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Politique Publié le mardi 6 juillet 2010 | Notre Voie

Stratégie de conquête du pouvoir d’Etat - Le Rdr compte désespérément sur l’extérieur

Le parti d’Alassane Dramane Ouattara, le Rdr, continue de rêver. Dans sa stratégie de conquête du pouvoir d’Etat, il croit que le salut ne lui viendra que de l’extérieur. Mme Anne Oulotto, porte-parole du candidat par exception du Rdr, Alassane Dramane Ouattara, était, la semaine dernière, en France, notamment à Nantes, où elle a pris part au 4ème Forum des Droits de l’Homme. A cette occasion, elle a appelé la communauté internationale au secours pour, dit-elle, aider le Rdr à contraindre le président Gbagbo à aller aux élections. “Plus rien n’empêche notre pays d’aller aux élections. Comment comprendre que des pays comme la Sierra Léone, le Liberia, l’Afghanistan, le Liban et même l’Irak, qui ont connu des situations plus graves que la nôtre, ont pu faire des élections et pas nous ? Aidez-nous à contraindre M. Laurent Gbagbo à aller aux élections”, a dit notamment la porte-parole du président du Rdr. A sa suite, Le Patriote, journal proche du parti de Mme Anne Oulotto , placardait, hier, à sa Une ceci : “Agacé par les reports de l’élection présidentielle : Obama arrive ; l’ex-ambassadeur de Guinée, nommé à Abidjan ; son plan pour les élections en 2010 ; le double jeu de Gbagbo est terminé”. A la lecture de ce texte, on a le net sentiment qu’il n’a pas été écrit par un simple journaliste, mais par un conseiller spécial du président américain Barack Obama. Tellement l’auteur du texte est précis sur ce que le président de la première puissance mondiale va faire en Côte d’Ivoire dans les tout prochains jours. Le second sentiment que l’on éprouve, c’est que “Obama arrive” dans l’affaire ivoirienne pour chasser Gbagbo du pouvoir et pour y installer Alassane Dramane Ouattara. Voici ce qu’écrit, entre autres, le confrère : “Quel est ce pays qui ”mange” tous ceux qui viennent l’aider à retrouver la paix ? C’est la question que tout le monde se pose. C’est cette même question que se pose également le président des Etats-Unis d’Amérique, Barack Obama. Oui, vous avez bien lu. Le “président du monde” comme on appelle tous les présidents américains, s’est résolu à s’intéresser à la crise ivoirienne. La France qui a longtemps et traditionnellement servi de tuteur à la Côte d’Ivoire a passé le relai à “plus fort et plus téméraire qu’elle”. Surtout que depuis le déclenchement de la rébellion, ses efforts sont demeurés vains, s’ils ne sont tués dans l’œuf par le pouvoir et ses partisans… Désormais, le règlement de la crise ne sera plus une affaire entre Gbagbo et Sarkozy qui, pour avoir hérité de la crise, est catalogué par son homologue ivoirien comme “ennemi” de son pays. L’administration Obama, désormais, en fait son affaire. Avec les méthodes américaines qu’on connaît. Faites de pragmatisme, de réalisme et de rigueur. Pour venir à bout de la question ivoirienne, les Etats-Unis ont décidé d’inverser les rôles. Les initiatives de résolution sur la Côte d’Ivoire qui étaient une exclusivité de l’ancienne puissance tutélaire seront celles du pays de l’Oncle Sam. Un avant- goût de ce changement de cadence. Un nouvel ambassadeur sera bientôt à Abidjan. Son nom, Phillip Carter…. Il a pour exclusive de mettre Gbagbo sous pression électorale pour que les élections se tiennent le plus tôt. En tout cas, cette année ne passera pas…”. Pour Le Patriote, le nouvel ambassadeur des Etats-Unis arrive pour contraindre le président Gbagbo à aller aux élections même dans les conditions les plus inacceptables, pourvu qu’Alassane Dramane Ouattara les gagne et s’installe au pouvoir. Peut-être même que le confrère souhaite que les Etats-Unis procèdent comme ils ont procédé en Irak. Un exemple que Ouattara