Le Professeur était un homme émérite, un homme multidimensionnel. Un très haut cadre du nord, que d’aucuns appellent la conscience du nord. C’était un devoir pour nous de prendre part à toutes les cérémonies qui l’accompagnent à sa dernière demeure. Et ce, pour lui témoigner notre reconnaissance et notre profond respect pour l’œuvre qu’il a laissée à la Côte d’Ivoire et qui rime avec notre histoire. Il est une source d’inspiration, un exemple, un modèle pour nous qui sommes en train de suivre l’histoire moderne de notre pays, c’est une nécessité d’avoir comme repère certains grands hommes comme le Pr. Samba Diarra.
Condoléances
ADO dans la famille de Guédé Hibault
Mercredi dernier, le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara, accompagné d’une forte délégation de son parti et des membres de sa famille, s’est rendu aux II-Plateaux, au domicile de François Guédé Hibault, un ancien de la BCEAO décédé le 28 juin 2010 à Montpellier (France).
Koné Kodiara (Compagnon d’Assabou)
“Samba est le vrai libérateur des prisonniers de Yamoussoukro”
29 juin 2010, un jour de tristesse et de peine. Après feu Lamine Diabaté en novembre 2007, l’association des anciens prisonniers de Yamoussoukro – ou tout au moins ce qui en reste, est frappé au sommet. Son Président, le Professeur Samba Diarra est arraché à notre affection. J’ai la charge de lui rendre hommage, de supplier Dieu, de consoler sa famille, toute sa famille.
Mais qui est le Pr. Samba Diarra ?
Ethniquement, tu es un métisse. Tu es né de feu Mamadou Diarra, un bamanan d’origine Malienne, notable d’Adjamé et de feue Amoin son épouse Baoulé de la région de Taabo et descendant des Thokôssis du Togo, nom originel des Baoulés avant le sacrifice de la Reine Pokou. Je tiens cela de Félix Houphouët Boigny dans son mémoire « mes premiers combats (page 20) ».
Mamadou Diarra est un homme intelligent qui scolarise très tôt son enfant. Le gamin, comme nous le voyons sur une photo de promotion posée sur un meuble de son salon brille de tout feu et tout bois. Il parcourt tous les cycles scolaires sans peine jusqu’à l’agrégation de médecine. Il est Professeur titulaire.
Feu Mamadou Diarra et feue Amoin et l’école influencent le gamin. C’est pourquoi l’homme qui est couché là est donc un triangle culturel.
Mais quel triangle ? Isocèle ? Equilatéral ? Quelconque ? Non, il n’est rien de tout cela. Il est donc le triangle dont on dit que le carré construit sur l’hypoténuse est la somme des carrés des deux autres côtés. Il est un triangle culturel rectangle.
Les plus petits côtés représentent respectivement la culture Bamanan et la culture Baoulé. Le plus grand côté, c’est la représentation de la culture française qui le conduit à l’agrégation de médecine en gynécologie.
Je m’autorise à dire aussi que tu es le vrai libérateur de tous les prisonniers de Yamoussoukro. Physiquement, nous fûmes libérés en deux vagues. Le 4 août 1966 pour le plus grand nombre. Celle que je nomme la libération sous surveillance car le président avait proclamé ce jour-là : « vous êtes libres mais, taisez vous ! Car vous serrez surveillés de près ».
La deuxième, celle des grands a lieu le 17 juin 1967. Mais ces libérations physiques ne mettent pas fin à la suspiscion et à la méfiance. Car le peuple avait en mémoire les déclarations de certains prisonniers qui avaient avoué publiquement leur participation à un complot d’assassinat du président.
Prudents et silencieux nous le sommes restés jusqu’au 9 mai 1971.
Ce jour-là, le président avait proclamé à Yamoussoukro devant toute la classe politique et les anciens prisonniers qu’il n’y a jamais eu de complot contre lui en Côte d’Ivoire et demandé pardon aux anciens prisonniers.
Etait-ce une tentative de libération des esprits ?
Certains s’en contentèrent et s’en réjouirent. Mais le plus grand nombre cru plus tôt à une machination et resta prudent.
La libération totale des esprits a lieu en 1997. Grâce à la parution de ton livre, un monument politique et historique au moment où nous avions créée l’association des anciens prisonniers de Yamoussoukro dont tu étais le président.
L’impact de ton livre fut merveilleux et efficace, car les Ivoiriens comprirent enfin la vacuité du complot et les moyens inimaginables employés pour le monter. La dédicace du 9 mai 1997 à l’hôtel Ivoire rassembla du monde, beaucoup de monde et des personnages remarquables dont Laurent Gbagbo et Djéni Kobenan assis au premier rang.
Malgré la résistance des politiciens du ventre, on pouvait lire en première page du journal « le jour » du 25 avril 1997 cette phrase : « que ceux qui ont peur de la vérité ferment les yeux et se bouchent les oreilles ».
Voilà succinctement décrite l’œuvre que tu laisses Samba Diarra. C’est pourquoi je salue ta famille, toute ta famille.
A tes enfants j’affirme la compassion de tous les anciens prisonniers. Orphelins de père que vous êtes devenus, prenez courage et faites face, rigoureusement face dans l’entente et la fraternité comme votre père aux difficultés de la vie.
Mon cher frère, mon cher compagnon de la grande aventure de 1963, je te réitère les remerciements que je t’ai adressés le 3 mai 1997 lors de la dédicace de ton merveilleux livre : merci de nous avoir donné l’occasion de cette grande fête, cette belle fête de la vérité mise enfin à nu,malgré les efforts déployés par son plus grand maquilleur, pour qu’il en soit autrement parce qu’il savait qu’elle n’est belle que nue.
