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Économie Publié le vendredi 30 juillet 2010 | Le Temps

Avenir de la filière cotonnière ivoirienne - Les vérités d`un conseiller de Gbagbo aux acteurs

Malgré les efforts de l'Etat de Côte d'Ivoire, la filière cotonnière ivoirienne ne s'est pas retrouvée depuis le désengagement de l'Etat des filières de production.

Pis, elle est sinistrée depuis l'éclatement de la guerre du 19 septembre 2002. L'Etat pour soutenir les producteurs, débourse chaque campagne cotonnière, plusieurs milliards de Fcfa. Ainsi sur la campagne 2001- 2002 et 2004- 2005 avec l'Union européenne (Ue) pour le soutien aux cotonculteurs a été de 17 milliards de Fcfa. Pendant que l'Etat, avec le soutien de la Banque islamique de développement (Bid), a à travers le projet de financement de l'engrais par Yara West Africa injecté deux milliards de Fcfa. Par ailleurs, l'Etat s'est investi dans la subvention du prix aux producteurs à 50% pour 7 milliards de Fcfa sur la campagne 2009- 2010. Contrairement à ce qu'avance le mentor du Rdr, malgré la crise, l'Etat n'a pas oublié les producteurs de coton du nord de la Côte d'Ivoire dont le gain annuel selon des experts est tombé à 100 mille Fcfa. Principalement du fait de la crise militaro-politique. D'où, l'idée de la création d'un fonds de garantie pour la filière coton en Côte d'Ivoire. Qui fait l'objet d'un atelier de validation qui a pris fin hier, dans un hôtel au Plateau.

Profitant de la tribune à lui offerte lors des travaux en atelier, Sem Guy Alain Gauze, ambassadeur, représentant permanent de la Côte d'Ivoire à l'Organisation mondiale du Commerce et auprès du Système des Nations unies à Genève, a fait une communication technique sur le dossier coton dans les négociations de l'Omc. Lors de son intervention très appréciée par les participants, en sa qualité de négociateurs à l'Omc, ce diplomate ivoirien a indiqué à l'assistance, l'évolution des négociations conduites par les producteurs africains de coton réunis au sein du groupe de la C4, qui regroupe le Benin, le Burkina faso, le Mali et le Tchad soutenu par l'ensemble des pays en développement membres de l'Omc face aux Etats-Unis d'Amérique ( Usa) qui subventionnent leurs producteurs de coton. Notamment le fameux soutien interne et la garantie de crédit à l'exportation. En attendant la résolution de ce problème et les lueurs d'espoir suscités par le récent accord intervenu entre le Brésil et les Etats- Unis d'Amérique sur le coton, intervenu le 5 avril dernier, l'ambassadeur Guy Alain Gauze a lancé un vibrant appel aux acteurs de la filière ivoirienne. Quand il dit: " En Côte d'Ivoire, cette spéculation constitue une source monétaires en zones de savanes. Bien au-delà, le coton a facilité le développement d'une infrastructure industrielle articulée autour d'usines d'égrenage, d'usines de trituration, d'entrepôts et d'usines textiles et des activités secondaires dans les secteurs des transports, de la distribution des intrants et des ateliers mécaniques" avant d'inviter les ivoiriens à aller à la paix pour sécuriser les zones de production cotonnière situées principalement dans le nord de la Côte d'Ivoire. Mais aussi et surtout à un renouvellement des semences vieillissantes, au renforcement des capacités de l'infrastructure institutionnelle et à l'augmentation du ratio de transformation du coton qui se situe en moyenne à moins de 5% comparé au taux de 100% en Turquie, au Pakistan et en Chine. Très au fait des contours des négociations à l'Omc, l’Ambassadeur Gauze n'a pas passé sous silence la problématique du financement sécurisé de l'approvisionnement en intrants et le renforcement de la capacité de mobilisation des ressources domestiques et d'attraction des investissements directs étrangers. Aspects auxquels, il convient d'ajouter la création et ou la consolidation d'unités et de laboratoires de normalisation accrédités à l'international. " Sans être exhaustif, il s'agit là, de quelques pistes d'actions susceptibles d'aider à la survie de la production cotonnière en Afrique, en attendant la bouffée que pourrait représenter l'élimination des subventions européenne et américaines du coton ", conclu t-Il.

B.M.
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