prend d’ailleurs très souvent comme référence. Alassane Dramane Ouattara et ses aficionados estiment que la France n’a pas été à la hauteur de la confiance qu’ils avaient placée en elle. En ce sens qu’elle n’a pas réussi, depuis 8 ans que dure la crise, à renverser le président Gbagbo pour installer à sa place l’enfant qui serait venu de Kong, en Côte d’Ivoire, et dont le père a été curieusement enterré à Sindou, sa terre natale, au Burkina Faso. Ils ont donc décidé de confier leur sort à “plus fort et plus téméraire”. A savoir les Etats-Unis d’Amérique. N’ont-ils pas coutume de dire que Ouattara est le candidat de l’extérieur ? Les militants du Rdr doivent donc, en ce moment, se frotter les mains, car très bientôt, selon Le Patriote, leur mentor va être installé au Palais par le président Obama. Si le ridicule tuait ! Non, le nouvel ambassadeur des Etats-Unis ne vient pas en Côte d’Ivoire pour installer Alassane Dramane Ouattara au pouvoir. Encore moins pour dicter ses lois au président de la République, Laurent Gbagbo, et à la Côte d’Ivoire. Sa nomination entre dans l’ordre normal des choses. Et, s’il est nommé en Côte d’Ivoire, c’est bien parce que le président Gbagbo a donné son accord au président Obama pour sa nomination. Car, pour qu’un ambassadeur soit nommé dans un pays, il faut que le chef de l’Etat de ce pays auprès de qui il va être accrédité donne son accord. C’est cela la règle de la diplomatie. Il faut donc arrêter de mentir aux militants du Rdr en leur faisant croire que leur salut viendra de l’extérieur, notamment des Etats-Unis. Laissez-les faire campagne comme tout le monde pour ne pas qu’ils soient surpris demain. Aucune puissance extérieure, encore moins l’Amérique, ne viendra installer quelqu’un au pouvoir en Côte d’Ivoire en dehors de la volonté du peuple ivoirien. Et qui parle de peuple parle d’élections. Or, les élections sont une affaire interne aux Etats libres et souverains. L’organisation des élections en Côte d’ivoire dépend de la volonté de la classe politique ivoirienne. Et cette classe politique est unanime à dire que les élections doivent s’organiser dans le cadre de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Chacun doit donc faire sa part de sacrifice pour que ces élections s’organisent conformément à cet accord. C’est bien ce que dit l’ambassadeur sortant des Etats-Unis dans son message lu à l’occasion de l’indépendance de ce pays : “…Le monde a énormément changé depuis lors ; l’Afrique a énormément changé depuis lors ; la Côte d’Ivoire a encore le potentiel d’être un exemple pour d’autres, “un modèle de l’espérance promis à l’humanité”, comme le dit si joliment votre hymne national et je saisis donc cette occasion pour demander à chacun de vous de faire votre part de sacrifice afin que ce pays si accueillant brille de nouveau au firmament des nations prospères”. Le diplomate américain demande bien à chacun des membres de la classe politique ivoirienne de faire sa part de sacrifice pour faciliter l’application de l’Apo qui conduira nécessairement à des élections justes et transparentes. Et, sur ce point, le président Gbagbo et le Premier ministre Soro ont déjà fait leur part de sacrifice en ramenant la paix en Côte d’Ivoire à travers l’Apo. Il reste maintenant que Ouattara fasse sa part de sacrifice en ordonnant à ses bras armés de déposer les armes afin de permettre l’organisation des élections dans un climat de sécurité et d’équité. Car l’Apo dit clairement que les élections auront lieu deux mois après le désarmement. Donc, au lieu de compter naïvement sur l’extérieur, il suffit que Ouattara demande à ses “bramôgôs” de déposer les armes et les élections auront lieu aussitôt. Avant même la fin de cette année. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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