Les épreuves écrites du baccalauréat 2010 ont débuté, hier, sur l'ensemble du territoire national. Pendant quatre jours, 192 704 candidats des séries A, D et C composeront dans 309 centres. Mais alors que l'on s'attendait à des examens calmes, cette année, un groupe de gendarmes, réclamant leurs primes, ont perturbé les épreuves dans plusieurs centres.
Des candidats traumatisés, des examinateurs choqués à l'extrême et un secrétariat sans dessus-dessous. Le lycée moderne d'Adjamé a sûrement vécu, ce matin, un des évènements les plus tristes de l'histoire du baccalauréat à Abidjan. Un groupe de personnes a fait irruption dans la cour de l'établissement, en pleine composition de l'épreuve de philosophie. Les visiteurs ont déchiré les épreuves, arraché les fiches de table et proféré des menaces avant de se retirer. « C'étaient des gendarmes. Ils sont arrivés vers onze heures. Une cinquantaine », précise Gbambélé Raymond, chef de secrétariat de ce grand centre d'examen qui accueille 720 candidats. Selon lui, tout allait pour le mieux jusqu'à 11h. Ils ont alors entendu du bruit derrière la porte de la clôture gardée par deux gendarmes. Puisque la porte ne s'ouvrait pas, quelqu'un l'a escaladée et a sauté dans la cour. Les gendarmes commis à la surveillance ont tenté de le maîtriser. Mais l'homme a réussi à ouvrir la porte aux autres. « Ils étaient une cinquantaine. La tête cagoulée par des sachets noirs, raconte un examinateur encore sous le choc. Certains étaient en treillis et ils avaient des ceinturons rouges. Ils ont commencé à crier qu'ils sont des gendarmes de la promotion 2005 et qu'ils veulent leur prime de 50.000 Fcfa ». La scène choquante dure 10 minutes. Les visiteurs inopportuns se dirigent vers les salles d'examens. D'autres prennent le secrétariat d'assaut. « Ils ont dit aux examinateurs : personne ne sort », ajoute un des examinateurs du centre. « Quand j'ai voulu les filmer, ils m'ont menacé qu'ils allaient m'abattre », ajoute le chef de secrétariat, Gbambélé. Les gendarmes demandent aux candidats de sortir des salles, ils s'emparent des épreuves de philosophie et les déchirent. Ils arrachent les fiches de table. Au secrétariat, ils éparpillent tout ce qu'il y a là comme document. Mais ils n'étaient pas armés, précise Gbambélé. Vers 14h, Bleu Lainé, le ministre de l'Education nationale qui a été prévenu, arrive sur les lieux pour rassurer les examinateurs et les candidats. Dans l'après-midi, un cargo de la gendarmerie montait la garde devant l'établissement. Les épreuves d'histoire-géographie ont donc eu lieu. Gbambélé affirme qu'ils attendent une décision du ministre afin de voir si oui ou non les épreuves de philosophie seront reprises par les candidats du centre. Nous avons joint le Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos). Le Mdl Ouattara du service communication a affirmé qu'il n'était pas informé de la situation. Par ailleurs, des informations indiquent que des gendarmes ont perturbé d'autres établissements à Adjamé.
A part cette fausse note, les épreuves se sont bien déroulées dans les autres centres. Dans la matinée, Bleu Lainé a effectué une visite au Collège moderne de Cocody, au lycée Sainte-Marie et au lycée classique. Il s'est réjoui qu'il n'y a pas eu trop d'absents dans les centres d'examens. Il espère que le 20 juillet, les résultats seront meilleurs. « J'ai fait de mon mieux pour manager mon département, pour que les enseignants enseignent », a-t-il indiqué. Quant aux mesures prises contre la fraude, le ministre estime que c'est un travail de longue haleine.
Raphaël Tanoh
Des candidats traumatisés, des examinateurs choqués à l'extrême et un secrétariat sans dessus-dessous. Le lycée moderne d'Adjamé a sûrement vécu, ce matin, un des évènements les plus tristes de l'histoire du baccalauréat à Abidjan. Un groupe de personnes a fait irruption dans la cour de l'établissement, en pleine composition de l'épreuve de philosophie. Les visiteurs ont déchiré les épreuves, arraché les fiches de table et proféré des menaces avant de se retirer. « C'étaient des gendarmes. Ils sont arrivés vers onze heures. Une cinquantaine », précise Gbambélé Raymond, chef de secrétariat de ce grand centre d'examen qui accueille 720 candidats. Selon lui, tout allait pour le mieux jusqu'à 11h. Ils ont alors entendu du bruit derrière la porte de la clôture gardée par deux gendarmes. Puisque la porte ne s'ouvrait pas, quelqu'un l'a escaladée et a sauté dans la cour. Les gendarmes commis à la surveillance ont tenté de le maîtriser. Mais l'homme a réussi à ouvrir la porte aux autres. « Ils étaient une cinquantaine. La tête cagoulée par des sachets noirs, raconte un examinateur encore sous le choc. Certains étaient en treillis et ils avaient des ceinturons rouges. Ils ont commencé à crier qu'ils sont des gendarmes de la promotion 2005 et qu'ils veulent leur prime de 50.000 Fcfa ». La scène choquante dure 10 minutes. Les visiteurs inopportuns se dirigent vers les salles d'examens. D'autres prennent le secrétariat d'assaut. « Ils ont dit aux examinateurs : personne ne sort », ajoute un des examinateurs du centre. « Quand j'ai voulu les filmer, ils m'ont menacé qu'ils allaient m'abattre », ajoute le chef de secrétariat, Gbambélé. Les gendarmes demandent aux candidats de sortir des salles, ils s'emparent des épreuves de philosophie et les déchirent. Ils arrachent les fiches de table. Au secrétariat, ils éparpillent tout ce qu'il y a là comme document. Mais ils n'étaient pas armés, précise Gbambélé. Vers 14h, Bleu Lainé, le ministre de l'Education nationale qui a été prévenu, arrive sur les lieux pour rassurer les examinateurs et les candidats. Dans l'après-midi, un cargo de la gendarmerie montait la garde devant l'établissement. Les épreuves d'histoire-géographie ont donc eu lieu. Gbambélé affirme qu'ils attendent une décision du ministre afin de voir si oui ou non les épreuves de philosophie seront reprises par les candidats du centre. Nous avons joint le Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos). Le Mdl Ouattara du service communication a affirmé qu'il n'était pas informé de la situation. Par ailleurs, des informations indiquent que des gendarmes ont perturbé d'autres établissements à Adjamé.
A part cette fausse note, les épreuves se sont bien déroulées dans les autres centres. Dans la matinée, Bleu Lainé a effectué une visite au Collège moderne de Cocody, au lycée Sainte-Marie et au lycée classique. Il s'est réjoui qu'il n'y a pas eu trop d'absents dans les centres d'examens. Il espère que le 20 juillet, les résultats seront meilleurs. « J'ai fait de mon mieux pour manager mon département, pour que les enseignants enseignent », a-t-il indiqué. Quant aux mesures prises contre la fraude, le ministre estime que c'est un travail de longue haleine.
Raphaël Tanoh
