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Société Publié le vendredi 2 juillet 2010 | Nord-Sud

Bac 2010 après le passage des gendarmes/Adjamé, Yopougon : les candidats composent, la peur au ventre

© Nord-Sud Par Emma
Examens de fin d`année/Début des épreuves écrites du Baccalauréat 2010: Bleu Lainé sur le terrain
Mardi 29 juin 2010. Abidjan. Photo: le ministre de l`Education nationale, Gilbert Bleu Lainé visite des centres d`examen de Cocody: le Collège moderne, le Lycée Sainte Marie et le Lycée classique
Cette année, les épreuves écrites des examens à grand tirage se déroulent dans un climat de trouble et de frayeur. Après une série de perturbation de ces épreuves à Adjamé et Yopougon, par des gendarmes encore non-identifiés, le gouvernement a placé plusieurs centres sous haute surveillance. Les candidats ne sont pas sereins.

Ce jeudi, les épreuves de langue vivante 1 (Lv1) et de sciences physiques, se sont déroulées sans incident, au Lycée William Ponty de Yopougon. Mais parmi les 724 candidats que compte le centre (séries A, D et C) beaucoup d’élèves ont composé la peur au ventre. Car, la veille, pendant les compos de mathématiques, un groupe de gendarmes armés a fait irruption dans la cour. Les visiteurs ont déchiré les copies. Des grenades lacrymogènes ont été lancées dans l’enceinte de l’établissement et il y a eu des cas de malaise chez certains candidats. «Après ce que nous avons vécu, hier, c’est normal qu’aujourd’hui, nous composons dans la frayeur», affirme Michel, un candidat en série D qui vient de finir sa composition. Lui et ses deux camarades. Aujourd’hui, il n’y a pas d’épreuve l’après-midi, et ils ne veulent pas s’attarder sur les lieux. «Il vaut mieux être prudent, indique Ahmed, l’un des camarades de Michel. Ma mère avait même décidé que je reste à la maison, aujourd’hui, plutôt que de risquer d’aller me faire tuer pendant la composition». Ahmed et Michel affirment qu’ils n’étaient pas sereins devant leurs copies de sciences physiques. Cela, malgré la sécurité qui a été renforcée. De deux policiers commis à la surveillance du centre, le nombre est passé à cinq, ce matin. Le portail rouge qui donne directement accès à la cour était soigneusement fermé dès le début des épreuves. Il faut décliner son identité et les raisons de sa visite avant d’y avoir accès. Berte, une jeune fille de la série A1 avoue avoir traité le sujet de la langue vivante 1 en hâte. « A chaque petit mouvement dehors, j’étais inquiète, croyant à une autre descente musclée des gendarmes. Dieu merci, demain (Ndlr : aujourd’hui les épreuves prennent fin », se soulage-t-elle. Tout le monde est pressé d’en finir avec ces examens «à problèmes». Au Lycée Moderne d’Adjamé aussi la sécurité a été revue. Le centre d’examen est passé de deux à tout un cargo de gendarmes. Mardi, c’est là que les mystérieux gendarmes « perturbateurs » avaient commencé leur gaffe, réclamant leurs primes de 50.000 Fcfa. « Tout est rentré dans l’ordre ici», rassure Gbamblé Raymond, chef de secrétariat à la fin des épreuves. Quelques candidats rentrent silencieusement à la maison. «C’était dur le mardi et le mercredi, nous avons composé dans la peur, craignant que les gendarmes reviennent. Mais aujourd’hui, ça va », indique Rodrigue T., en série A2. Sa compagne, Kadidiata de la même série pense le contraire : «On ne peut pas composer dans la tranquillité quand il y a un cargo dehors et des hommes en armes qui vous regardent passer. J’ai une peur bleue des armes à feu ». Gbamblé, lui, se console qu’avec ces dispositifs, on est sûr au moins que les «semeurs de trouble» ne reviendront pas.

Raphaël Tanoh
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