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Politique Publié le mercredi 14 juillet 2010 | Le Patriote

Trait d’esprit - Ouraga aussi !

La partie n’est pas facile pour lui. Il faut justifier le salaire. Il est à la soupe. Expert gbagboïste. Yakô ! Perd du crédit au jour le jour. Ouverture des candidatures. Politiquement possible. Juridiquement impossible. Son discours a du mal à prendre. Désormais. Si « les acteurs sont de bonne foi ». Or son client est un acteur. Qui refuse les élections.
« Enfarineur » éternel !
Coulibaly B.
Sarkozy aux chefs d’Etat africains hier
«Assumons notre passé commun »

Le président français Nicolas Sarkozy a offert hier un déjeuner aux chefs d'Etat africains invités d'honneur du 14 juillet. A cette occasion, il a tenu un discours de vérité. Nous vous le proposons en intégralité.



C'est avec beaucoup de joie que nous vous accueillons avec les Présidents de nos Assemblées.

Voici 50 ans, le Général de Gaulle conduisait à son terme le mouvement qu'il avait lui-même initié seize ans plus tôt à Brazzaville. Il ouvrait à vos pays et à vos peuples la voie de l'émancipation, la voie de l'indépendance.

Il m'a semblé que l'anniversaire d'un moment aussi fort de notre Histoire commune méritait d'être relevé.

D'aucuns ont critiqué la proposition que je vous ai faite de nous réunir aujourd'hui, et d'assister demain au défilé du 14 juillet. Ils ont cru y déceler l'expression d'une nostalgie coloniale, ou encore la tentation pour la France de s'approprier la célébration de vos indépendances.

C'est un contresens absolu, et c'est bien mal me connaître que de penser que je puisse être inspiré par un quelconque sentiment de nostalgie envers une période dont j'ai, plus d'une fois, souligné l'injustice et les erreurs.

L'objet de notre rencontre n'est donc pas de célébrer vos indépendances -vous le faites vous-mêmes très bien. L'objet de cette rencontre, c'est de célébrer la force des liens que l'Histoire a tissés entre nos peuples. Et la force de cette rencontre, c'est de construire ensemble notre avenir.

Il y a un peu plus d'un mois, à Nice, j'exprimais le souhait que la France développe une relation avec l'ensemble du continent africain. Je veux le redire :

- La notion de « pré carré » a vécu. La France ne se prétend plus, ne se veut plus être votre partenaire exclusif, ni même, dans certains domaines, votre partenaire principal. Vos pays se sont ouverts à de nouveaux horizons. C'est une bonne nouvelle que tant de gens s'intéressent à l'Afrique. De son côté, la France continuera de s'impliquer de plus en plus dans votre région, dans votre continent et dans d'autres. Tout ceci est normal et sain, je dirais même salutaire.

- D'autre part, l'Afrique a acquis depuis deux décennies un poids nouveau. Vous êtes plus unis, la vigueur de votre démographie, vos richesses naturelles, vos perspectives de croissance : l'Afrique est un acteur majeur du monde d'aujourd'hui. Nous autres, Français et Européens, savons désormais que c'est avec l'Afrique --toute l'Afrique- que nous devons trouver des solutions communes à des défis communs. Et nous savons désormais que c'est du destin de l'Afrique que dépendra notre propre destin. Il y a 12 kilomètres de distance par le détroit de Gibraltar entre l'immense continent africain et l'Europe, ne l'oublions pas. Je n'oublie pas pour autant tout ce qui nous unit et tout ce qui fait la spécificité de notre relation. Dire ce que je viens de dire qui n'est que la reconnaissance d'une situation de faits me permet de souligner la spécificité de cette relation.

Je sais bien tout ce que la notion même de « relations privilégiées », de « relations spéciales », charrie de soupçons et de fantasmes. Moi, je crois que notre amitié mérite mieux que ces stéréotypes. La meilleure réponse est que nous assumions ensemble, sans complexe et sans arrière-pensées, cette relation spéciale.

Assumons tout ce qu'un passé tumultueux a suscité entre nous de frustration, d'incompréhension, de ressentiment parfois, mais aussi de fierté partagée, d'amitié et même de familiarité, au sens vraiment familial des choses. Assumons le fait que ce passé commun a créé entre nos peuples des liens que rien ne saurait dissoudre. Assumons cette part de France qui subsiste, ne serait-ce qu'à travers notre langue commune, en chaque citoyen de vos pays.

Et assumons cette part d'Afrique qui vit dans le cœur de très nombreux Français et qu'incarnent, en France, tous nos compatriotes d'origine africaine, auxquels je veux aujourd'hui rendre un hommage particulier.

