C’est un signal fort donné par le gouvernement, dans sa volonté de lutter plus efficacement contre le phénomène de travail des enfants. Depuis le Conseil des ministres du 3 juin, le ministre du Travail vient de créer le service autonome de lutte contre le travail des enfants. Il est dirigé par Sigui Mokie Hyacinthe, précédemment sous-directeur du travail, qui a beaucoup travaillé sur le sujet. Le nouveau service aura la tâche d’élaborer et de suivre la politique nationale de lutte contre le travail des enfants, de coordonner les activités de lutte contre les pires formes de travail des enfants et de représenter la Côte d’Ivoire à l’extérieur aux réunions et conférences ayant trait à la lutte contre le travail des enfants. Une nouvelle bien accueillie dans le monde des acteurs de cette lutte, qui ne cessaient de se plaindre du manque de coordination au niveau des services étatiques. Boua Bi Semian, du Bureau international du travail (Bit) se réjouit de l’initiative qui à ses yeux traduit la « réaffirmation de la volonté de l’Etat de lutter contre le traite des enfants ». Une volonté affichée depuis l’an 2000 et qui s’est traduite par l’élaboration d’un plan national de lutte contre le phénomène. Il faut que l’Etat concrétise cette volonté en dotant ce service de moyens tant humains que financiers afin de conduire au mieux ses missions. « Une chose est de créer un service, une autre est de le faire fonctionner ». La Côte d’Ivoire devient le deuxième pays à se doter d’un tel service après le Burkina Faso qui a une direction autonome. Le BIT selon Boua Bi Semian est disposé à apporter à l’Etat ivoirien de nouveaux projets pour le renforcement de capacité des acteurs et un appui sur le terrain. Du côté de Bureau international catholique pour l’enfance(BICE), on se réjouit de cette décision que son directeur par intérim Daliet Privat qualifie « de grande avancée dans la lutte contre le travail des enfants ». Le nouveau service selon lui, vient combler un vide qui commençait à constituer une lacune. Il s’agit de la coordination des différents services intervenant dans la lutte contre les pires formes de travail. Il salue en cela la volonté du ministre du Travail Emile Guiliélerou qui a fait avancer beaucoup de choses depuis son arrivée. Même son de cloche au niveau du Réseau des communicateurs amis des enfants(Ricae), qui apprécie le fait que le ministre Guiliélerou ait continué l’œuvre de son prédécesseur et pris selon son président Mamadou Doumbes, l’importance de la lutte contre le travail des enfants dans l’économie nationale.
Sylvain Beugré
Sylvain Beugré