" Ce n'est pas ma faute c'est parce que j'étais saoul ", voici la seule phrase qu'avait à la bouche Sawadogo Ali, prévenu de vol par effraction d'effets vestimentaires et d'une bicyclette, dans le village de Téhiry, dans la sous-préfecture de Bayota. C'était un jour de funérailles, où en pareilles circonstances l'alcool coule à flot. Sawadogo, après avoir bu une bonne dose de Bangui frelaté, accompagnée de liqueur de fabrication artisanale (koutoukou), cherche vainement le chemin qui mène à son domicile afin de se reposer. Parce que la forte dose d'alcool commence à faire ses effets. Le soulard a la vision trouble. La voie qu'il emprunte plutôt que de le conduire chez lui, l'amène au domicile de la victime du nom de Souanga Kassy absent. Il est en déplacement à Bouaké pour régler des problèmes de famille. Sawadogo force la porte pour s'introduire dans la maison de Kassy. Le voleur profite de l'absence du maître des lieux pour fouiller la maisonnée. Les gardes robes du couple et des enfants sont vidées de leurs contenus. Comme si le butin n'était pas suffisant, le visiteur enfourche le vélo de Kassy et disparait à la faveur de l'obscurité. Informé depuis la capitale du centre que sa maison a été cambriolée, il décide d'écourter son séjour pour rentrer précipitamment à Téhiry. Le constat est avéré. Dès le lendemain, il mène ses propres investigations qui aboutiront sans tarder à l'arrestation de Sawadogo. Celui-ci s'était fringué dans les tenues volées. Kassy a vite reconnu ses effets. Interpellé, le prévenu a reconnus les faits à lui reprochés. Il s'explique. " J'ai bu et j'étais saoul, j'ai confondu ma maison à celle de Kassy où je me suis retrouvé. Ce n'est pas ma faute, c'est parce que j'étais saoul", trouve-t-il à dire pour se défendre. Mais pour le parquet, l'homme a agi en toute conscience. La boisson n'est qu'un alibi. Reconnu coupable, la justice lui accorde cependant des circonstances atténuantes, après lui avoir demandé de mettre un terme à la consommation d'alcool qui est un vice. La sanction tombe. 3 mois de prison et 50 mille francs d'amende.
A.K. à Gagnoa
A.K. à Gagnoa