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Art et Culture Publié le vendredi 6 août 2010 | L’expression

Théâtre ivoirien - 50 ans en quelques dates

En 50 années d’existence, le théâtre ivoirien a vu passer plusieurs noms et plusieurs créations qui ont exploré diverses pistes.
La Côte d’Ivoire célèbre, ce week-end, ses cinquante années d’indépendance. Une période qui a vu l’éclosion de plusieurs talents sur le plan culturel. Le théâtre, qui a fait pendant de longues années les beaux jours de la culture ivoirienne, a connu, durant ce cinquantenaire, diverses fortunes. Le théâtre ivoirien se caractérisait par sa grande diversité. A l’époque, le passe-temps favori des Ivoiriens était le théâtre. Il n’était pas rare de voir toute une famille se rendre au théâtre suivre des pièces. Du théâtre indigène de l’Ecole de William Ponty, incarné par la génération de Bernard Dadié, Germain Coffi Gadeau et d’Amon d’Aby, des dramaturges ivoiriens, le théâtre ivoirien s’était enrichi de diverses tendances et de choix multiples esthétiques. Ces dramaturges étaient représentés par des auteurs et metteurs en scène tels Thiam Abdul Karim, Hyacinthe Kakou, Coulibaly Chigata, Alexis Don Zigré, Urbain Amoa et Etienne Irié Bi. A ce niveau, l’on distingue quatre grands courants ; à savoir: les courants indigène, populiste (appelé également théâtre populaire), historique et de recherche. La richesse du théâtre ivoirien est venue de la dernière tendance vulgarisée par des intellectuels tels que Bernard Zadi Zaourou, Niangoran Porquet, Souleymane Koly, Mory Traoré, Marie-Josée Hourantier. Elle a ouvert de nouvelles voies sur aussi bien le plan théorique que scénographie par la proposition des mises en scène audacieuses et parfois déroutantes. Bernard Zadi Zaourou crée ainsi, au début des années 80, l’esthétique du «Didiga», une création qui tient ses origines d’un rituel des chasseurs Bété dénommé «l’art de l`impensable». De 1980 à 1987, Bernard Zadi et sa troupe créent un répertoire riche d’une dizaine de spectacles théâtraux ou chorégraphiques parmi lesquels la «Termitière». Son initiative, bien que saluée, est cependant reprochée pour son hermétisme aussi bien par la presse ivoirienne qu’internationale. Niangoran Porquet et Aboubacar Touré, tous deux à la recherche d’une véritable expression dramatique nègre, avaient créé la «Griotique». Cette tendance qui se voulait un théâtre total, intégrant la parole proférée, la gestuelle, la danse, les chants et la musique a été marquée par une forte propension à théoriser, créant une multitude de néologismes tels «griophonie», «griotège», «griomastique», «griothèque», etc. Malheureusement, la création proprement dite a été négligée et n’est guère allée au-delà des récitals de poèmes. Cependant, la griotique a fait école par l’inspiration de jeunes comédiens et metteurs en scène à l’image d’Ignace Alomo, Alexis Don Zigré et Fargas Assandé qui se sont affirmés pendant cette époque. Souleymane Koly, avec le Kotéba inspiré de l`art mandingue de la scène et du spectacle qui a donné corps et vie au projet de la Griotique, en proposant dans les années 80, des pièces où il accorde une large place au chant, à la danse, au rythme des percussions qui altèrent l`importance de la parole proférée. Le théâtre de Koly évacue le langage littéraire, très élaboré, qu’affectionne le Didiga. Des pièces comme «Adama Champion», «Didi par-ci, Didi par-là», et «Commandant Jupiter et ses blacks Nouchis» font partie du répertoire du Kotéba dont l’audience internationale est aujourd`hui incontestable. La critique locale s`accorde toutefois à classer Koly à mi-chemin entre la tendance de théâtre dite "populaire", tenue par des troupes comme l’Union théâtrale de Côte d`Ivoire (Utci) et l’Union nationale de théâtre amateur (Unta) et la tendance dite théâtre de recherche ou théâtre de laboratoire. Grâce au théâtre rituel dont les tenants et les concepteurs sont Wêrê-Wêrê Liking et Marie-Josée Hourantier, le théâtre tend à renaître de ses cendres. L’intention esthétique clairement affirmée était de mettre des techniques de rituels africains au service de la formation du comédien et de la mise en scène. Vers la fin des années quatre-vingt, les deux figures représentatives de ce courant rompent toute collaboration artistique. Wêrê-Wêrê Liking abandonne ainsi le théâtre rituel pour créer le «Ki-Yi M’Bock». Marie-Josée Hourantier est, quant à elle, restée fidèle à cette esthétique qu’elle continue d`explorer avec sa troupe, le «Bin Kadi So». Des œuvres remarquables furent créées de part et d’autre: «Singué Mura», «Un Touareg s’est marié à un pygmée», «Quelque chose Afrique», «La Légende du Wagadou», «L’Entre-deux rêves de Pitagaba», «Masogona Malaide». Niangoran Porquet et Aboubacar Touré, Bernard Zadi, Souleymane Koly, Marie-Josée Hourantier et Wêrê-Wêrê Liking, Mory Traoré, fondateurs et animateurs respectivement, de la griotique, du Didiga, du Kotéba, du théâtre rituel, du théâtre ouvert (T.O), s`imposent véritablement, au cours des années quatre-vingt, comme les chefs de file d`un renouveau du théâtre ivoirien. Un théâtre plus audacieux, aux ambitions intellectuelles et esthétiques plus affirmées, un théâtre engagé dans la recherche scénographique, en rupture avec le classicisme défendu par l`Institut national des arts, un théâtre offensif qui ambitionne de s`inscrire comme une référence dans l`espace théâtral francophone. Depuis 1991, l’Ina est devenu l’Insaac pour dire que la saga du théâtre ivoirien continue, avec le retour dans les établissements des concours de théâtre.
M’Bah Aboubakar
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