Les corrections des épreuves écrites de l’examen du Bac ont pris fin, samedi. Depuis mardi, place maintenant aux délibérations.
Convoqués pour le mardi 6 juillet, c’est effectivement le 7, mercredi que les correcteurs ont débuté le travail à Bouaké. Un seul méga-centre, celui du lycée classique a été retenu pour cette importante opération. Plusieurs secrétariats des centres d’écrits de la cité de la paix se sont donc retrouvés en ce seul endroit. Nous avons fait une incursion dans ce milieu très fermé où « l’accès des salles est interdit aux personnes non convoquées pour les corrections », pour voir comment les copies partent des corrections aux résultats. C’est un processus bien huilé et sérieux qu’il nous a été donné de voir.
Organisation et fonctionnement
Les centres de corrections reçoivent de copies anonymes qui proviennent d’autres centres d’écrits inconnus du grand public. Dans la capitale de la paix, ces copies sont venues de Yamoussoukro, lieu d’échange des copies, mardi dernier. Le centre de correction du lycée classique ouvre ses portes, depuis la reprise des opérations, cette année, de 7h30 à 12h la matinée. Et reprend dans l’après-midi de 14h30 à 18h. Au début des corrections, les professeurs de chaque discipline se réunissent dans une même salle pour l’interprétation commune du barème de correction. Ainsi, il y’a une salle pour les profs de philo, de français, d’Histoire-Géo, d’anglais, d’espagnol, d’allemand, de mathématiques, de sciences physiques, de sciences naturelles….Et un secrétariat où sont stockées les copies. C’est de ce secrétariat que partent les copies pour correction. La réunion au niveau de la salle de correction est animée par des inspecteurs de disciplines qui ont le titre d’harmonisateurs. Il faut le signaler, avec la suppression de la double correction, désormais il n’y a qu’une seule correction qui est confirmée ou infirmée par l’harmonisateur. Au cours de cette séance introductive, il est procédé, pour chaque sujet, à la correction tournante de la première copie de chaque correcteur (par groupe de 5 correcteurs maximum). Au cours des corrections, les harmonisateurs sont censés effectuer quelques corrections-tests sur les copies déjà corrigées. Tout correcteur doit remplir une fiche statistique de notes attribuées à la fin de chaque demi-journée des corrections. Chaque correcteur remet obligatoirement sa fiche de statistiques de notes attribuées et ses brouillons au secrétariat. Cette fiche doit être mise à la disposition de l’harmonisateur pour consultation. « Les copies sont notées, selon les termes des instructions officielles du ministère, de 0 à 20. Et les notes sont entières.». Par suite de la correction unique, les feuilles de copie devront être obligatoirement signées par le correcteur et contresignées par l’harmonisateur avant leur remise au secrétariat. Les appréciations et les notes sont portées directement sur la copie. La note sur 20 et la note multipliée par le coefficient apparaissent dans les cases prévues à cet effet. Il est remis un quota de copies à corriger par demi-journée à chaque correcteur. Il s’agit de 25 copies pour les épreuves de plus de 3 heures. Et de 50 copies pour les épreuves de moins de 3 heures sans excéder un maximum de 350 copies par correcteur. Ambiance des salles de correction. C’est au vu de ces instructions officielles que les enseignants se mettent à la tâche. Dans la première salle réservée aux professeurs de philosophie, ce mercredi 6 juillet, les enseignants ont pris la place des élèves. Assis sur les bancs des apprenants, chacun s’affaire à lire sa copie afin de lui attribuer une note. Le quota par demi-journée est de 25 copies. Mais des correcteurs parviennent à faire 50 copies. D’autres tentent même d’aller au-delà. Cela est dû au fait que chaque copie corrigée vaut 250 F Cfa. Il faut donc avoir le maximum de copies corrigées pour avoir assez de sou. Pour obtenir 50.000 F Cfa, il faut avoir corrigé 200 copies. Dans le centre, les correcteurs ont décidé de faire une division euclidienne des copies.
Des notes entre 6 et 8 sur 20 en philo
Au cours du boulot, quand l’un des correcteurs est séduit par la qualité du travail d’un candidat, il s’écrie « Ah, il est calé, celui-là. Tiens collègue, relis un peu sa copie pour voir quelle note on peut lui attribuer. ». Il en est de même, a contrario, lorsqu’il est outré par la copie. Certains enseignants ne manquent pas de rapporter les erreurs et fautes des candidats à haute voix. Suscitant du coup les moqueries et autres quolibets des collègues. L’harmonisateur (inspecteur dans la discipline) considéré comme le maître de la salle, est obligé d’intervenir pour ramener le calme.