Demain (NDLR aujourd’hui), nous nous rendrons ensemble sur les Champs Elysées, où des contingents de vos armées ouvriront le traditionnel défilé du 14 juillet. Moi, je suis heureux et je suis fier que des soldats africains de vos armées soient les premiers à défiler sur les Champs Elysées pour la Fête nationale. C'est un honneur, que la France n'accorde qu'à ses amis les plus proches, et c'est une façon pour nous de souligner la force de notre relation.

Il est des dettes qui ne s'éteignent jamais. C'est le cas de celle que la France a contractée envers vos pays, où commença de briller, voici 70 ans, la flamme de la France Libre, et dont les fils ont versé leur sang pour libérer la France. Il était temps de la reconnaître avec toute la solennité qui convient.

C'est également pour témoigner de notre reconnaissance indéfectible envers les Anciens Combattants originaires de vos pays, que nous souhaitons les voir bénéficier désormais des mêmes prestations de retraite que leurs frères d'armes français. C'est une décision que nous avons prise, Monsieur le Premier ministre, ce matin (NDLR hier) en Conseil des ministres. Egalité parfaite.

Mes chers amis,

L'effort de rénovation de notre relation qu'illustre la renégociation des accords de défense qui nous liaient à huit de vos pays, ou encore les engagements souscrits par le secteur privé français à Nice, doit être poursuivi.

Nous devons nous parler librement, de tout, sans tabou, d'égal à égal.

Pour faire face à tous les défis auxquels vous êtes confrontés, vous n'êtes pas seuls.

La France, si vous le souhaitez, demeurera à vos côtés pour vous aider. Par amitié, par solidarité. Mais pourquoi ne pas le dire aussi par intérêt bien compris. Dans un monde où rien de ce qui vous affecte ne peut nous épargner, c'est ensemble que nous réussirons ou ensemble que nous échouerons.

Pour appuyer cette ambition, la France devra maintenir, au cours des prochaines années, et malgré ses contraintes budgétaires, un effort soutenu d'aide publique au développement. C'est indispensable pour répondre aux besoins de vos populations, en matière de santé et d'éducation.

En concertation avec vous, nous mobiliserons tous les acteurs publics et privés pour développer l'offre de formation professionnelle dans vos pays. Au cours des trois années à venir, nous consacrerons 180 millions d'euros, pour former 50 000 jeunes Africains par an. La question n'est pas d'octroyer des aides, la question c'est d'aider vos jeunes à acquérir les formations professionnelles qui leur permettront de construire un avenir.

Enfin, plusieurs de vos pays voient leur sécurité et leur stabilité menacées par le terrorisme, les trafics en tout genre et la piraterie. Les engagements que j'ai pris au nom de la France à Nice en matière de coopération militaire -300 millions d'euros sur les trois prochaines années, 12 000 militaires africains formés au maintien de la paix- bénéficieront pleinement à vos armées.

Avant de céder la parole au plus ancien, et donc au plus jeune et donc au plus sage d'entre nous, cher Paul, je tiens à vous redire mon amitié. L'honneur que le Premier ministre français, le Président de l'Assemblée nationale, les ministres ici à cette table, ont de partager ce repas avec vous. La France exprimera demain avec des milliers, peut-être des dizaines de milliers de nos compatriotes sa reconnaissance et son attachement aux liens qui nous unissent. Ce sont des fondations solides, qui vont nous permettre de construire un avenir différent.

Je vous remercie d'avoir fait le déplacement, de nous honorer de votre présence et si vous le voulez bien, je voudrais lever nos verres à l'amitié indéfectible entre la France, vos pays et l'Afrique dans son ensemble.

NB : Le titre, le surtitre et le chapeau sont de la Rédaction



Joël N’Guessan (Porte-parole d’ADO) à propos de la présidentielle:
“La CEI a une lisibilité claire pour fixer la date”

Même si la volonté du clan présidentielle de ne pas aller aux élections est toujours perceptible, la remise de la liste électorale provisoire au président de la CEI constitue tout de même une avancée. C’est pourquoi, le ministre Joël N’Guessan, le porte-parole d’ADO soutient que la structure en charge des élections a maintenant une lisibilité pour fixer la date de la présidentielle.

