Délégué général de la Fondation Groupe Atlantique, Franck Faye parle dans cet entretien de sa structure qui nourrit déjà beaucoup d’ambitions.
D’où vous est venue l’idée de la création d’une fondation ?
Ecoutez ! A titre privé, depuis des années, je me suis impliqué dans des opérations sociales humanitaires tout au long de ma vie. En corrélation et conjointement à ma vie professionnelle, il faut savoir que je suis en Côte d’Ivoire, il y a maintenant 27 ans, dans le cadre de la coopération française ; et mes premières activités ont été de développer des actions humanitaires et d’organiser des opérations partant d’un groupement d’artisans, tant dans le Nord que dans le Sud du pays et une autre action sociale, qui consistait à ouvrir par exemple, une maison de l’enfance à Bouaké, il y a 30ans. C’est une maison pour les enfants de la rue. Cela s’est étendu jusqu’au Libéria où j’ai été nommé Directeur commercial de Caterpillar. Là-bas, il était question de faire un choix. C’est-à-dire, partir ou rester pour sauver des vies humaines, parce qu’on était en pleine guerre du Libéria. J’ai aussi participé à plusieurs programmes de l’Usced et de l’Ong Save Children, à l’époque. Ensuite, je suis revenu en Côte d’Ivoire. Ici aussi, tout naturellement dans un pays qui était en guerre dans les années 2002, avec ma femme, nous avons décidé de nous impliquer spécialement dans le nord du pays, en créant deux (2) orphelinats dans les zones ex-assiégées. Un à Kouto et l’autre à Korhogo, avec la réhabilitation des écoles dans les villages. Nous avons, par ailleurs, coopéré activement avec des structures comme Action contre la faim. Voilà un peu comment ma carrière a été échelonnée et jumelée par des actions de types humanitaires
Ce sera donc la continuité avec votre Fondation ? Avez-vous d’autres champs d’actions ?
Avec le Groupe Atlantique, c’est naturel. On a collaboré avec des structures dans des actions communes discrètes. C’était la volonté du président Koné Dossongui. Le Groupe Atlantique est donc à l’origine de la création des deux (2) orphelinats en collaborations avec d’autres Ong que je dirigeais. Tout naturellement, on a collaboré avec le président Koné Dossongui et on s’est dit qu’il était peut-être temps, compte tenu de l’envergure du Groupe Atlantique, de créer une structure professionnalisée, sophistiquée, pour gérer toutes actions de mécénat que le président menait à titre personnel ou dans toutes les filiales dans tout le pays, recentrer toutes les activités dans une structure qui pouvait communiquer en interne comme en externe, sur les actions sociales. C’est de là qu’est venue l’idée commune de créer cette Fondation Atlantique.
La réalisation de telles missions nécessite des moyens colossaux. Les aviez-vous ?
On a voulu appliquer les normes internationales en terme de fondation et non seulement l’extension d’une Ong locale. En ce qui me concerne, il s’agit d’un programme d’actions pluriannuelles sur une période de cinq (5) ans avec des investissements de 150 mille Euros, soit un montant de 100 millions de francs Cfa. Et le groupe s’engage sur un fonds de départ de neuf (9) fois ce montant, qui fait 900 millions de francs Cfa.
Comment allez-vous réunir ces fonds ?
L’ensemble des filiales qui sont les membres fondateurs de la fondation que sont les banques, les assurances, la compagnie aérienne Air Ivoire, forme le noyau dur des fondateurs et contribue annuellement à rassembler une somme d’argent pour constituer le budget dont je vous ai parlé.
Parlez un peu des actions que vous avez réalisées.
La fondation groupe Atlantique est née par une assemblée générale constitutive le 3 mai dernier. Donc c’est extrêmement récent. Les deux (2) mois qui ont suivi l’assemblée générale et le lancement, nous ont permis, non seulement de nous organiser administrativement, de déposer toutes les demandes d’agrément nécessaires, officielles et obligatoires auprès des ministères de l’Intérieur, de la Santé et l’Education nationale. Nous avons créé une équipe au sein de la fondation, un comité de validation, un comité du personnel qualifié et nous allons nous attaquer réellement à réceptionner des projets, les examiner, les sélectionner, et les remettre au comité de validation qui aura lieu la première quinzaine du mois de septembre
Il y a une floraison de fondations aujourd’hui. Quel commentaire en faites-vous ?