«En séries A1 et A2, nous confie un correcteur, les candidats pour la plupart, dans ce centre de correction ont opté pour le deuxième sujet intitulé ‘’La religion est-elle nécessaire pour l’équilibre de la société ?’’. Sur un paquet de 25 copies, 23 ont choisi ce sujet quand un candidat aura opté pour le premier sujet et un autre pour le commentaire». Il ajoutera que malheureusement les notes ne sont pas fameuses. Elles varient entre 14 et 1. Le pourcentage moyen des notes est de 6 à 8% par correcteur. Sur un lot de 25 copies corrigées dans ce centre, vous avez au maxi 8 moyennes. La quasi-totalité des candidats qui ont opté pour les premier et troisième sujets ont des notes variant entre 1 et 6. «C’est la catastrophe, surtout en série C et D pour ce qui concerne la philosophie», lâche KKD, un des correcteurs. Dans ces séries scientifiques, les candidats se sont rués sur le sujet «peut-on imaginer une société sans violence ?». Dans la salle d’à côté, ce n’est pas rose non plus. En Histoire- Géographie, les choses n’ont pas non plus marché. «Mon cher, c’est toujours ainsi chez nous. Les enfants ne comprennent rien. Les notes que vous avez en philosophie sont identiques à celles que nous avons ici. Sans doute en pire. Nous n’avons eu que des 2, 3, 4, 5 ou 7. Seuls quelques candidats s’en sont sortis. Mais c’est insuffisant», débite un correcteur de la discipline. La tendance généralement catastrophique dans cette matière, a conduit un harmonisateur à vérifier les copies dans les autres disciplines d’un candidat qui a obtenu 18/20 en Histoire-Géo. «Nous voulons voir si l’écriture sur les copies sont identiques. La note qu’il a, est énorme», s’est justifié l’examinateur. Heureusement pour ce candidat que l’écriture était identique sur les autres copies. D’ailleurs, en philo et en français que l’harmonisateur a vérifié, il a obtenu la moyenne. La copie a été photocopiée pour servir de «copie-témoin». Dans les séries scientifiques, des enseignants ont confié que les copies corrigées ne sont pas aussi satisfaisantes. «En sciences de la vie et de la terre (Svt), je vous dis que c’est aussi la catastrophe. Sur un paquet de 25, seuls, 3 ou 5 ont la moyenne». En tout état de cause, les délibérations et les résultats qui ont démarré cette semaine vont nous situer.
Allah Kouamé à Bouaké
Convoqués pour le mardi 6 juillet, c’est effectivement le 7, mercredi que les correcteurs ont débuté le travail à Bouaké. Un seul méga-centre, celui du lycée classique a été retenu pour cette importante opération. Plusieurs secrétariats des centres d’écrits de la cité de la paix se sont donc retrouvés en ce seul endroit. Nous avons fait une incursion dans ce milieu très fermé où « l’accès des salles est interdit aux personnes non convoquées pour les corrections », pour voir comment les copies partent des corrections aux résultats. C’est un processus bien huilé et sérieux qu’il nous a été donné de voir.
Organisation et fonctionnement
Les centres de corrections reçoivent de copies anonymes qui proviennent d’autres centres d’écrits inconnus du grand public. Dans la capitale de la paix, ces copies sont venues de Yamoussoukro, lieu d’échange des copies, mardi dernier. Le centre de correction du lycée classique ouvre ses portes, depuis la reprise des opérations, cette année, de 7h30 à 12h la matinée. Et reprend dans l’après-midi de 14h30 à 18h. Au début des corrections, les professeurs de chaque discipline se réunissent dans une même salle pour l’interprétation commune du barème de correction. Ainsi, il y’a une salle pour les profs de philo, de français, d’Histoire-Géo, d’anglais, d’espagnol, d’allemand, de mathématiques, de sciences physiques, de sciences naturelles….Et un secrétariat où sont stockées les copies. C’est de ce secrétariat que partent les copies pour correction. La réunion au niveau de la salle de correction est animée par des inspecteurs de disciplines qui ont le titre d’harmonisateurs. Il faut le signaler, avec la suppression de la double correction, désormais il n’y a qu’une seule correction qui est confirmée ou infirmée par l’harmonisateur. Au cours de cette séance introductive, il est procédé, pour chaque sujet, à la correction tournante de la première copie de chaque correcteur (par groupe de 5 correcteurs maximum). Au cours des corrections, les harmonisateurs sont censés effectuer quelques corrections-tests sur les copies déjà corrigées. Tout correcteur doit remplir une fiche statistique de notes attribuées à la fin de chaque demi-journée des corrections. Chaque correcteur remet obligatoirement sa fiche de statistiques de