Epidémie de fièvre jaune et de dengue à Abidjan, Bouaké et Bassam -Ce qu’il faut faire/ Abidjan bientôt démoustiquée/ Les conseils du ministre Aka Aouélé

Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Aka Aouélé, a lancé, le vendredi 30 juillet 2010, à Grand Bassam, une campagne gratuite de vaccination contre la fièvre jaune qui durera une dizaine de jours, sur plusieurs sites. Sont concernés tous ceux qui sont âgés de plus de 9 mois. « Depuis le mois de mai 2010, des cas de fièvres hémorragiques ont été enregistrés dans les districts sanitaires d`Abidjan, de Grand-Bassam et de Bouaké (…) Il y a 09 cas confirmés de fièvre jaune dont 08 à Abidjan et 01 à Grand-Bassam. Sur les 09 cas déclarés, nous avons malheureusement enregistrés 02 décès à Abidjan. Sur 83 districts sanitaires, 63 ont été identifiés comme présentant un risque amaril. La campagne de vaccination devait démarrer à partir du 10 novembre prochain. Etant donné que nous sommes en situation d’urgence d’épidémie, nous allons faire la vaccination dans tous les districts sanitaires à risque. Bouaké était prévue dans la deuxième phase de vaccination, début janvier 2011. Mais il n’est pas impossible qu’elle fasse partie des districts sanitaires à prendre en compte dans la première phase, si nous avons la confirmation de cas déclarés », a dit le ministre, en présence du député maire Jean Michel Moulo. En plus de la fièvre jaune, 10 cas de dengue ont été enregistrés à Abidjan, dont 1 décès. Le ministre a relevé que les deux maladies sont virales potentiellement mortelles, transmises à l`homme par la piqûre d`un moustique du genre Aedes. A en croire le ministre Aka Aouélé, des campagnes de vaccination préventive contre la fièvre jaune ont déjà eu lieu à Abidjan en 2001 et en 2008. « Pour la dengue, il n’y a pas de vaccination. Pour Abidjan, c’est surtout la campagne de démoustication qui va commencer, très bientôt », a laissé entendre le ministre qui a appelé ceux qui ne se sont jamais fait vacciner à le faire pour une durée de dix ans. Dr Dagnogo Levolotchin Amara, directeur départemental de la santé à Grand Bassam que nous avons rencontré, a expliqué qu’au départ de la maladie, on ne peut pas faire la différence entre la dengue et la fièvre jaune. « Ce sont les examens au laboratoire qui permettent de faire le diagnostic de tel ou tel virus. Sinon, les malades viennent à l’hôpital dans un tableau de fièvre (à partir de 37,5°, 39 à 40°), de corps chaud, de maux de tête, céphalées. Au départ, on peut confondre avec le paludisme. On prélève le sang et on l’envoie au laboratoire. Devant une maladie infectieuse, il faut se rendre à l’hôpital», a-t-il conseillé.

Dominique FADEGNON