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Économie Publié le mercredi 7 juillet 2010 | Le Temps

Gaz, mines, énergie, hydrocarbures… / Augustin Kouadio Komoé (Ministre des Mines et de l`Energie) : “Nous allons réviser tous les contrats”

© Le Temps Par DR
Mines et Energie : Visite du ministre Augustin Comoé sur le site de Tongon.
Première visite du Ministre KOUADIO KOMOE AUGUSTIN sur le site de Tongon,le 30 juin 2010.
Le ministre des Mines et de l’Energie, Augustin Kouadio Komoé revient dans cet entretien sur le délestage qu’a connu la Côte d’Ivoire. Il évoque également la révision de tous les contrats que le pays a signés avec les investisseurs dans les secteurs miniers, hydrocarbures, gaz...

Monsieur le ministre, la Côte d`Ivoire a retrouvé le sourire après quelques mois de délestage. Aujourd`hui, sans risque de se tromper, on peut dire que vous êtes un homme comblé ?
Oui, je dois dire que je suis effectivement heureux que la crise de l`énergie ait pris fin. Je suis surtout heureux pour la Côte d`Ivoire qui a besoin d`un système énergétique efficace et fiable pour soutenir son développement. Cet épisode du délestage a été très mal vécu par les Ivoiriens. Et c`est avec un grand bonheur que nous constatons qu`il est aujourd`hui, un vieux souvenir.

Il est vrai que tout est rentré dans l`ordre, mais, quelle leçon pourriez-vous tirer de cette crise énergétique qui a quelque peu ébranlé les Ivoiriens ?
Alors, je pense avant de parler de leçon, qu`il faut s`interroger sur les causes ou sur les origines de ce qui est arrivé en 2010. Il est important d`indiquer que la cause immédiate et directe du délestage est la panne survenue sur l`une des turbines à gaz d`Azito en décembre 2009. L`arrêt de cette turbine d`une capacité de 150 MW est venu aggraver une situation déjà précaire. Cette précarité s`explique d`une part par le dépassement de capacité de notre réseau électrique et d`autre part par le manque d`investissement conséquent depuis une trentaine d`années dans le secteur. A cela, il convient d`ajouter la prépondérance des sources thermiques au détriment des sources moins onéreuses comme les barrages hydroélectriques. Les centrales thermiques reviennent chères à l`exploitation à cause de l`utilisation de combustibles liquides ou gazeux à des coûts souvent prohibitifs. Enfin, le mode de gestion de notre système électrique, bien qu`en avance sur celui d`autres pays de la sous-région, apparaît inefficace et inadapté au regard de l`évolution de la situation. Il résulte de tout cela des déséquilibres qui empêchent l`Etat d`avoir des ressources nécessaires pour financer les investissements que nécessitent le renouvellement et l`extension du réseau électrique du pays. Il faut ajouter à cet élément, la crise que nous vivons depuis une dizaine d`années. Le risque pays est tellement important que les investisseurs ne s`aventurent pas dans les domaines où ils doivent attendre plusieurs années avant d`avoir un retour sur investissement. Maintenant, quelle leçon en tirer ? Evidemment, pour un pays comme la Côte d`Ivoire qui veut maintenir et sa position de leader dans la sous-région et qui ambitionne de s`industrialiser, il est clair que nous devons nous donner les moyens pour avoir un système énergétique fiable et performant. Cela passe par l`anticipation et la restructuration de notre système énergétique.