Le commentaire que je puis faire est dans les mots-clés qui ont dicté la création de cette fondation et je les ai énumérés pendant mon discours. Ce sont la pérennité, la transparence et la bonne gouvernance.
Est-ce le cas de nos jours ?
On constate qu’au niveau de l’humanitaire, il y a un tout petit peu à boire et à manger en Côte d’Ivoire. Je crois qu’il y a plus de 3200 Ong répertoriées. Ce qui en fait beaucoup par habitant. Bizarrement, il n’y a plus d’Ong qui se créent mais des fondations. Peut-être que le mot est beaucoup plus important parce qu’il inspire plus confiance et respect. Le nom fondation est simplement une Ong déguisée. Il est temps de redorer le blason de ce terme de fondation. Et il est aussi temps de savoir quelles sont les vraies et les bonnes fondations. De même, quelles sont les bonnes et les vraies Ong. Je pense que maintenant, il faut procéder à des sélections pour amener justement, les Ong et les fondations à avoir une certaine crédibilité. Parce qu’il faut être crédible au niveau international, auprès des entreprises et des organismes internationaux pour pouvoir lever des fonds. Ce qui se passe en Côte d’Ivoire, c’est que les premiers organismes qui ont donné de l’argent, ont été extrêmement déçus de la manière dont l’argent a été utilisé. Il n’y avait absolument aucun organe de référence auquel on pouvait s’adresser en disant telle Ong est crédible. Donc, c’est un vrai problème de rituel. Et je pense que si on ne fait rien, on aura de plus en plus de difficultés à trouver des moyens sur le plan international.
Quelles sont les conditions pour bénéficier d’un appui de la Fondation ?
Nous sommes dans une époque où nous avons des outils de plus en plus sophistiqués. D’abord, l’internet qu’on compte utiliser énormément. Un an avant la création de la fondation, il y avait déjà un site en ligne et je vous avais dit qu’il y a 174 visites faites sur un site qui n’est même pas référencé. Cela prouve bien l’intérêt de ce genre de choses. Si vous tapez le site de la fondation Groupe Atlantique, ce que vous allez trouver, ce sont en moyenne, douze (12) pages du site que vous visitez et vous passez alors beaucoup de temps. Alors, pour en revenir à votre demande de savoir comment nous soumettre un projet, dans la rubrique projet de notre site, il y a un certain nombre de critères qui sont bien définis, bien élaborés. Quand nous recevons des projets, on les généralise et on les formate. Après quoi, les études durent trois (3) mois. On les soumet au comité de validation. Et vous avez un formulaire qui prend quatre (4) minutes à remplir. Dans la journée, votre dossier est géré. Le jour même que vous avez décidé de nous contacter, on sait qui vous êtes, ce que vous voulez faire, quel projet vous avez, dans quel territoire vous vous trouvez et on vous contacte. Nous ne pouvons pas aller plus vite que cela. Sachez que chaque projet qui nous parvient est soumis à un examen approfondi. Il est traité et on répond aux demandeurs. On vous rencontre et on va beaucoup plus loin dans les informations que vous avez données sur le formulaire virtuel. On vous évalue. Là aussi, c’est un autre travail qu’on fait. Cela dure trois (3) mois. Après cela, on vous dira si oui ou non, vous êtes éligible, c’est-à-dire accepté. Cela prend du temps, mais on répond toujours aux promoteurs de projets
Que faites-vous en cas d’urgence ?
Pour ce cas, on peut passer par des connaissances ou par le téléphone. Tous les numéros de la fondation sont indiqués partout sur le site et sur les brochures des manifestations. L’urgence c’est l’urgence. Et c’est même déjà arrivé. Il y a eu des cas d’urgence, notamment celui d’une petite fille handicapée des deux mains qui a moins de deux (2) ans à qui on devait d’une part, redresser d’une manière médicale ce handicap pour lui redonner un deuxième départ dans la vie. D’autre part, l’aider également parce qu’il ne s’agit pas d’avoir deux mains opérationnelles pour ne rien faire. Il s’agit de l’accompagner pour quelques années. Voilà le but de la fondation.