Adieu mon frère.
Adieu vaillant combattant
Adieu professeur ! Répose en paix
Abidjan le 29 juillet 2010
Koné Kodiara
Condoléances
ADO dans la famille de Guédé Hibault
Mercredi dernier, le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara, accompagné d’une forte délégation de son parti et des membres de sa famille, s’est rendu aux II-Plateaux, au domicile de François Guédé Hibault, un ancien de la BCEAO décédé le 28 juin 2010 à Montpellier (France).
Koné Kodiara (Compagnon d’Assabou)
“Samba est le vrai libérateur des prisonniers de Yamoussoukro”
29 juin 2010, un jour de tristesse et de peine. Après feu Lamine Diabaté en novembre 2007, l’association des anciens prisonniers de Yamoussoukro – ou tout au moins ce qui en reste, est frappé au sommet. Son Président, le Professeur Samba Diarra est arraché à notre affection. J’ai la charge de lui rendre hommage, de supplier Dieu, de consoler sa famille, toute sa famille.
Mais qui est le Pr. Samba Diarra ?
Ethniquement, tu es un métisse. Tu es né de feu Mamadou Diarra, un bamanan d’origine Malienne, notable d’Adjamé et de feue Amoin son épouse Baoulé de la région de Taabo et descendant des Thokôssis du Togo, nom originel des Baoulés avant le sacrifice de la Reine Pokou. Je tiens cela de Félix Houphouët Boigny dans son mémoire « mes premiers combats (page 20) ».
Mamadou Diarra est un homme intelligent qui scolarise très tôt son enfant. Le gamin, comme nous le voyons sur une photo de promotion posée sur un meuble de son salon brille de tout feu et tout bois. Il parcourt tous les cycles scolaires sans peine jusqu’à l’agrégation de médecine. Il est Professeur titulaire.
Feu Mamadou Diarra et feue Amoin et l’école influencent le gamin. C’est pourquoi l’homme qui est couché là est donc un triangle culturel.
Mais quel triangle ? Isocèle ? Equilatéral ? Quelconque ? Non, il n’est rien de tout cela. Il est donc le triangle dont on dit que le carré construit sur l’hypoténuse est la somme des carrés des deux autres côtés. Il est un triangle culturel rectangle.
Les plus petits côtés représentent respectivement la culture Bamanan et la culture Baoulé. Le plus grand côté, c’est la représentation de la culture française qui le conduit à l’agrégation de médecine en gynécologie.
Je m’autorise à dire aussi que tu es le vrai libérateur de tous les prisonniers de Yamoussoukro. Physiquement, nous fûmes libérés en deux vagues. Le 4 août 1966 pour le plus grand nombre. Celle que je nomme la libération sous surveillance car le président avait proclamé ce jour-là : « vous êtes libres mais, taisez vous ! Car vous serrez surveillés de près ».
La deuxième, celle des grands a lieu le 17 juin 1967. Mais ces libérations physiques ne mettent pas fin à la suspiscion et à la méfiance. Car le peuple avait en mémoire les déclarations de certains prisonniers qui avaient avoué publiquement leur participation à un complot d’assassinat du président.
Prudents et silencieux nous le sommes restés jusqu’au 9 mai 1971.
Ce jour-là, le président avait proclamé à Yamoussoukro devant toute la classe politique et les anciens prisonniers qu’il n’y a jamais eu de complot contre lui en Côte d’Ivoire et demandé pardon aux anciens prisonniers.
Etait-ce une tentative de libération des esprits ?
Certains s’en contentèrent et s’en réjouirent. Mais le plus grand nombre cru plus tôt à une machination et resta prudent.
La libération totale des esprits a lieu en 1997. Grâce à la parution de ton livre, un monument politique et historique au moment où nous avions créée l’association des anciens prisonniers de Yamoussoukro dont tu étais le président.
L’impact de ton livre fut merveilleux et efficace, car les Ivoiriens comprirent enfin la vacuité du complot et les moyens inimaginables employés pour le monter. La dédicace du 9 mai 1997 à l’hôtel Ivoire rassembla du monde, beaucoup de monde et des personnages remarquables dont Laurent Gbagbo et Djéni Kobenan assis au premier rang.
Malgré la résistance des politiciens du ventre, on pouvait lire en première page du journal « le jour » du 25 avril 1997 cette phrase : « que ceux qui ont peur de la vérité ferment les yeux et se bouchent les oreilles ».
Voilà succinctement décrite l’œuvre que tu laisses Samba Diarra. C’est pourquoi je salue ta famille, toute ta famille.
A tes enfants j’affirme la compassion de tous les anciens prisonniers. Orphelins de père que vous êtes devenus, prenez courage et faites face, rigoureusement face dans l’entente et la fraternité comme votre père aux difficultés de la vie.
Mon cher frère, mon cher compagnon de la grande aventure de 1963, je te réitère les remerciements que je t’ai adressés le 3 mai 1997 lors de la dédicace de ton merveilleux livre : merci de nous avoir donné l’occasion de cette grande fête, cette belle fête de la vérité mise enfin à nu,malgré les efforts déployés par son plus grand maquilleur, pour qu’il en soit autrement parce qu’il savait qu’elle n’est belle que nue.
Adieu mon frère.
Adieu vaillant combattant
Adieu professeur ! Répose en paix
Abidjan le 29 juillet 2010
Koné Kodiara