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Société Publié le jeudi 22 juillet 2010 | L’expression

Université de Cocody : A quand la fin des années à double vitesse

Manque d’amphis et de salles de TD, absences des enseignants, laxisme de l’administration ...Les dysfonctionnements sont profonds et nombreux qui provoquent des années académiques interminables appelées années à double vitesse.

Lobé Marie Laure a obtenu son Bac en 2006. Orientée en lettres modernes, elle a débuté les cours en juin 2007, l’année académique d’alors n’étant pas achevée. En 2010, alors qu’elle devait se retrouver en maîtrise, Marie Laure est encore en licence. «L’année 2008-2009 a été blanchie car le retard était trop élevé pour être rattrapé. C’est ainsi que je me retrouve encore pendant l’année 2009-2010 en année de licence. Cela nous est préjudiciable car nous ne pouvons pas présenter les concours de la fonction publique qui nécessitent la licence ou la maitrise. Et en plus l’âge augmente sans que nous n’avancions», déplore-t-elle. Selon des sources proches de la présidence de l’université, le département de lettres modernes a perdu l’année académique 2008-2009 pour cause de retards graves. Des dysfonctionnements dus selon ces sources, principalement à un manque d’amphithéâtres. «Les étudiants de lettres modernes n’ont pas de salles de travaux dirigés, ils utilisent souvent l’amphithéâtre 7 avec les étudiants d’anglais. Les étudiants en licence de lettres modernes ont cours de 7h 30 à 10h30 et de 10h30 à 13h30 chaque jeudi. A un tel rythme aussi, il est difficile de respecter le programme», informe la première source. Les années à double vitesse sont aussi un problème récurrent au département de psychologie qui est en retard d’une année. Ainsi, l’année académique 2008-2009, n’est pas encore achevée. Les étudiants en sont au premier semestre et les bacheliers de l’année passée n’ont pas fait leur rentrée. Pour beaucoup d’étudiants, les professeurs sont aussi à la base de ce problème. Ils ne sont pas exempts de tout reproche. «Nous pouvons passer un mois sans faire de cours à cause des professeurs qui font trop de «gombos». Il n’y a pas de programme fixe en début d’année et de ce fait tu ne sais pas combien de temps les cours vont durer. Dans ce cas, tu ne peux pas passer les concours de la fonction publique ou soutenir ton mémoire», s’indigne Alain D., étudiant en maitrise qui devait être en Dea si les normes étaient respectées. Mais selon un enseignant qui a requis l’anonymat, les accusations des étudiants ne sont que des affabulations. «Nous ne faisons pas de gombo. Il est vrai que nous sommes parfois absents pendant de longues périodes mais c’est parce que cela est nécessaire car nous avons aussi des activités extérieures. Moi par exemple, j’ai dû m’absenter dernièrement car j’étais président du jury lors des épreuves du Bac dans une ville de l’intérieur. Et cela était une nécessité», explique-t-il. Un avis partagé par Traoré Flavien, porte-parole de la Coordination nationale des enseignants du supérieur et chercheurs (Cnec). Les années qui se chevauchent à l’université ont selon lui trois raisons fondamentales : Le manque de d’amphi (raison pour laquelle de nombreux enseignants font les cours les dimanches ou pendant les congés) ; le manque d’enseignants et les grèves des étudiants. «La preuve est qu’une de nos revendications fondamentales reste les Heures complémentaires (H.c). Pour parler de ces H.c il faut bien finir les heures réglementaires», a expliqué l’enseignant. Du côté de l’administration de cette université, c’est motus et bouche cousue. «C’est très compliqué actuellement d’évoquer ce genre de problème. Il y a une nouvelle équipe à la tête de l’université et les gens ont peur de parler car nous pensons que tout est politisé maintenant. Personne n’a envie de se mettre à dos qui que ce soit. Il appartient à la nouvelle équipe de régler les problèmes de double-vitesse, mais nous savons tous que c’est un problème d’organisation et de négligence», explique une source très introduite auprès de la hiérarchie de l’université. Espérons qu’une solution sera trouvée à ce problème qui cause de nombreux torts aux étudiants.

Napargalè Marie
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