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Économie Publié le jeudi 15 juillet 2010 | Nord-Sud

Fraude présumée sur le permis de conduire / Dgttc-Sonatt : les enquêtes de Flindé rallument le feu

Les investigations initiées par le ministre des Transports Albert Flindé provoquent des grincements de dents.

Deux agents de la Société nationale des transports terrestres (Sonatt), en fonction sur le site d'Angré, viennent d'être arrêtés puis déférés à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca). Le ministre Albert Flindé commanditaire de l'enquête censée démanteler le ou les réseaux de trafics, assure que ceux qui font planer des menaces sur la crédibilité du document administratif, seront mis devant leurs responsabilités. «Nous laissons les enquêtes se poursuivre. Et après, nous prendrons des mesures», souligne le ministre Flindé. Mais en fait, de quelle nature seront les mesures envisagées ? Une communication en conseil de ministres ? «Il n'y a rien d'officiel pour le moment», entretient un conseiller. Toutefois, certaines sources annoncent que la Société nationale des transports terrestres (Sonatt) sur laquelle pèsent des soupçons, risque d'être dépouillée de l'essentiel de ses prérogatives au profit de la Direction générale des transports terrestres et de la circulation (Dgttc). Cette hypothèse remet au goût du jour une bien vieille querelle entre la Société nationale des transports terrestres et la Direction générale des transports terrestres et de la circulation (Dgttc) qui se sont toujours disputés le projet de réforme du permis de conduire. L'affaire des fraudes présumées sur les nouveaux permis de conduire prend ainsi des allures de scènes de ménage au sein des structures sous tutelle du département des Transports. Même si, pudiquement, le directeur général de la Dgttc, Veh Sodet n'ose pas aborder le sujet, n'empêche que ses agents rient sous cape et pensent que la Sonatt qui, affirment-ils, a toujours bénéficié d'une certaine bienveillance jusque-là, se noiera cette fois dans les vagues. Ils sont d'autant renforcés que cette administration a toujours revendiqué les activités concédées à la Sonatt. «Nous ne comprenons pas qu'on mette en puissance une organisation privée qui dépend de nous à notre détriment. C'est une imposture», s'était offusqué Martin Ouondé secrétaire général du Syndicat national de la Dgttc. L'éventualité d'une rétrocession de ses attributions à la Dgttc tourmente les travailleurs de la Société nationale des transports terrestres qui n'écartent pas une résurgence des conflits autour de la confection des titres de transports. Pour les employés, les accusations de fraudes sont tout simplement une cabale du ministre Albert Flindé dont l'objectif inavoué serait de contrôler l'argent issu du permis de conduire. «Ils cherchent un trésor de campagne pour le compte de son parti», soupçonnent-ils. Malgré les écueils du moment, la direction générale affirme que les ambitions de la Sonatt restent les mêmes : devenir un outil performant qui utilise toutes les nouvelles technologies en vue d'assurer un service de qualité aux usagers ; assurer la maîtrise totale des titres de transport notamment les permis de conduire et surtout redynamiser le secteur des transports terrestres. «La direction générale de la Sonatt fait une fuite en avant qui ne l'honore pas. Notre objectif, c'est uniquement de veiller aux intérêts de l'Etat et des usagers en mettant fin aux gigantesques fraudes», rappelle le cabinet. Alors, quelle pourra être l'issue de ce bras de fer qui pointe du nez ? Pour l'heure, difficile de parier sauf sur le sort des usagers désemparés. Pour rappel, la Société nationale des transports est, dans le cadre de la concession, maître d'œuvre de la production des titres de transports c'est-à-dire qu'elle a pour mission de contrôler l'exécution par les concessionnaires privés que sont Starten et Interflex. Autant dire qu'elle veille à ce que le service public soit rendu aux usagers conformément à la concession. A ce titre, elle est au centre du dispositif avec pour objet social, l'édition des titres de transport (cartes grises, cartes de transport, permis de conduire). Cela représente 70% des activités de cette société d'Etat. Chaque titre coûte, en ce moment, 15.000 FCFA. Par jour, ce sont en moyenne 90 permis qui sont produits pour les nouveaux demandeurs et entre 250 et 300 pour le renouvellement. Ce sont donc entre 5 millions et 6 millions Fcfa qui sont générés chaque jour grâce au permis de conduire. C'est le ministre Kabran Appia qui a fait signer au Président de la République le décret n°2001-377 du 27 juin 2001 portant extension de l'objet social de la Société nationale d'exploitation des transports terrestres et modifiant sa dénomination en Société nationale des transports terrestres (Sonatt).

Lanciné Bakayoko
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