“Nous sommes heureux aujourd'hui. Parce que c'est la fermeture de la décharge d'Akouédo, le 30 juin 2010. Mais cela a pris effet le 1er juillet, c'est l'occasion pour nous de dire adieu à un dangereux voisin et gênant ". Les jeunes d'Akouédo village étaient visiblement heureux hier de constater la fermeture effective de la décharge dudit village. Ils étaient nombreux sur la place de cette décharge pour constater si effectivement, les camions ont cessé d'acheminer leurs cargaisons d'ordures ménagères en ce lieu. Le président des victimes des déchets toxiques et de la nuisance de la décharge d'Akouédo qui est en même temps Secrétaire général de la jeunesse d'Akouédo, M. Paulin Aguédé fait remarquer que, le contrat qui liait le village d'Akouédo à l'Etat de Côte d'Ivoire, est arrivé à expiration le 30 juin 2010. Pour lui, le village a pu contenir sa colère face au caractère désobligeant de l'exploitation de cette décharge pour honorer leur engagement vis-à-vis de l'Etat de Côte d'Ivoire. Relativement au protocole d'accord du 5 novembre 2007, qui était de ne pas perturber ni s'immiscer de quelle que manière que ce soit dans l'exécution du service public de salubrité sur la décharge d'Akouédo, pendant la durée des 30 mois que durera cet contrat. En clair, le village d'Akouédo, selon les explications du Secrétaire général des victimes sédentaires du village, et surtout sa jeunesse, avait pris l'engagement de se tenir tranquille de la décharge pendant 911 jours (30 mois) pour quel que motif que ce soit. C'est pourquoi, tous les villageois sont heureux, ont-ils indiqué. Le 30 juin 2010, c'est la fermeture. Conformément au décret N°20074-599 du 31 octobre 2007 portant fermeture de la décharge et celui N°2007-600 du 05 novembre 2007 portant réouverture de la décharge d'Akouédo pour une période de 30 mois, les villageois sont unanimes à décréter la fermeture officielle de la décharge. Autres points de discorde soulevés par le Secrétaire général de la jeunesse concernent le non-respect de l'engagement pris par l'Etat de Côte d'Ivoire. La jeunesse déplore la non-exécution du plan de dépollution des zones infectées. La question de santé publique posée par le déversement des déchets toxiques n'est pas encore réglée. Pis, les villageois ont soutenu que seulement 6,30% de leurs besoins ont été satisfaits. Ils réclament à leur tour une indemnisation des villageois considérés comme des victimes sédentaires. Le président de la jeunesse, au nom de ses pairs, a indiqué que le village reste toutefois, ouvert aux discussions malgré la brouille provoquée lors de la dernière réception par le conseiller spécial chargé des finances à la Présidence, M. Aubert Zohoré.
Jean-Baptiste Essis
Jean-Baptiste Essis