notes attribuées et ses brouillons au secrétariat. Cette fiche doit être mise à la disposition de l’harmonisateur pour consultation. « Les copies sont notées, selon les termes des instructions officielles du ministère, de 0 à 20. Et les notes sont entières.». Par suite de la correction unique, les feuilles de copie devront être obligatoirement signées par le correcteur et contresignées par l’harmonisateur avant leur remise au secrétariat. Les appréciations et les notes sont portées directement sur la copie. La note sur 20 et la note multipliée par le coefficient apparaissent dans les cases prévues à cet effet. Il est remis un quota de copies à corriger par demi-journée à chaque correcteur. Il s’agit de 25 copies pour les épreuves de plus de 3 heures. Et de 50 copies pour les épreuves de moins de 3 heures sans excéder un maximum de 350 copies par correcteur. Ambiance des salles de correction. C’est au vu de ces instructions officielles que les enseignants se mettent à la tâche. Dans la première salle réservée aux professeurs de philosophie, ce mercredi 6 juillet, les enseignants ont pris la place des élèves. Assis sur les bancs des apprenants, chacun s’affaire à lire sa copie afin de lui attribuer une note. Le quota par demi-journée est de 25 copies. Mais des correcteurs parviennent à faire 50 copies. D’autres tentent même d’aller au-delà. Cela est dû au fait que chaque copie corrigée vaut 250 F Cfa. Il faut donc avoir le maximum de copies corrigées pour avoir assez de sou. Pour obtenir 50.000 F Cfa, il faut avoir corrigé 200 copies. Dans le centre, les correcteurs ont décidé de faire une division euclidienne des copies.
Des notes entre 6 et 8 sur 20 en philo
Au cours du boulot, quand l’un des correcteurs est séduit par la qualité du travail d’un candidat, il s’écrie « Ah, il est calé, celui-là. Tiens collègue, relis un peu sa copie pour voir quelle note on peut lui attribuer. ». Il en est de même, a contrario, lorsqu’il est outré par la copie. Certains enseignants ne manquent pas de rapporter les erreurs et fautes des candidats à haute voix. Suscitant du coup les moqueries et autres quolibets des collègues. L’harmonisateur (inspecteur dans la discipline) considéré comme le maître de la salle, est obligé d’intervenir pour ramener le calme.
«En séries A1 et A2, nous confie un correcteur, les candidats pour la plupart, dans ce centre de correction ont opté pour le deuxième sujet intitulé ‘’La religion est-elle nécessaire pour l’équilibre de la société ?’’. Sur un paquet de 25 copies, 23 ont choisi ce sujet quand un candidat aura opté pour le premier sujet et un autre pour le commentaire». Il ajoutera que malheureusement les notes ne sont pas fameuses. Elles varient entre 14 et 1. Le pourcentage moyen des notes est de 6 à 8% par correcteur. Sur un lot de 25 copies corrigées dans ce centre, vous avez au maxi 8 moyennes. La quasi-totalité des candidats qui ont opté pour les premier et troisième sujets ont des notes variant entre 1 et 6. «C’est la catastrophe, surtout en série C et D pour ce qui concerne la philosophie», lâche KKD, un des correcteurs. Dans ces séries scientifiques, les candidats se sont rués sur le sujet «peut-on imaginer une société sans violence ?». Dans la salle d’à côté, ce n’est pas rose non plus. En Histoire- Géographie, les choses n’ont pas non plus marché. «Mon cher, c’est toujours ainsi chez nous. Les enfants ne comprennent rien. Les notes que vous avez en philosophie sont identiques à celles que nous avons ici. Sans doute en pire. Nous n’avons eu que des 2, 3, 4, 5 ou 7. Seuls quelques candidats s’en sont sortis. Mais c’est insuffisant», débite un correcteur de la discipline. La tendance généralement catastrophique dans cette matière, a conduit un harmonisateur à vérifier les copies dans les autres disciplines d’un candidat qui a obtenu 18/20 en Histoire-Géo. «Nous voulons voir si l’écriture sur les copies sont identiques. La note qu’il a, est énorme», s’est justifié l’examinateur. Heureusement pour ce candidat que l’écriture était identique sur les autres copies. D’ailleurs, en philo et en français que l’harmonisateur a vérifié, il a obtenu la moyenne. La copie a été photocopiée pour servir de «copie-témoin». Dans les séries scientifiques, des enseignants ont confié que les copies corrigées ne sont pas aussi satisfaisantes. «En sciences de la vie et de la terre (Svt), je vous dis que c’est aussi la catastrophe. Sur un paquet de 25, seuls, 3 ou 5 ont la moyenne». En tout état de cause, les délibérations et les résultats qui ont démarré cette semaine vont nous situer.
Allah Kouamé à Bouaké