Est-ce que les dispositions sont prises à ce niveau pour réaliser ces ambitions dont vous faites allusion ?
Bien sûr que des dispositions ont été prises. D`abord, nous avons procédé à la résiliation, pour cause de défaillance des concessions que l`Etat a accordées à deux opérateurs depuis 2007 et 2008 et qui étaient censés installer deux centrales thermiques à Vridi et à Grand-Bassam avant 2010. La réalisation de ces deux centrales dans les délais prévus nous aurait évité ce qui est arrivé (le délestage). Par ailleurs, pour réduire le déficit dans le secteur, nous avons entamé des négociations avec l`ensemble des acteurs à qui nous demandons de faire quelques efforts pour aider à juguler la crise. Dans les dix mois à venir nous allons installer une centrale électrique d`une capacité d`environ 120 MW. Parallèlement, des dispositions sont en cours pour amener les producteurs privés (Azito et Ciprel) à réaliser les phases vapeur de leurs programmes respectifs dans les 24 mois à venir. Dans la même optique, un appel à manifestation d`intérêt est lancé pour sélectionner des opérateurs pouvant installer dans les 12 à 18 mois, deux centrales d`une capacité d`au moins 150 MW chacune avec des cycles vapeur. La réalisation du barrage hydroélectrique de Soubré constitue également une priorité. Une option définitive sera prise par le Gouvernement avant la fin de cette année. Les segments de distribution et de transport d`énergie seront également renforcés pour assurer un approvisionnement régulier et continu de tout le territoire national, mais aussi des pays voisins. A l`occasion de la révision, au mois d`octobre prochain, du contrat de concession que nous avons signé avec la Compagnie ivoirienne d`électricité (Cie), nous allons essayer de mettre en œuvre un certain nombre de réformes pour permet-tre au secteur de retrouver son équilibre. Un équilibre que nous voulons durable en tout cas sur le long terme pour permettre à notre système énergétique d`avoir les moyens de son développement.

Au plus fort de cette crise énergétique, les Ivoiriens ont été surpris d`entendre que notre pays a fourni de l`énergie au Burkina Faso, alors que tout le pays était dans le noir…
Oui, j`ai compris la réaction des Ivoiriens. Qui, alors qu`ils subissaient le délestage ont vu leur pays continuer à fournir de l`électricité à leur voisin, le Burkina Faso. Je voudrais apaiser les Ivoiriens en leur disant que, dans notre rôle de leader de la sous région, nous avons pris un certain nombre d`engagements avec les pays voisins. Au nombre de ceux-ci, il y a la fourniture de l`électricité au Burkina Faso. N`oubliez pas qu`il y a de cela quelques années, nous fournissions de l`électricité au Ghana, au Togo et au Bénin. Cette position a permis au Burkina Faso de construire une ligne de Haute tension pour interconnecter ce pays frère et la Côte d`Ivoire. Des investissements importants ont été faits sur la base de l`engagement que notre pays a pris pour fournir de l`électricité à ce pays. Quels que soient les problèmes que nous connaissons, il était important pour nous d`honorer cet engagement. Je dois vous dire que, nous n`avons pas honoré cet engagement au niveau contractuel, faute de production suffisante chez nous. Mais, il fallait assurer un minimum pour respecter cet engagement. Au-delà de cet engagement, les Ivoiriens aussi doivent comprendre que dans cette crise de délestage, nous avons tendu la main à nos frères du Ghana voisin. Qui, bien que n`étant pas en excédent de production ont accepté de nous fournir de l`énergie. C`est une forme de solidarité que les pays de la sous-région cultivent et nous devons encourager cela, puisque nous avons, une grande ambition d`intégrer nos économies. C`est de cette façon d`ailleurs que nous allons progressivement arriver à avoir notre indépendance énergétique dans la sous-région. Ce n`est pas parce que, nous avons des difficultés que nous allons ignorer le voisin qui compte sur nous.

Le délestage a fait naître beaucoup d`ambitions. Un vieux projet tel que la construction du barrage de Soubré a été ressuscité. On parle aussi du nucléaire. Qu`en est-il exactement de ces différents projets ?
Les ambitions de la Côte d`Ivoire en matière d`énergie ne datent pas du délestage. Le Président de la République, Laurent Gbagbo, pense que notre pays a besoin d`énergie abondante à bon marché pour soutenir son développement. Il pense aussi que les énergies conventionnelles à partir des sources thermiques que nous connaissons ne suffiront pas pour combler les besoins nationaux et internationaux. C`est pour cela qu`il pense que la mise en place d`une unité de production à partir du nucléaire conviendrait à notre situation actuelle et future. Nous y sommes encouragés par la disponibilité en Afrique de la matière première qu`il faut, notamment au Niger et certainement ailleurs. Le chef de l`Etat pense surtout que nous gagnerions à créer les conditions de notre indépendance énergétique.
Concernant le barrage de Soubré, c`est un vieux projet qui date de 30 ans. Malheureusement, les travaux de ce barrage n`ont pas connu un début d`exécution. Maintenant que nous nous rendons compte que le déséquilibre en faveur du thermique nous crée des difficultés au plan financier et au plan de l`environnement, il faut recourir rapidement à ce barrage hydroélectrique qui va nous procurer de l`énergie propre et à bon marché. Ce barrage, selon les études, va coûter environ 300 millions de dollars, soit 150 milliards de Fcfa. L`autre ambition que nous avons, c`est, par exemple, la biomasse dont nous disposons en grande quantité dans les zones de productions cacaoyères et même à Abidjan avec les ordures ménagères. Nous pouvons produire de l`énergie à partir de ces sources-là. Nous travaillons sur ce projet pour que, dans un délai assez court, nous puissions mettre en place une unité à titre expérimental qui pourrait produire entre 20 et 50 Mégawatts.

