Philippe Attey à propos de la moralisation de la vie publique :“Les patrons divins ne doivent plus exister”

La corruption devient endémique, l'ensemble de la machine économique est miné par les lois du profit illicite, le règne de l'argent sale, la compromission. Le constat est presque accepté par tous y compris le directeur général de la Société de transport abidjanais (Sotra) par ailleurs directeur départemental de campagne adjoint du candidat Laurent Gbagbo dans l'Agnéby. Il était jeudi l'invité de la Coordination des communicateurs citoyens bénévoles dirigée par Eric Ané. Selon Philippe Attey, la moralisation de la vie publique engagée par le chef de l'Etat est une excellente initiative. Une nécessité aujourd'hui, explique-t-il, convaincu que si rien n'est fait, c'est toute la société qui se trouverait en péril dans la mesure où le phénomène s'auto-alimente et tend à s'accélérer. «En matière économique, les patrons divins ne doivent plus exister», dit-il appelant à une démocratisation de la gestion publique. Pour lui, la corruption fait partie des plus grandes menaces au redressement économique et à l'enracinement des valeurs de la démocratie républicaine. D'autant qu'elle décourage les investissements privés, entretient l'inflation, développe la paresse dans la fonction publique et surtout empêche le bon fonctionnement de l'appareil économique. «Je suis d'accord avec la moralisation de la vie publique qui fait partie du programme du président Gbagbo », insinuant que la mauvaise gouvernance actuelle profite forcément à certains mais la plus grande majorité de la population n'y trouve pas avantage. Pour y remédier, M. Attey propose un changement de mentalité, socle de toute démocratie. Ce changement, argumente-t-il, doit proscrire les dérives de toutes natures, le désordre, le libertinage ainsi que les attitudes de potentats. Quant à la polémique Koulibaly-Tagro, il estime que cela dénote de la vitalité de la démocratie au sein de la majorité présidentielle. Toutefois, il regrette qu'on donne à cette affaire, un poids qu'elle ne mérite pas. Par ailleurs, Philippe Attey a signifié que sa politique de valorisation du transport lagunaire se heurte aux problèmes de pollution. Les ordures, les détritus abîment les bateaux, obérant les capacités de sa compagnie sur l'eau.

Lanciné Bakayoko