Réalisée par
Evariste N’guessan
nguevas@yahoo.fr
D’où vous est venue l’idée de la création d’une fondation ?
Ecoutez ! A titre privé, depuis des années, je me suis impliqué dans des opérations sociales humanitaires tout au long de ma vie. En corrélation et conjointement à ma vie professionnelle, il faut savoir que je suis en Côte d’Ivoire, il y a maintenant 27 ans, dans le cadre de la coopération française ; et mes premières activités ont été de développer des actions humanitaires et d’organiser des opérations partant d’un groupement d’artisans, tant dans le Nord que dans le Sud du pays et une autre action sociale, qui consistait à ouvrir par exemple, une maison de l’enfance à Bouaké, il y a 30ans. C’est une maison pour les enfants de la rue. Cela s’est étendu jusqu’au Libéria où j’ai été nommé Directeur commercial de Caterpillar. Là-bas, il était question de faire un choix. C’est-à-dire, partir ou rester pour sauver des vies humaines, parce qu’on était en pleine guerre du Libéria. J’ai aussi participé à plusieurs programmes de l’Usced et de l’Ong Save Children, à l’époque. Ensuite, je suis revenu en Côte d’Ivoire. Ici aussi, tout naturellement dans un pays qui était en guerre dans les années 2002, avec ma femme, nous avons décidé de nous impliquer spécialement dans le nord du pays, en créant deux (2) orphelinats dans les zones ex-assiégées. Un à Kouto et l’autre à Korhogo, avec la réhabilitation des écoles dans les villages. Nous avons, par ailleurs, coopéré activement avec des structures comme Action contre la faim. Voilà un peu comment ma carrière a été échelonnée et jumelée par des actions de types humanitaires
Ce sera donc la continuité avec votre Fondation ? Avez-vous d’autres champs d’actions ?
Avec le Groupe Atlantique, c’est naturel. On a collaboré avec des structures dans des actions communes discrètes. C’était la volonté du président Koné Dossongui. Le Groupe Atlantique est donc à l’origine de la création des deux (2) orphelinats en collaborations avec d’autres Ong que je dirigeais. Tout naturellement, on a collaboré avec le président Koné Dossongui et on s’est dit qu’il était peut-être temps, compte tenu de l’envergure du Groupe Atlantique, de créer une structure professionnalisée, sophistiquée, pour gérer toutes actions de mécénat que le président menait à titre personnel ou dans toutes les filiales dans tout le pays, recentrer toutes les activités dans une structure qui pouvait communiquer en interne comme en externe, sur les actions sociales. C’est de là qu’est venue l’idée commune de créer cette Fondation Atlantique.
La réalisation de telles missions nécessite des moyens colossaux. Les aviez-vous ?
On a voulu appliquer les normes internationales en terme de fondation et non seulement l’extension d’une Ong locale. En ce qui me concerne, il s’agit d’un programme d’actions pluriannuelles sur une période de cinq (5) ans avec des investissements de 150 mille Euros, soit un montant de 100 millions de francs Cfa. Et le groupe s’engage sur un fonds de départ de neuf (9) fois ce montant, qui fait 900 millions de francs Cfa.
Comment allez-vous réunir ces fonds ?
L’ensemble des filiales qui sont les membres fondateurs de la fondation que sont les banques, les assurances, la compagnie aérienne Air Ivoire, forme le noyau dur des fondateurs et contribue annuellement à rassembler une somme d’argent pour constituer le budget dont je vous ai parlé.
Parlez un peu des actions que vous avez réalisées.
La fondation groupe Atlantique est née par une assemblée générale constitutive le 3 mai dernier. Donc c’est extrêmement récent. Les deux (2) mois qui ont suivi l’assemblée générale et le lancement, nous ont permis, non seulement de nous organiser administrativement, de déposer toutes les demandes d’agrément nécessaires, officielles et obligatoires auprès des ministères de l’Intérieur, de la Santé et l’Education nationale. Nous avons créé une équipe au sein de la fondation, un comité de validation, un comité du personnel qualifié et nous allons nous attaquer réellement à réceptionner des projets, les examiner, les sélectionner, et les remettre au comité de validation qui aura lieu la première quinzaine du mois de septembre
Il y a une floraison de fondations aujourd’hui. Quel commentaire en faites-vous ?