L`une des difficultés que la Côte d`Ivoire a connue, c`est sans aucun doute, la situation de la Société ivoirienne de raffinage (Sir). Comment se porte-t-elle, en ce moment ?
La société ivoirienne de raffinage (Sir) se porte mieux. Elle se porte même davantage mieux. Mais, il faut situer la crise que la Sir a connue dans son contexte. Aujourd`hui, la plupart des raffineries à travers le monde connaissent des problèmes majeurs. Cette situation est due à la baisse des marges de raffinage. Souvenez-vous qu`en 2000, au moment où le Président Laurent Gbagbo arrivait au pouvoir, la Sir était à vendre au franc symbolique. Parce que, jugée improductive, déficitaire et catastrophique. Il a fallu une volonté politique du chef de l`Etat pour assurer l`indépendance financière de cette structure. Mais, très rapidement, elle s`est retrouvée dans des difficultés financières pour deux raisons essentielles. La première, c`est la baisse de la marge de raffinage que j`ai évoqué tantôt. La deuxième est que pendant longtemps, notre pays a subventionné le prix à la pompe des produits pétroliers sans tenir compte du coût réel d`achat du brut et de son traitement. Evidemment, il s`est trouvé une période, celle de la crise et même avant, au cours de laquelle l`Etat ne pouvait pas payer cette subvention à la Sir. Et cela a créé un déficit financier de l`ordre de 100 milliards de Fcfa. C`est ce qu`on appelle la dette à la consommation. C`est cette dette qui a plombé la Sir en plus de la baisse de la marge de raffinage. La Sir a failli fermer à nouveau en cette année 2010. Là encore, l`Etat a dû emprunter de l`argent avec des banques pour payer une partie de cette dette. Cela a permis à la Sir d`avoir un nouveau souffle et de relancer ses activités. Aussi longtemps que cette dette sera là, la Sir aura des difficultés. Donc, il convient d`éponger cette dette et d`assainir la gestion de ce fleuron de notre économie. Mais, il faut savoir aussi que toutes les raffineries des pays africains connaissent des difficultés. Dieu merci, en Afrique de l`Ouest, la Sir est la seule raffinerie qui fonctionne bien. C`est pour cela qu`il faut mettre tout en œuvre pour la sauver. C`est important pour l`économie nationale mais aussi pour la sous-région.

Monsieur le ministre, beaucoup de choses ont été dites sur la production pétrolière du pays. Quelle est la production réelle de la Côte d`Ivoire ?
Effectivement, il y a beaucoup de choses qui se disent sur la production pétrolière. Mais, les Ivoiriens ne font pas les comparaisons qu`ils doivent faire. Il suffit simplement de regarder la production pétrolière dans le monde pour comprendre que la Côte d`Ivoire est un nain pétrolier. Nous ne sommes rien à côté du Gabon, du Nigeria…qui produisent des millions de barils par jour. Nous produisons à peine 40000 barils par jour. Nous sommes donc, un pays émergent en termes de production de pétrole. Nous espérons que dans les années à venir, avec les explorations qui sont en cours, nous allons trouver des gisements importants du pétrole pour nous placer au niveau des pays producteurs de pétrole. Pour l`instant, nous ne sommes pas à ce niveau. Comme je vous l`ai dit, nous produisons pour tout et en tout, 40000 barils par jour. C`est la réalité.

