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Société Publié le mercredi 21 juillet 2010 | Nord-Sud

Dr Yapi Cyprien (vétérinaire) : “On prend du cabri pour du mouton”

Dans cette interview, Dr Yapi Cyprien donne l’avis du vétérinaire mais aussi celui du consommateur de la viande de cabri.

Docteur, que savez-vous de la viande de cabri ?
Ce que je sais, c’est que ce que nous trouvons sur le marché et qu’on nous présente comme de la viande de mouton, c’est très souvent du cabri. Nous avons remarqué ce phénomène à Bouaké et à Korhogo.

Comment cela se fait-il ? Le parfum du cabri est pourtant unique.
Très souvent, quand le cabri est castré, cela annihile son odeur.

A Abidjan, y a-t-il des cas de ce genre?
Je pense que le même phénomène se retrouve ici.

S’il y avait un choix à faire entre le cabri et le mouton, que conseillerait un vétérinaire ?
J’avoue que la viande de cabri est plus charnue, plus douce que la viande de mouton.

- Est-ce un animal plus sain que le mouton ou le bœuf ?
Sur le plan santé, je ne peux pas dire qu’il y a une maladie liée spécifiquement à la consommation de la viande de cabri.

L’animal peut être tué pendant qu’il est malade, n’y a-t-il pas de conséquence en cela ?
Dans ce cas, cela n’est pas lié au cabri seulement.

En tant que vétérinaire, y a-t-il une préférence entre la viande de mouton, celle de cabri et celle de bœuf ?
Le choix dépend du consommateur. Pour un vétérinaire comme moi, en Côte d’Ivoire, on cherche à faire la promotion de l’élevage de cabri. Nous trouvons que c’est une activité qui est faite de façon artisanale. J’ai eu la chance de travailler de 1998 à fin 2009 sur le cabri et le mouton. Au niveau du ministère, on est vraiment préoccupé par la promotion de l’élevage de cabri.

Vous pensez que le cabri n’est pas assez populaire ici?
Oui. Il y a certaines régions en Côte d’ Ivoire, par exemple, où sa viande est un peu boudée.

N’y a-t-il pas de projet pour le moment pour promouvoir le cabri ?
Il n’y a pas un projet spécial pour la promotion de cabri. Mais il y a un projet qui fait la promotion et de cabri et de mouton. Ce projet est basé à Toumodi. Mais l’accent est plus mis sur le cabri. On essaye de montrer l’avantage à élever un cabri. Il est facile à élever, il se reproduit beaucoup plus vite parce qu’il fait des jumeaux et même des triplés, ce qui est rare chez le mouton.

Ce ne serait pas en termes de coût que le cabri est minimisé, il est moins cher, donc moins rentable ?
Je ne sais pas si on peut dire qu’il est moins cher. Je sais qu’à Bouaké, à Korhogo, quand les gens font du ‘‘soukouya’’ (brochet), et qu’ils disent que c’est du mouton, c’est très souvent du cabri.

Examinez-vous les caprins avant qu’ils ne soient mis en vente ?
Toutes les viandes qui passent à l’abattoir sont examinées avant d’être autorisées à la vente. En tout cas, si ce n’est pas un abattage clandestin.

Et si c’est un abattage clandestin?
En tant que vétérinaire, je ne peux pas vous dire exactement ce que le consommateur risque comme maladie. Mais pour le bœuf, par exemple, je sais qu’on peut contracter la tuberculose.

Que conseillez-vous aux gens qui font de la soupe de cabri ?
C’est une bonne chose. Le cabri est de la très bonne viande. Dans la viande de cabri, il y a plus de chair, comme je l’ai dit tantôt.

Et c’est un animal solide…
Cela dépend. Je peux vous dire, par exemple, que lorsque la peste du petit ruminant survient dans un village, les cabris sont les premiers à mourir.

Autant pour moi…

Une interview réalisée par Raphaël Tanoh
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