’entre eux en lui donnant un coup de poing et ouvert le portail à ses camarades. L’action est éclair. Les surveillants, les membres du secrétariat, et les candidats au Baccalauréat surpris par leur présence n’ont pas le temps d’organiser la résistance ou de fuir. Les agresseurs condamnent à double tour le portail, sous les regards impuissants des gendarmes pris en otage. Le personnel du centre et les candidats sont priés de rester tranquilles s’ils veulent rester en vie. Les hommes en treillis se dispersent par petits groupes. Un groupe entre dans la salle du secrétariat où il met sens dessus dessous, après avoir déchiré les épreuves de composition les fiches de table des candidats, tous les documents afférents à l’examen du Baccalauréat. Un autre groupe investit les salles d’examen. Les candidats qui savent que leur centre est attaqué retiennent leur souffle. Les bandits ne leur font cependant aucun mal, mais leur moral est naturellement sapé. Sous leurs yeux, ces malfrats déchirent leurs feuilles de composition de philosophie alors qu’il ne restait plus que 1 heure 30 minutes pour que cette épreuve de 4 heures, prenne fin. Les 720 candidats (série A1, A2, C et D) sont scandalisés. Certains pleurent à chaudes larmes. Après leur forfait, ces hommes en tenue militaire, prennent le large. L’attaque de ce centre a duré dix minutes. Quelques minutes après, le ministre de l’Education nationale, Gilbert Bleu Lainé, arrive dans ce centre d’examen, condamne cette attaque, exprime tout son soutien au personnel et promet le renforcement du dispositif de sécurité. Les autorités militaires informées de cette situation envoient sur les lieux un cargo de gendarmes. Ce grave incident clos, les 720 candidats qui étaient sortis de leur centre, rassurés par la présence de nombreux gendarmes et par Gbamblé Raymond, le chef de secrétariat, regagnent leurs salles pour la composition de l’épreuve d’histoire-géographie. Les examens avaient repris leur cours normal lorsque nous quittions ce centre. “Lorsqu’ils sont arrivés, ils faisaient beaucoup de bruit. Ils disaient qu’ils sont des gendarmes et qu’ils veulent ici et maintenant leurs primes de 2005. Ils disaient également qu’ils sont de la promotion 2005-2007”, a indiqué hier le chef de secrétariat de ce centre. Par ailleurs, selon des sources dignes de foi, une opération hibou a été découverte hier. Des enseignants ont été pris en flagrant délit de correction de sujets d’examen au profit de certains candidats au Baccalauréat. L’information a été d’ailleurs confirmée par un responsable du ministère de l’Education nationale qui soutient qu’il y a eu des interpellations. Les sources ne précisent pas le lieu et l’heure de cette opération. Ces épreuves écrites du Baccalauréat qui ont débuté hier prennent fin vendredi prochain. Concernant le cas du Lycée moderne des 220 Logements, les épreuves prendront fin samedi prochain par l’épreuve de philosophie perturbée hier. Charles Bédé