Après approbation par son conseil d’administration le 17 juin dernier, la Banque mondiale vient d’accorder un financement additionnel d’un montant de 25 milliards de Fcfa (50 millions de dollars américains) sous forme de don à la Côte d’Ivoire pour la poursuite de son Projet d’urgence d’infrastructure urbaine (Puiur). La convention relative à ce don a été signée à la grande salle de conférences du ministère de l’Economie et des Finances par le ministre Charles Koffi Diby pour la partie ivoirienne et Madani M. Tall, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire. Pour ce dernier, la signature de cet accord «consacre non seulement la pertinence de ce projet qui cristallise de nombreux espoirs, mais également la reconnaissance des performances du projet initial financé à hauteur de 94 millions de dollars (environ 47 milliards de Fcfa». En fait, ce don additionnel traduit la satisfaction de l’institution de Bretton Woods quant à la qualité des résultats obtenus en deux années d’exécution du Puiur qui, rappelons-le, a été lancé en juillet 2008 pour aider l’Etat à faire face à l’insalubrité et autres difficultés de circuler dans la capitale économique et dans d’autres grandes agglomérations du fait de la forte dégradation de rues. Certes, des avancées notables sont enregistrées, mais le directeur des opérations de la Banque mondiale prêche pour un triomphe modeste au regard de l’immensité du défi qui reste à relever. A preuve, «de nombreux citoyens n’ont toujours pas accès à l’eau potable, de nombreuses zones urbaines et péri-urbaines restent encore enclavées. L’Indénié (carrefour, ndlr) continue de nous donner des insomnies, et puis la saison des pluies qui a commencé révèle chaque jour non seulement l’ampleur du mal-développement et une planification insuffisante mais aussi des carences innombrables dans l’exécution et les normes de certains travaux d’infrastructures routières et d’assainissement», fait remarquer Madani. Qui estime que les scènes comme celle du 24 juin dernier montrant Abidjan sous les eaux et des dizaines de vies perdues doivent interpeller sur l’urgence de l’action et surtout sa qualité. Car, il n’est pas tolérable que des voies de canalisation soient obstruées par des immeubles ayant obtenu des autorisations de bâtir. Véritable procès contre le désordre que celui fait hier par le directeur des opérations de la Banque mondiale, lors de ce don additionnel. Occasion au cours de laquelle le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, a dit la reconnaissance du gouvernement à l’ensemble des partenaires au développement et institutions financières internationales qui appuient la Côte d’Ivoire dans le processus devant la conduire à l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative Ppte. Particulièrement à la Banque mondiale, à travers son directeur des opérations pour la Côte d’Ivoire et son équipe, dont la conduite de son portefeuille projet suscite un grand espoir chez les populations. Il a rappelé que c’est en septembre 2008- et ce, dans le cadre de la reprise de la coopération avec les institutions de Bretton Woods- que le don pour la mise en œuvre d’un Projet d’urgence d’infrastructure urbaine (Puiur) fut décidé en visant cinq secteurs liés directement à la lutte contre la pauvreté. A savoir : l’eau potable, l’assainissement, les déchets solides, la voirie urbaine et les collectivités locales. Au cours de la mission de supervision de janvier 2010, le Puiur, visant à améliorer l’accès des populations défavorisées aux services de base et consolider la paix et la croissance économique, a été identifié comme l’une des opérations les plus satisfaisantes du portefeuille de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire. Le ministre Charles Koffi Diby qui s’est félicité du présent appui complémentaire n’a pas manqué de souligner que «conscient de l’importance des infrastructures dans le développement économique et social, le gouvernement entend, dans une optique de pérennisation, mettre en place un comité stratégique interministériel pour engager la réflexion sur la stratégie de financement des infrastructures en Côte d’Ivoire».
Gooré BI Hué
Gooré BI Hué