La liste électorale provisoire a été remise au président de la CEI avant-hier. Un grand pas dans l’avancée du processus de sortie de crise n’est ce pas?
JN: Si on se met sous l'angle de l'énorme retard accumulé pour produire cette liste provisoire on peut dire que cela constitue une avancée. Cependant, il ne faut pas pavoiser vite car les Refondateurs nous ont habitués à créer des situations de blocage pour éviter d'aller aux élections. On nous apprend qu'ils envisagent remettre en cause le mode opératoire de révision de cette liste provisoire alors qu'ils l'ont adoptée. C'est vous dire qu'il faut rester en permanence vigilant car la volonté de Laurent Gbagbo de ne pas aller aux élections est réelle, malgré ses belles déclarations publiques.

Ne pensez-vous pas que le président de la CEI devrait profiter de cette occasion pour fixer la date des élections?
JN: Le Président de la CEI dispose de tous les moyens pour publier le chronogramme précis devant nous conduire aux élections. Il est, au regard des textes de loi, seul responsable de la fixation de la date. C'est pourquoi nous sommes surpris de le voir tergiverser et surtout s'en remettre à Laurent Gbagbo pour fixer cette date. Nous avons maintenant une liste provisoire. Il reste à prendre en compte les quelques réclamations des uns et des autres. A mon avis, à ce stade du processus, le Président de la CEI a une lisibilité claire pour fixer cette fameuse date que tous les Ivoiriens attendent avec impatience. Toute hésitation de sa part ferait douter une fois de plus la communauté nationale et internationale sur la capacité de cette structure à organiser des élections en Côte d'Ivoire malgré les dizaines de milliards de francs investis déjà dans cette opération.

Le Premier ministre a déclaré dans une interview à un magasine international que les élections auront lieu en octobre. Cela vous rassure-t-il?
JN: Le Premier Ministre, en sa qualité d'acteur principal du processus électoral fait bien de tenter à chaque étape de rassurer les Ivoiriens et la communauté internationale. Nous ne pouvons que le prendre au mot et espérer que cette énième déclaration ne soit pas purement politique car ce n'est pas la première fois que nous entendons cela. Nous sommes à trois mois de octobre 2010. Pour rendre crédible sa déclaration, nous attendons la liste électorale définitive et surtout le décret convoquant le collège électoral. Les Ivoiriens attendent leurs cartes d'identités et leurs cartes d'électeurs. C'est à partir de cet instant que nous accorderons un crédit à quelques déclarations que ce soit. Comprenez donc que nous observions une certaine prudence quand on nous annonce des dates alors même que nous savons que les refondateurs s'apprêtent à créer de nouveaux obstacles pour ne pas aller aux élections.

Les jeunes, les femmes exigent à travers des déclarations les élections. Que pensez-vous de cet appel?
JN: Je soutiens totalement les jeunes et les femmes qui réclament les élections. Ils constituent la frange la plus importante de la population qui souffre tous les jours des affres de refondation. Le pilotage à vue opéré par les refondateurs n'est pas rassurant pour l'avenir des jeunes. C'est pourquoi ils veulent que les élections se tiennent dans les plus brefs délais pour les sortir de ces situations d'incertitude. Il ne faut pas s'étonner que les femmes et les jeunes décident de prendre leur responsabilité pour pousser la CEI à fixer une date. Ce serait d'ailleurs salutaire pour nous tous car il faut mettre fin à la prise d'otage dont nous sommes tous l'objet parce que Laurent Gbagbo ne veut pas d'élection.

Quel est votre avis sur le contentieux sur cette liste qui s’ouvre bientôt?
JN: Le contentieux sur la liste est normal. Ce qui serait anormal c'est que le mode opératoire arrêté d'un commun accord avec chacune des parties ne soit pas respecté. Par ailleurs, il faut que la CEI, tout en veillant à ce qu'il n'y ait pas de dénonciations calomnieuses, donne une date butoir pour la fin du contentieux électoral. Je le dis en connaissance de cause. Les laboratoires de fabrique de faux du FPI font circuler actuellement des listes de personnes supposées être des fraudeurs à la liste électorale. Ils n'apportent aucune preuve à leurs allégations et ils envisagent de passer outre le mode opératoire pour faire exclure des ivoiriens de la liste électorale. C'est pourquoi j'ai parlé tout à l'heure de vigilance. Par ailleurs, si la CEI ne se donne pas une date butoir, nous risquons de nous éterniser sur cette opération de contentieux. Pour éviter tout cela, il faut que la CEI fixe la date de l'élection présidentielle. A partir de cette date, tous les acteurs sont tenus de mettre tout en oeuvre pour remplir leurs engagements. J'entends par acteurs, le Premier Ministre, le Président de la République, les Structures techniques chargées de produire les documents administratifs pour aller aux élections, la CEI chargée d'organiser matériellement les élections.
Yves-M. ABIET
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