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Économie Publié le jeudi 5 août 2010 | Notre Voie

Maisons de placement d’argent Une bombe sociale - Une bombe sociale

L’actualité sociopolitique au Bénin est actuellement dominée par ce qu’on appelle l’affaire ICC Services ((Investment consultancy and computering services). ICC Services est une Organisation non gouvernementale créée par un groupe de Chrétiens célestes qui proposent des placements d’argent à des taux très largement supérieurs à la normale. Grâce à la technique du bouche à bouche, cette Ong a réussi à collecter l’épargne des populations béninoises - on avance plusieurs dizaines de milliards FCFA - en leur promettant des rémunérations astronomiques. L’appât consistait à payer les premiers inscrits pour démontrer la crédibilité de l’opération. Ce qui n’a pas loupé face à des populations financièrement démunies qui croyaient trouver en cette Ong leur source de bonheur. Comme le dit l’adage, «Tout ce qui brille n’est pas de l’or», et les victimes se mordent aujourd’hui le doigt. A la place du «repas gratuit», ils se retrouvent en culotte de bain. Avec pour garantie, un simple papier manuscrit que l’Ong leur a remis en contre-partie de l’argent déposé. L’affaire fait grand bruit et menace le pouvoir du Président de la République, Yayi Boni. «Dans une lettre adressée au président du Parlement, une majorité de députés de l'opposition, mais aussi de la branche dissidente de la mouvance présidentielle, demandent que le chef de l'Etat soit traduit devant la Haute cour de justice pour «forfaiture et parjure». Le président Boni Yayi lui-même est maintenant mis en cause dans le scandale ICC Services. A en croire les députés béninois signataires de cette lettre, le chef de l'Etat Yayi Boni aurait favorisé les activités de ICC Services, et ce, en dépit d'un avertissement de la Bceao émis depuis août 2009. Le Président a laissé l'entreprise fonctionner en toute illégalité, au vu et au su de tout le monde, c'est un scandale, a déclaré à RFI le député Janvier Yahouédéhou, initiateur de la motion de défiance. On a du mal à voir comment le gouvernement a pu se taire sur cette escroquerie du siècle. Si nous convenons de ce que le chef de l’Etat Boni Yayi et son ministre d’Etat chargé du développement, Pascal Irené Koupaki, sont des banquiers de renom, on est en droit de se demander comment ils n’ont pas pu être inquiets des activités de ICC Services, si inquiets qu’ils auraient été obligés de tirer la sonnette d’alarme», soulignent nos confrères béninois. Pourtant, l’escroquerie organisée de ces maisons de placement n’est pas nouvelle. Le Cameroun y est passé. Le Togo est en train de vivre son cas. La Côte d’Ivoire en a connue. A la différence du Bénin, les autorités ivoiriennes avaient prévenu les populations du risque qu’elles couraient en se prêtant au jeu du gain facile. On se rappelle qu’en son temps, à l’initiative du Président Laurent Gbagbo, le ministre délégué à l'Economie et aux Finances, Charles Diby Koffi, avait, à travers un communiqué clair et précis, mis fin aux supputations relatives aux maisons de placements d'argent. Les ZKM à la Riviera, ABG aux II Plateaux, Star Invest à Treichville, Prozone-Côte d'Ivoire à Cocody, World Crystal à Marcory, Phondy, Vie Comblée etc., avaient alors mis leurs activités en veilleuse. Puis, on ne sait pour quelles raisons, des responsables de ces structures ont dénoncé des manœuvres dilatoires pour retarder le paiement des gains des souscripteurs. Ils avaient reçu promesse que les directeurs de ces établissements se disaient prêts à payer. La suite, on la connaît : ils ont déchanté jusqu’à traduire leurs «bienfaiteurs» en justice. Les gouvernants devraient être plus stricts et très regardants dans tout ce qui touche à la manipulation par autrui de l’épargne publique. J-S Lia
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