Qu`en est-il du gaz naturel ?
Au niveau du gaz, nous en avons dans certains de nos champs. Mais, la production est en quantité insuffisante pour l`instant. Il ne couvre même pas les besoins nationaux. La production annuelle des trois opérateurs du secteur est environ de 150 millions de pieds cube par jour pour des besoins de plus de 210 millions de pieds cube par jour. Actuellement, les centrales thermiques qui nous permettent de produire de l`électricité sont en difficulté, nous obligeant à recourir à du combustible liquide (Hvo), évidemment plus cher. Parce qu`il n`y a pas suffisamment de gaz. Nous allons devoir importer du gaz liquide pour faire fonctionner nos turbines à gaz. Le temps d`exploiter les champs pétroliers et gaziers découverts.

A quand la révision du code des hydrocarbures ?
Le processus de révision du code des hydrocarbures est lancé et doit aboutir avant la fin de cette année à un projet de loi portant nouveau. Ce projet concernera également les contrats de partage et d`association actuellement défavorable à notre pays. Au terme du processus, la Côte d`Ivoire disposera d`un instrument moderne de gestion de ses hydrocarbures qui lui permettra de tirer le meilleur parti de ses ressources naturelles en vue de son développement.

Le code minier aussi…
Le code minier également est en train d`être révisé. Pour les mêmes raisons que le pétrole, il a été fait pour attirer les investisseurs et là aussi, nous avons négligé notre sous sol au profit de l`agriculture. Maintenant, sans abandonner l`agriculture qui a tout apporté à notre pays, il nous revient de compter sur notre sous sol. Qui, du point de vue des Géologues regorge beaucoup de ressources en la matière. A ce niveau, le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo pense que le pétrole et les mines doivent constituer les deux piliers de la Côte d`Ivoire de demain.

Justement, les mines ne représentent que 1% du produit intérieur brut (Pib). Est-ce à dire que, les investisseurs ne s`intéressent pas à ce secteur ?
La situation dans le secteur des mines est en pleine mutation. Il est vrai que malgré un code minier attractif, le secteur s`est très peu développé, faute de politique agressive d`exploration et d`exploitation des minerais. Aujourd`hui, force est de constater que le potentiel avéré de nos ressources minières fait courir nombre d`investisseurs qui se bousculent aux portes de la Côte d`Ivoire pour ne pas se laisser devancer par d`éventuels concurrents. Mais, ici comme dans le pétrole, nous sommes au 21e siècle, et nous ne pouvons plus nous contenter de cadres institutionnels datant des indépendances pour espérer développer la Côte d`Ivoire. Nous risquons de brader l`essentiel de nos richesses si le cadre législatif et réglementaire n`est pas adapté pour assurer une gestion saine et efficace du secteur. C`est pourquoi, nous avons mis également en chantier la révision du code minier pour préparer notre pays à faire face aux défis de son industrialisation. Pour répondre à votre préoccupation relative à la part marginale du secteur minier dans l`économie nationale, je voudrais indiquer que le chef de l`Etat m`a donné des instructions fermes pour que dans les années à venir les ressources minières contribuent de façon significative au produit intérieur brut. Cela passe par les réformes institutionnelles du secteur mais également par le repositionnement de la Sodemi en tant qu`acteur privilégié de la nouvelle politique de développement minier.

