Ce n'est pas une version officielle. Mais, deux jours après, on en sait un peu plus sur les raisons qui ont motivé le ''report'' du conclave des Forces nouvelles à Bouaké. Au terme de la rencontre, Sékongo Félicien, porte-parole des Fn indiquait : « Après réflexions et dans un souci de réunir plus d'éléments nécessaires, nous avons donc formé des commissions qui travailleront sur ces différentes questions. Très prochainement le secrétaire général des Forces nouvelles va convoquer un conclave et nous rendrons compte des différentes réflexions que les uns et les autres ont pu faire dans les commissions. Ce conclave aura lieu dans les jours à venir et les Ivoiriens auront la position des Forces nouvelles sur ces différentes questions. ». Pour de nombreux confrères présents, samedi dernier, il s'agissait d'un « aveu du fiasco » du conclave. Plusieurs éléments ont motivé un tel communiqué. Selon des responsables Fn approchés, la qualité des acteurs présents ou absents le week-end au rendez-vous du conclave a joué sur le report. Le Premier ministre lui-même était attendu à la rencontre. La veille, certains des membres de sa sécurité étaient perceptibles au secrétariat général. Tout présageait donc de sa présence effective. Mais le jour J, point de secrétaire général des Forces nouvelles. Ne sont présents que le directeur de la communication Alain Lobognon, les ministres Konaté Sidiki de l'Artisanat et du Tourisme, Koné Mamadou, Gardes des Sceaux, ministre de la justice et des droits de l'Homme. L'ex-vice-présidente de la Cei, Mme Traoré-Diop Fatoumata ainsi que le chef d'état-major des Forces armées des Forces nouvelles, Soumaïla Bakayoko et le com'zone de Mankono sont aussi là. Du beau monde certes. Mais le quorum semble ne pas être atteint pour débattre des sujets à l'ordre du jour. A titre de rappel, il s'agit de « l'affaire Tagro » qui alimente la vie politique nationale, des questions de l'unicité des caisses de l'Etat et de l'encasernement. Pour traiter de tout cela, il faut la présence de tous. Le ministre Dosso Moussa n'est pas aussi présent. Or, on le sait, le groupe parlementaire du Front populaire ivoirien(Fpi) souhaite que dans le cadre de l'affaire Tagro les enquêtes soient étendues aux questions économiques des zones Centre, Nord et Ouest (Cno). Un conclave qui doit traiter de cette affaire nécessite donc la présence du secrétaire national à l'économie et aux finances (Snef) des Forces nouvelles qu'est le ministre Dosso Moussa. Il en est aussi de la question de l'unicité des caisses de l'Etat. Côté militaire, certes le Cema est là. Mais il ne peut tout seul décider pour l'ensemble lorsqu'il s'agit de questions aussi importantes que sont le désarmement. A part le com'zone Chérif Ousmane que les femmes célébraient ce jour même du côté de l'espace ''Cavally'' et Ouattara Zoumana dit Commandant Zoua de Mankono, les autres com'zones ne sont pas présents. C'est que, selon certaines indiscrétions, contrairement aux autres rencontres entre ex-rebelles notamment la dernière, les cadres du mouvement n'ont pas reçu à temps l'information. C'est d'ailleurs par des « On dit qu'il y a un conclave ce week-end » que nombre de personnes ont appris la tenue du conclave. Cela a dénoté du caractère « précipité » du conclave a reconnu un cadre des Fn. « ça nous est tombé la dessus, comme cela. De sorte qu'on ne savait même pas de quoi il serait question. Mais comme l'affaire Tagro était à la une. On a su qu'on en parlerait », a confié notre interlocuteur. L'un mis dans l'autre, les cadres présents décident tout de même de faire de cette rencontre, une réunion préparatoire d'un autre conclave que le secrétaire général des Forces nouvelles et Premier ministre convoquera ultérieurement. C'est ainsi que ceux qui sont présents, à savoir Alain Lobognon, les ministres Konaté Sidiki et Koné Mamadou, Fatoumata Traoré-Diop, le Cema et les membres du cabinet présents s'engouffrent dans la salle de conférence du cabinet pour sortir les trois points à l'ordre du jour précités. Il aurait fallu moins de deux heures pour le faire. Le porte-parole, Sékongo Félicien est donc chargé de le porte à la connaissance des médias présents. En attendant que le conclave ait lieu « ultérieurement » avec tout le monde. Notamment le Premier ministre Guillaume ou un des cadres du mouvement qu'il chargera de le représenter.
Allah Kouamé à Bouaké
Allah Kouamé à Bouaké