Les oraux du bac 2010, malgré la menace des fondateurs d'établissements privés laïques de boycotter les examens de fin d'année, ont eu lieu du mardi 22 au vendredi 25 juin 2010 comme prévu sur toute l'étendue du territoire ivoirien. Le constat fait cette année est le morcellement des communes en plusieurs Directions régionales de l'éducation nationale (DREN). Ces directions sont pilotées par des responsables qui apparemment ne maîtrisent rien de l'organisation d'un examen. Aussi, les enseignants de lettres modernes, d'anglais et d'allemand ou espagnol n'ont-ils pas reçu de convocation pour les oraux alors que ceux qui interviennent à l'oral recevaient d'habitude des convocations pour les examens. Mais cette année, seulement deux ou trois personnes par établissement ont reçu des convocations pour l'oral et pour le secrétariat du Bac. Ce qui a engenché un manque criard d'interrogateurs dans les centres. Aussi, des enseignants ont-ils acheté des convocations à 10 000F auprès de certains de leurs collègues ou de certains membres du personnel de la DREN. Quant aux convocations relatives au secrétariat, elles étaient vendues à 20 000F. La tutelle a-t-elle voulu innover en voulant être plus sélectif dans le choix des interrogateurs ? N'est-ce pas là une porte ouverte à la fraude ? Car un enseignant qui paie une convocation, retire son argent sur le terrain en attribuant de bonnes notes aux candidats contre des sommes allant de 1000 à 5000 Fcfa. Ce système de racket existe il y a belle lurette mais cette année, il s'est accentué. Le ministère de tutelle qui dit être déterminé à éradiquer ce fléau doit prendre ses responsabilités face à ce désordre qui n'honore pas l'école ivoirienne. Autant le ministre Bleu-Lainé brandit le bâton aux enseignants grévistes, autant il doit le brandir aux brebis galeuses et égarées qui ternissent l'image de l'école pour leurs intérêts égoïstes et égocentriques.
Samuel Amani
Samuel Amani