Télex

Alibi de malheur !
Flagrants délits du Plateau. Il fait chaud, ce vendredi. On est au dossier N°2.
-Kouao Stéphane, chauffeur domicilié à Port-Bouët. Nimabo Aubin, 36 ans, chauffeur dans la même commune. Vous êtes accusés du vol d'un véhicule.
Les deux prévenus se présentent à la barre.
-Je reconnais les faits, s'empresse de dire Stéphane.
Par contre, Aubin réfute les accusations. La juge veut se rassurer.
-C'est vous qui avez volé le véhicule?
-Oui, insiste Stéphane.
-Avec l'aide d'Aubin ?
-Non, avec l'aide de mon ancien patron.
-Où est-il ? demande la magistrate.
-Il a fui.
-Et lui, c'est qui ? (Elle indique Aubin)
-C'est son neveu.
On donne la parole à Aubin.
-Mme la juge, il avait menti sur moi, je n'ai rien à voir avec cette histoire, indique-t-il.
-Pourquoi ? A-t-il quelque chose contre vous ?
-Non. Mais, cela fait huit mois que je n'ai pas vu Stéphane.
Ce qui devait être un alibi pour Aubin se retourne finalement contre lui. Car, voici le procureur qui se lève.
-Cela fait huit mois que Stéphane ne vous a pas vu ? Mais comment se fait-il que le jour où on l'attrape, le premier qu'il cite comme complice, c'est vous ?
24 mois fermes, chacun. On se demande pourquoi Stéphane a tenté de couvrir son complice.

Saboteur !
-Dossier N°13.Tié Jean-Marcel, vous êtes né en 1985, vous êtes convoyeur. Tié Jean-Paul, convoyeur aussi… Tiens, vous êtes né en 2010 ?
-Non, rectifie Jean-Paul à la barre. Je suis né en même temps que mon frère, Jean-Marcel. Nous sommes jumeaux.
La juge regarde les deux prévenus. Elle appelle à la barre un troisième accusé, il a une tête de saboteur.
-Bao Bonaventure, 38 ans, vous êtes chauffeur domicilié à Yopougon.
Les trois hommes sont devant le tribunal des flagrants délits du Plateau. On se demande quel est le mobile.
-Vous êtes accusés d'avoir détourné des numéraires : 2,2 millions de Fcfa.
La magistrate précise que l'argent devait servir aux trois hommes à transporter des militants d'Abobo à Yopougon. Le boulot n'a pas été fait correctement, les responsables ont donc porté plainte pour détournement.
-Mme la juge, nous avons transporté tout le monde, explique Bonaventure.
-Si vous aviez fait le boulot, il n'y aurait pas de plainte, leur indique la juge qui se réfère au Pv.
-Vous avez même signé une reconnaissance de dette, ajoute le procureur en s'adressant à Bonaventure qui était le chauffeur.
Il est condamné à 45 jours fermes pendant que les frères jumeaux (convoyeurs) sont relaxés, leur culpabilité n'ayant pas été établie.

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