La découverte au large de la frontière maritime ivoiro-ghanéenne d`un champ pétrolier a été interprétée différemment. On a même parlé du déclenchement d`une guerre entre la Côte d`Ivoire et son voisin. Vous avez même effectué des missions dans ce pays où une commission mixte devrait être installée. Où en sommes-nous avec ce dossier?
Au-delà de la mise en place de la commission mixte, qui doit traiter de cette question, il y a la volonté des deux chefs d`Etat, le Président Laurent Gbagbo et le Président John Attas Mills de régler la question de la frontière maritime à l`amiable, sans éclats de voix mais dans le respect des valeurs qui caractérisent des peuples ayant en partage l`histoire et la sociologie. De plus, la grande amitié qui lie les deux chefs d`Etat a créé des conditions favorables pour trouver une solution sans heurt à cette crise. La commission mixte ivoiro-ghanéenne a été mise en place effectivement. Nous avons effectué des travaux dans ce cadre là. Nous avons par la suite fait des voyages sur Accra. Les négociations se passent très bien dans un climat apaisé contrairement à ce que raconte, une certaine presse. Il n`y a pas du tout péril en la demeure. Il n`y a pas et il n`y aura pas de guerre entre la Côte d`Ivoire et le Ghana sur le tracé de leur frontière maritime. Pas plus qu`il n`y a pas de visée de la Côte d`Ivoire sur le pétrole découvert au large des côtes ghanéennes. La Côte d`Ivoire est un pays qui est respectueux de ses relations avec ses voisins. Il entend conserver et améliorer ces bonnes relations pour assurer une stabilité dans la sous-région. Il est à cet égard heureux de constater que les autorités ghanéennes sont dans les mêmes dispositions d`esprit. Les deux chefs d`Etat l`ont réaffirmé à maintes occasions. Et la conduite du processus l`atteste. Il faut donc dire aux Ivoiriens que, nous allons élaborer le tracé de cette frontière maritime dans de très bonnes conditions. Il n`y aura pas de conflit. J`espère qu`avant la fin de cette année, nous parviendrons à cette délimitation.

Monsieur le ministre, quel est aujourd`hui, le niveau de l`électrification des localités du pays? Puisqu`un débat a eu lieu récemment sur le sujet.
Les faits parlent d`eux-mêmes. Lorsque nous prenons les statistiques sur l`électrification rurale, nous constatons qu`en moyenne, l`Etat a électrifié 45 villages par an sur les 40 premières années. A partir de 2000, c`est en moyenne 100 villages par an qui sont électrifiés. Il se trouve que cette deuxième période coïncide avec le mandat du Président Gbagbo qui estime que l`électricité est un élément du développement. Il pense que pour développer la Côte d`Ivoire, toutes les localités doivent être électrifiées. En plus de sa fonction sociale, l`électricité permet aux populations d`avoir des activités économiques minimales qu`elles peinent à réaliser aujourd`hui. Evidemment, nous avons plus de 8000 localités en Côte d`Ivoire. Avec le retard que nous avons accusé, on ne peut pas prétendre les électrifier en une année. Le Président s`est fixé comme objectif d`électrifier au moins 200 villages par an. Malgré la crise qui secoue la Côte d`Ivoire depuis dix ans maintenant et qui a privé le pays de ressources importantes, le chef de l`Etat a gardé le cap sur l`électrification en milieu rural pour assurer à ses concitoyens un bien être. C`est pour lui une question de principe contrairement à ceux qui pensent que l`électricité est un luxe pour les populations rurales.

Dernier élément de cet entretien, c`est l`arrêté que vous venez de prendre contre la société Taurian qui exploite le manganèse dans la région de Bondoukou. Pourquoi avez-vous pris cette décision qui ne semble pas satisfaire les responsables de cette structure?
Je n`ai pris aucun arrêté contre la société Taurian. J`ai simplement tiré les conséquences d`une situation. Vous savez que depuis plus de deux ans, l`exploration du manganèse dans la région du Zanzan suscite beaucoup de polémiques et beaucoup de troubles même. Avant d`être ministre des Mines et de l`Energie, il y a un an, j`ai dû prêter mon concours à mon collègue, le ministre Emmanuel Monnet qui était à ce poste, pour essayer de calmer la situation à Bondoukou. Puisque je suis moi-même originaire de la région. Parvenu à ce poste, j`ai compris que beaucoup de choses bloquaient ce dossier. Donc, j`ai décidé d`y voir clair avant de prendre les décisions susceptibles de créer les conditions de l`exploitation du minerai en question dans le Zanzan. Les contestations de certaines populations accusant l`opérateur de méconnaître leurs droits et intérêts d`une part, et la fin de la phase exploratoire d`autre part, ont fondé la décision que j`ai prise de faire suspendre toute activité d`extraction jusqu`à nouvel ordre. Pendant cette suspension, je consulterai les populations concernées et les autorités administratives et politiques du département de Bondoukou pour aplanir les malentendus. Ce qui permettra à la société Taurian d`obtenir dans les meilleurs délais, son permis d`exploitation et d`opérer en toute sérénité dans le respect des intérêts des communautés qui placent beaucoup d`espoirs dans cette activité.

Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
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