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Économie Publié le mardi 13 juillet 2010 | Nord-Sud

Transport routier : 250.000 faux permis de conduire en circulation ?

Le ministre des transports, Flindé Albert, a annoncé hier qu’une enquête a été lancée. Sur la fiabilité du nouveau permis de conduire au format carte de crédit délivré à une certaine catégorie de détenteurs, au nombre de 250.000 environ.

Depuis le lancement du nouveau permis de conduire au format carte de crédit, il y a trois ans, au total, 550.000 exemplaires ont été délivrés sur toute l’étendue du territoire national, a annoncé hier le ministre des transports. 300.000 possesseurs du nouveau document constituent la catégorie de personnes qui détenaient l’ancien format dépliant (trois volets) et qui ont procédé au changement. Le reste, c’est-à-dire environ 250.000 acquéreurs sont tous de nouveaux conducteurs. C’est cette seconde catégorie de personnes qui est mise à l’index par les accusations de fraude portées depuis quelques jours par la presse et quasiment confirmée hier par la Direction générale des transports terrestres et de la circulation (Dgttc). Décidé à tirer cette affaire au clair, lui-même, le ministre des transports, Flindé Albert a rendu visite, dans la matinée, aux deux principales structures chargées de l’établissement du titre de transport. Dans les locaux de la Dgttc au 5ème étage, en l’absence du Dg, Vêh Sodet, c’est le directeur de la circulation, Félix Azago qui a fait remarquer au ministre qu’effectivement son administration est très souvent mise hors-circuit dans l’authentification des documents délivrés. Ce qui, charge l’homme, serait effectivement le fait d’un réseau de fraude, au sein duquel des quidams imitent la signature des inspecteurs chargés de valider entre autres, l’admission au code de conduite. La Dgttc, tout comme la presse, est formelle, le réseau trouve sa source au sein de la Société nationale de transports terrestres (Sonatt). C’est donc en fin limier que Flindé Albert effectuera, quelques heures plus tard, une descente dans les locaux du Laboratoire national d’essai, de métrologie et d’analyse (Lanada) qui abrite le second site abidjanais de confection du nouveau permis, en face de l’ex-hôtel Sebroko (siège de l’Onuci). Au pied levé, il visite quelques services de la Sonatt où les travailleurs sont à la tâche. Dans l’une des salles du compartiment «Ophtalmologie», un interrogatoire est improvisé. Flindé Albert ne prend pas de gants face à tous les responsables de la Sonatt. «La fraude dans l’établissement du permis a fait l’objet de plusieurs articles. Il est dit que les auteurs se trouvent dans les autos-écoles, la Sonatt … Je suis venu faire le constat et entendre vos suggestions. Il arrive que des personnes se voient attribuer le nouveau permis sans passer par le circuit officiel. La Dgttc est contournée. Que se passe-t-il monsieur le DG. Je vous écoute !», lance-t-il. Face à lui, personne ne nie la pertinence des accusations. Le directeur de l’exploitation et le délégué local de la Sonatt, MM. Tano Bernard et Konan Lambert tentent de justifier certaines entorses aux procédures par le fait que le décret qui fixe les modalités du renouvellement ne fixe pas de frais de dossier (cas de perte du permis) pour l’opérateur qui est censé donner le «ok final» pour l’établissement du document. Le Dg de la Sonatt, Jean-Claude Assié, lui, annonce qu’une enquête policière a été lancée. «Mais, en attendant ses résultats, nous avons mis en place une nouvelle procédure totalement électronique qui ne laisse aucune chance à la fraude», révèle-t-il. Avant d’indiquer que dès le lancement de la réforme du permis en 2007, la Sonatt avait mis en garde contre les manipulations de papiers. «Nous avions dit que quand de simples papiers circulent entre les mains des personnes, il est difficile de contrer la fraude. Malheureusement, nous n’avons pas été écoutés du fait que la réforme a été lancée sous pression. Aujourd’hui, le nouveau système testé et déjà opérationnel est fiable», assure Jean-Claude Assié. Selon des sources crédibles, c’est suite à la dénonciation de 280 cas de fraude sur le site du Lanada que l’affaire a été portée au grand jour.

Tirant les conclusions des différentes explications, le ministre annoncera à la presse qu’il a pris des mesures. La Dgttc sera connectée au nouveau système électronique. Les modalités techniques dudit système devront être arrêtées d’un commun accord. Son diagnostic final : la réforme du permis est un succès, le format carte de crédit est irréprochable. Mais, quelques réglages restent à faire pour «fiabiliser, crédibiliser et préserver» la réforme. Il annonce qu’une dizaine de fraudeurs sont déjà aux arrêts, dont 2 agents de la Sonatt et des impétrants. L’enquête étant en cours, précise-t-il, il est impossible pour l’heure de donner le nombre exact de faux permis en circulation. «Puisque 300.000 permis sont issus du renouvellement, c’est dans le reste du lot, (Ndlr : environ 250.000) que l’enquête va permettre de déceler la vraie ampleur du faux… Les failles dans le système seront corrigées», a promis Flindé Albert. A propos des conflits d’intérêt, il a tranché en ces termes : «Aucun acteur ne sera écarté. Dans l’établissement du permis, tout ce qui est régalien relève de la compétence de la Dgttc et tout ce qui est confection revient à la Sonatt et ses partenaires».

Djama Stanislas
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