Le commentaire que je puis faire est dans les mots-clés qui ont dicté la création de cette fondation et je les ai énumérés pendant mon discours. Ce sont la pérennité, la transparence et la bonne gouvernance.
Est-ce le cas de nos jours ?
On constate qu’au niveau de l’humanitaire, il y a un tout petit peu à boire et à manger en Côte d’Ivoire. Je crois qu’il y a plus de 3200 Ong répertoriées. Ce qui en fait beaucoup par habitant. Bizarrement, il n’y a plus d’Ong qui se créent mais des fondations. Peut-être que le mot est beaucoup plus important parce qu’il inspire plus confiance et respect. Le nom fondation est simplement une Ong déguisée. Il est temps de redorer le blason de ce terme de fondation. Et il est aussi temps de savoir quelles sont les vraies et les bonnes fondations. De même, quelles sont les bonnes et les vraies Ong. Je pense que maintenant, il faut procéder à des sélections pour amener justement, les Ong et les fondations à avoir une certaine crédibilité. Parce qu’il faut être crédible au niveau international, auprès des entreprises et des organismes internationaux pour pouvoir lever des fonds. Ce qui se passe en Côte d’Ivoire, c’est que les premiers organismes qui ont donné de l’argent, ont été extrêmement déçus de la manière dont l’argent a été utilisé. Il n’y avait absolument aucun organe de référence auquel on pouvait s’adresser en disant telle Ong est crédible. Donc, c’est un vrai problème de rituel. Et je pense que si on ne fait rien, on aura de plus en plus de difficultés à trouver des moyens sur le plan international.
Quelles sont les conditions pour bénéficier d’un appui de la Fondation ?
Nous sommes dans une époque où nous avons des outils de plus en plus sophistiqués. D’abord, l’internet qu’on compte utiliser énormément. Un an avant la création de la fondation, il y avait déjà un site en ligne et je vous avais dit qu’il y a 174 visites faites sur un site qui n’est même pas référencé. Cela prouve bien l’intérêt de ce genre de choses. Si vous tapez le site de la fondation Groupe Atlantique, ce que vous allez trouver, ce sont en moyenne, douze (12) pages du site que vous visitez et vous passez alors beaucoup de temps. Alors, pour en revenir à votre demande de savoir comment nous soumettre un projet, dans la rubrique projet de notre site, il y a un certain nombre de critères qui sont bien définis, bien élaborés. Quand nous recevons des projets, on les généralise et on les formate. Après quoi, les études durent trois (3) mois. On les soumet au comité de validation. Et vous avez un formulaire qui prend quatre (4) minutes à remplir. Dans la journée, votre dossier est géré. Le jour même que vous avez décidé de nous contacter, on sait qui vous êtes, ce que vous voulez faire, quel projet vous avez, dans quel territoire vous vous trouvez et on vous contacte. Nous ne pouvons pas aller plus vite que cela. Sachez que chaque projet qui nous parvient est soumis à un examen approfondi. Il est traité et on répond aux demandeurs. On vous rencontre et on va beaucoup plus loin dans les informations que vous avez données sur le formulaire virtuel. On vous évalue. Là aussi, c’est un autre travail qu’on fait. Cela dure trois (3) mois. Après cela, on vous dira si oui ou non, vous êtes éligible, c’est-à-dire accepté. Cela prend du temps, mais on répond toujours aux promoteurs de projets
Que faites-vous en cas d’urgence ?
Pour ce cas, on peut passer par des connaissances ou par le téléphone. Tous les numéros de la fondation sont indiqués partout sur le site et sur les brochures des manifestations. L’urgence c’est l’urgence. Et c’est même déjà arrivé. Il y a eu des cas d’urgence, notamment celui d’une petite fille handicapée des deux mains qui a moins de deux (2) ans à qui on devait d’une part, redresser d’une manière médicale ce handicap pour lui redonner un deuxième départ dans la vie. D’autre part, l’aider également parce qu’il ne s’agit pas d’avoir deux mains opérationnelles pour ne rien faire. Il s’agit de l’accompagner pour quelques années. Voilà le but de la fondation.
Réalisée par
Evariste N’guessan
nguevas@yahoo.fr