Il est revenu sur sa décision de quitter le navire de la transition en Guinée. Le général Sékouba Konaté demeure toujours aux commandes.
Coup de théâtre à Conakry. Le général Sékouba Konaté quitte, sur un coup de colère, la salle de réunion avec les représentants des institutions à la primature. Quelques heures après, tout rentre dans l’ordre. Il revient dans le jeu. Cette vraie-fausse démission, il faut le reconnaître, a fait planer des doutes sur la suite de la transition en Guinée. Les médias avaient annoncé mardi que le général Sékouba Konaté avait décidé de jeter l’éponge suite à des accusations lancées par Sidya Touré, un des candidats malheureux et des insultes lancées en langue soussou par des militants de son parti, l’UFR lors de la manifestation de lundi. «Ce n’est pas une bonne manière de faire. Faire descendre dans la rue des enfants manipulés, des femmes pour lancer des injures... je n’accepterai pas ça», a-t-il dénoncé en présence de membres du gouvernement de transition, dignitaires religieux et politiques du pays. Le général s’est dit très “peiné” par ces propos “offensants” et a menacé de démissionner si cela continuait. “Si ça continue, je vais demander à partir, à quitter la tête de la transition”, a ajouté l’officier. «Partir jusqu’à offenser nos parents, a-t-il dit, ça je ne pourrai pas l’accepter. Pour rien au monde. Mon honneur, ma dignité ne me le permettent pas». Sidya Touré l’ayant accusé d’avoir organisé des fraudes à son désavantage, Sékouba Konaté a rappelé ses motivations et son bilan à la tête de la transition. «Si j’ai accepté cette mission là, a-t-il notamment estimé, ce n’est pas par ambition personnelle. C’est par patriotisme.» «Tout ce que nous avons mis sur le papier à Ouagadougou a été respecté», a déclaré le président de la transition, qui est notamment revenu sur l’organisation des élections en six mois: «C’est la CENI qui a tout proposé. Ni le gouvernement ni moi-même, nous ne nous sommes insérés dans ce processus là.» Peu après sa déclaration fracassante faite à la façon Dadis Camara de nombreuses personnalités sont intervenues pour lui faire changer d’avis.
Le poids du PM
Dans la soirée de mardi, aux environs de 20h, selon des sources à Conakry, c’est le Premier ministre Jean Marie Doré accompagné du ministre d’Etat à la Sécurité et à la Protection civile, général Mamadouba Toto Camara et d’une bonne brochette des membres du gouvernement qui a débarqué à Taouya, au domicile privé du général Konaté pour rencontrer son épouse, Mme Aïcha Bah Konaté. Celle-ci aurait été mise à contribution pour faire fléchir son mari. Egalement des amis et autres proches de Sékouba seraient intervenus pour l’amener à changer d’avis. Des religieux tout comme des sages et diplomates occidentaux ne seraient pas en reste. Des chancelleries américaine, française et marocaine via leurs cabinets présidentiels respectifs ont eu des échanges téléphoniques avec l’homme fort de Conakry. Les Etats Unis qui encadrent et sécurisent le processus électoral guinéen se sont beaucoup investis dans cette «crise». Certaines sources indiquent même que le président Sénégalais Abdoulaye Wade a obtenu de Sékouba Konaté qu’il reste ’’jusqu’à a fin du processus électoral’’. Dans un communiqué diffusé mardi, le porte-parole de la présidence de la République a indiqué que le président Abdoulaye Wade a eu un entretien téléphonique avec le général Sékouba Konaté dans ce sens et a saisi l’occasion pour lancer «un appel solennel» à toute la classe politique guinéenne pour «la sauvegarde du processus électoral qui offre au peuple guinéen une chance historique d’asseoir un régime démocratique et pluraliste». Pour sa part, Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, est hier dans la capitale guinéenne en vue de désamorcer la bombe déclenchée par Sidya Touré. Il rencontrera les principaux acteurs et dirigeants de la transition guinéenne pour passer en revue tous les problèmes survenus depuis la publication des résultats provisoires de la présidentielle du 27 juin. Tous les efforts préalables ont poussé le général Sékouba Konaté à se raviser. «J’ai compris» aurait indiqué Sékouba Konaté comme pour dire que la page était tournée. Tout est bien qui finit bien.
