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Politique Publié le jeudi 29 juillet 2010 | Le Temps

100e numero de Le Temps-Hebdo/ Le ministre Dano Djédjé :“Continuez le combat de la souveraineté”

© Le Temps Par Emma
Pré-organisation du cinquantenaire : Le FPI organise un point de presse.
Lundi 14 juin 2010 - Rotonde de l`assemblée nationale: Un point de presse a été animé par des députés du FPI (dont Dano Djédjé et Hubert Oulaï) relativement à la préorganisation du cinquantenaire de l`indépendance de la Côte d`ivoire.
L'hebdomadaire du groupe Cyclone Le Temps-Hebdo a fêté son 100e numéro hier, mercredi 28 juillet 2010.

Cette cérémonie qui s'est voulue sobre, a enregistré la présence d'anciens ministres de la République, en l'occurrence le Pr Dano Djédjé Sébastien, Kadet Bertin, Bro Grébé, le maire Gbamanan de Yopougon, Dr Boga Sako Gervais, Pr Gnagne Yadou, Bédi Holy et Mlle Amani, représentant le Dg des Palaces, M. Guédé Zady Michel. A ce petit monde d'universitaires, M. Ousmane Sy Savané, Directeur général adjoint du Groupe Cyclone, Ali Kéita, Manager général des Editions (Le Temps, Prestige-Mag et Le Temps-Hebdo), Douh-L Patrice, Directeur des rédactions et Yacouba Gbané, Rédacteur en chef de Le Temps-Hebdo, ont adressé les mots justes de remerciements. Tout en les invitant à soutenir ce groupe de presse qui va son petit bonhomme de chemin depuis sept (7) ans. Ce qu'a reconnu le ministre Dano Djédjé, parrain de ladite cérémonie. “Le journal est une arme puissante, il faut que ses animateurs soient suffisamment sages. Nous vous tirons le chapeau. Parce que de par votre engagement, vous êtes rentrés dans notre cœur. Continuez le combat de la liberté, de la souveraineté et faites en sorte que celui que vous soutenez soit réélu”. a-t-il déclaré.

Vu la qualité des personnalités présentes à cette célébration, la rédaction du journal n'a pas voulu se soustraire des débats sur le cinquantenaire. Ainsi, abordant l'évolution de la Côte d'Ivoire sur les 50 dernières années, Dr Boga Sako, a informé que lui et ses amis sont en train d'éditer un ouvrage à cet effet. Selon lui, le développement de ce pays dont on parle tant, n'est qu'un développement structurel. “On parle du développement de la Côte d'Ivoire. Mais ce n'est que sur le plan structurel. L'être humain a été mis à l'écart. Il a été négligé. C'est ce qui nous vaut les coups d'Etat en Afrique en général et en Côte d'Ivoire en particulier. Parce que les libertés et les droits humains ont été confisqués, durant les cinq dernières décennies”, a souligné Dr Boga Sako.
Pour sa part, le Professeur Sébastien Dano Djédjé a révélé que pendant longtemps, l'on a fait croire que l'Ivoirien avait la paix et qu'il avait évolué. “Mais 50 ans après, l'Ivoirien est resté le même. Si bien que l'on a raté de construire la Nation ivoirienne”, a-t-il fait remarquer. Avant de préconiser pour les 50 années à venir, la construction d'une véritable Nation ivoirienne. Permettant l'ouverture de l'Ivoirien sur les autres cultures de son pays. Parce que pour lui, l'aspect de la cohésion nationale a été royalement “négligé”. “Il faut donc mettre l'accent sur la cohésion. C'est-à-dire faire en sorte que l'Ivoirien se sente dans son territoire, d'une part. D'autre part, il faut aussi accorder une place de choix à l'aspect social et toutes les structures afférentes”.
Fidèle à sa position lorsqu'on parle des accords de Défense, signés entre la Côte d'ivoire et la France, le ministre Kadet Bertin a, lui aussi, parlé de négligence de la part des autorités d'après l'indépendance du pays. Reconnaissant toutefois que ces derniers étaient sans doute dans un contexte politique où, ils ne pouvaient que signer (juste) ces accords. Cependant Kadet Bertin a déclaré que “l'Ivoirien n'est pas à l'aise” et ne peut pas accepter cela aujourd'hui. “Il faut prendre des mesures, pour nous sécuriser nous-mêmes. Parce que quand un pays est attaqué par ses propres fils, cela devient un problème sécuritaire”. Comme solution pour l'avenir, le Conseiller spécial du Président de la République, chargé des questions militaires préconise un système de sécurité prenant en compte la prévention des coups d'Etat. “Les hommes existent, mais il faut juste la formation”. Affirmant sans ambages que l'addition d'individus, n'est pas sa conception de l'armée. “Une armée, c'est un esprit, c'est une doctrine qu'il faut respecter”.

