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Société Publié le lundi 5 juillet 2010 | Le Quotidien d’Abidjan

Sud-Comoé : Le manioc “Ehoulé” fait des miracles !

Dans la filière manioc du Sud-Comoé, tout n'est pas sombre du côté des producteurs. Depuis quelques années, une nouvelle variété donne du baume au cœur des paysans.

Si le manioc blanc appelé communément «le yacé», servant à faire l'attiéké et d'autres mets s'adapte à tous les sols. Ce n'est pas le cas pour les autres variétés de manioc qui servent à faire le foutou. Notamment, le «tamou» appelé encore «manioc de Bonoua», le manioc rouge ou le «bèdèblè» et le manioc «dénikachia» (Une variété qui produit beaucoup mais, qui est peu résistant). Toutes ces variétés de manioc citées ne poussent correctement que sur des sols riches. Aujourd'hui, la pauvreté des sols dans les villages de Medina et Assé ont conduit les paysans à l'abandon de ces cultures. Elles ne sont désormais produites que pour la maisonnée. Un nouveau type de manioc a volé la vedette grâce à ses nombreuses qualités. Aussi bon pour le foutou que pour le ragout, sa particularité est qu'il pousse sur n'importe quel type de sol. Et, cela n'alterne en rien sa qualité nutritive. Contrairement aux autres variétés, son cycle est moins long, 9 mois. Ce manioc est appelé «Ehoulé» du nom de Dame Ehoulé Thérèse une cultivatrice qui l'aurait introduit pour la première fois en Côte d'Ivoire (à Medina). La découverte de «Ehoulé» est jugée salutaire par les paysans, qui l'ont adopté aussitôt. Nous avons recherché et trouvé Dame Ehoulé pour qu'elle nous parle, elle-même, de sa trouvaille. Lorsqu'elle nous reçoit, cette dame qui se trouve être l'une des filles du chef du village de Médina a vanté les qualités du produit qui porte son nom en ces termes : «Ehoulé a les traits du manioc rouge mais dépanne beaucoup les producteurs. Lorsque vous le plantez quel que soit le sol, en 9 mois vous pouvez le récolter. Il produit beaucoup de tubercules. C'est un manioc-miracle que j'ai importé du Ghana, il y a environ trois ans», souligne-t-elle, visiblement heureuse de sa découverte. Nébié Thomas, un paysan qui l'a essayé fonde désormais tout son espoir sur «Ehoulé».

Emmanuelle Kanga
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