Bakayoko Youssouf
Coup de théâtre à Conakry. Le général Sékouba Konaté quitte, sur un coup de colère, la salle de réunion avec les représentants des institutions à la primature. Quelques heures après, tout rentre dans l’ordre. Il revient dans le jeu. Cette vraie-fausse démission, il faut le reconnaître, a fait planer des doutes sur la suite de la transition en Guinée. Les médias avaient annoncé mardi que le général Sékouba Konaté avait décidé de jeter l’éponge suite à des accusations lancées par Sidya Touré, un des candidats malheureux et des insultes lancées en langue soussou par des militants de son parti, l’UFR lors de la manifestation de lundi. «Ce n’est pas une bonne manière de faire. Faire descendre dans la rue des enfants manipulés, des femmes pour lancer des injures... je n’accepterai pas ça», a-t-il dénoncé en présence de membres du gouvernement de transition, dignitaires religieux et politiques du pays. Le général s’est dit très “peiné” par ces propos “offensants” et a menacé de démissionner si cela continuait. “Si ça continue, je vais demander à partir, à quitter la tête de la transition”, a ajouté l’officier. «Partir jusqu’à offenser nos parents, a-t-il dit, ça je ne pourrai pas l’accepter. Pour rien au monde. Mon honneur, ma dignité ne me le permettent pas». Sidya Touré l’ayant accusé d’avoir organisé des fraudes à son désavantage, Sékouba Konaté a rappelé ses motivations et son bilan à la tête de la transition. «Si j’ai accepté cette mission là, a-t-il notamment estimé, ce n’est pas par ambition personnelle. C’est par patriotisme.» «Tout ce que nous avons mis sur le papier à Ouagadougou a été respecté», a déclaré le président de la transition, qui est notamment revenu sur l’organisation des élections en six mois: «C’est la CENI qui a tout proposé. Ni le gouvernement ni moi-même, nous ne nous sommes insérés dans ce processus là.» Peu après sa déclaration fracassante faite à la façon Dadis Camara de nombreuses personnalités sont intervenues pour lui faire changer d’avis.
Le poids du PM
Dans la soirée de mardi, aux environs de 20h, selon des sources à Conakry, c’est le Premier ministre Jean Marie Doré accompagné du ministre d’Etat à la Sécurité et à la Protection civile, général Mamadouba Toto Camara et d’une bonne brochette des membres du gouvernement qui a débarqué à Taouya, au domicile privé du général Konaté pour rencontrer son épouse, Mme Aïcha Bah Konaté. Celle-ci aurait été mise à contribution pour faire fléchir son mari. Egalement des amis et autres proches de Sékouba seraient intervenus pour l’amener à changer d’avis. Des religieux tout comme des sages et diplomates occidentaux ne seraient pas en reste. Des chancelleries américaine, française et marocaine via leurs cabinets présidentiels respectifs ont eu des échanges téléphoniques avec l’homme fort de Conakry. Les Etats Unis qui encadrent et sécurisent le processus électoral guinéen se sont beaucoup investis dans cette «crise». Certaines sources indiquent même que le président Sénégalais Abdoulaye Wade a obtenu de Sékouba Konaté qu’il reste ’’jusqu’à a fin du processus électoral’’. Dans un communiqué diffusé mardi, le porte-parole de la présidence de la République a indiqué que le président Abdoulaye Wade a eu un entretien téléphonique avec le général Sékouba Konaté dans ce sens et a saisi l’occasion pour lancer «un appel solennel» à toute la classe politique guinéenne pour «la sauvegarde du processus électoral qui offre au peuple guinéen une chance historique d’asseoir un régime démocratique et pluraliste». Pour sa part, Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, est hier dans la capitale guinéenne en vue de désamorcer la bombe déclenchée par Sidya Touré. Il rencontrera les principaux acteurs et dirigeants de la transition guinéenne pour passer en revue tous les problèmes survenus depuis la publication des résultats provisoires de la présidentielle du 27 juin. Tous les efforts préalables ont poussé le général Sékouba Konaté à se raviser. «J’ai compris» aurait indiqué Sékouba Konaté comme pour dire que la page était tournée. Tout est bien qui finit bien.
Bakayoko Youssouf