Le maire Gbamnan Djidan jean-Félicien, quant à lui, a déploré les difficultés que les maires ont de bien conduire leur programme de construction d'infrastructures au profit de leurs communes respectives. Indiquant que cela est dû à la crise actuelle qui prend ses racines dans ce qui n'a pu être fait depuis l'indépendance du pays, jusqu'à présent. “Qu'on sorte de la crise pour aller plus de l'avant”.

A son tour, Madame la ministre Géneviève Bro Grébé a fait un véritable plaidoyer en faveur des femmes ivoiriennes. Celles que l'on a souvent mises en marge de la marche du pays. “Pourtant, la femme ivoirienne est toujours au devant de la lutte”, a-t-elle confirmé. En prenant l'exemple des femmes qui ont marché sur Grand-Bassam, en 1945. “Elles étaient également dans les rues le 26 septembre 2002, lorsque la guerre a éclaté en Côte d'Ivoire. Sur la liste électorale provisoire d'Abidjan, les femmes représentent 51% des inscrits. En 1995 à Pékin, lors d'un sommet international, les femmes ont obtenu une présence de 30% dans les instances de décision. Mais il n'y a que le Fpi qui l'applique. Nous ne perdons pas espoir”. Or, pour Bro Grébé, “il n'y a de richesse que d'hommes. Et il n'y a pas de cohésion, s'il n'y a pas une langue nationale commune qui véhicule les valeurs ancestrales, morales et culturelles”. Aussi, propose-t-elle que la Côte d'Ivoire ait sa langue nationale, pour rapprocher davantage les Ivoiriens. “Il faut donc y réfléchir pour que la Côte d'Ivoire rebondisse”. Convaincue que l'appui de certains pays voisins à l'ex-rébellion ivoirienne vient du fait que les populations de ces pays en question, avaient en commun une langue.

Au Professeur Gnagne Yadou Maurice (Chu de Treichville), de pointer du doigt ce qui fait que la santé est à la traine en Côte d'Ivoire. Selon lui, l'inadéquation entre le matériel de santé et l'expertise, la compétence des hommes formés, en est la cause principale. C'est pourquoi, bien que qualifiant de positif la formation des élites dans ce domaine, Pr Gnagne souhaite que le système de santé soit repris. “Car, n'eût été la crise, nous serions très loin dans cette discipline”, a-t-il confié. Estimant qu'il appartient aux Ivoiriens de se battre pour se libérer. “Ne pas se battre est condamnable”.

Les tares du système éducatif ivoirien ont été l'affaire de Bédi Holy, professeur de lettres et auteur de plusieurs écrits. “Il faut inculquer les valeurs morales à l'école”. Ce spécialiste de la question a déploré la disparition des internats des écoles. Des structures qui, selon lui, permettaient aux élèves de penser uniquement qu'à leur avenir, sans se préoccuper de l'origine de l'autre. Regrettant l'introduction des machettes sur le campus, Bédi Holy a dit être pressé de voir le système éducatif reformé. Comme le pense le chef de l'Etat. Pour M. N'guettia Yao Kouman (Conseiller du Dnc de Gbagbo), le cinquantenaire de la Côte d'Ivoire va permettre de réfléchir et de réorienter le débat, pour un Ivoirien nouveau.

Enfin, Mlle Amani, chargée de communication des Palaces, représentant M. Guédé Zady Michel, qui a salué le 100e numéro au nom de son patron, a avoué prendre du recule vis-à-vis du Pdci. “Parce qu'on ne nous y enseignait pas ce qu'on voulait savoir”. Approuvant la fête du cinquantenaire, qui va certainement permettre une profonde remise en cause des Ivoiriens, quels que soient leurs grades et qualité dans la société ivoirienne.

Frimo Koukou Djipro
koukoudf@yahoo.fr
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