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Politique Publié le mardi 10 août 2010 | Le Nouveau Réveil

10 ans de gestion du pays : Gbagbo avoue ses échecs

© Le Nouveau Réveil Par Emma
Cinquantenaire de la Côte d`Ivoire: le président Laurent Gbagbo assiste à la prise d`armes au palais
Samedi 7 août 2010. Abidjan, palais présidentiel du Plateau. Le défilé militaire est le point culminant des cérémonies marquant la fête de l`indépendance. Photo: le président Laurent Gbagbo, lors de son allocution
Dans son message à la nation, le Chef de l`Etat Laurent Gbagbo n`a pu cacher longtemps les carences de son régime. Bien de passages de ce discours solennel illustrent les échecs de l`homme et de son régime.
" En ce jour de la commémoration du cinquantième anniversaire de notre indépendance, mon vœu le plus cher a été de vous offrir une Côte d`Ivoire unifiée, pacifiée et rassemblée autour de ses fils et de ses filles … Nos efforts inlassables pour ramener la paix, les sacrifices innombrables que vous avez consentis, pour pardonner et tourner la page de la fracture vécue en 2002, n`ont malheureusement pas suffi à nous y conduire ", a dit le Chef de l`Etat dès l`entame de son discours. Lui d`ordinaire si triomphaliste n`a pu cacher la réalité. Même si un certain 31 juillet, il a fêté la flamme de la paix et dit haut et fort au stade de Bouaké que la guerre est finie et que le pays est désormais réunifié. Au moment où il parlait ce 07 août 2010, l`encasernement des forces militaires en face pose toujours problème. C`est donc une moitié du pays qu`il dirige toujours. Nonobstant le redéploiement des préfets et autres douaniers et forces de l`ordre.
La misère qui a contraint les Ivoiriens à bouder ce cinquantenaire ne saurait être passée sous silence par le chef de l`Etat, même si ce dernier la met au seul compte de la guerre : " … Deux chiffres résument, à eux seuls, l`ampleur des méfaits de cette crise : celui de la pauvreté de nos compatriotes qui s`est aggravée ces dernières années pour atteindre un chiffre de 49% environ du fait de la guerre ; l`accroissement du taux de chômage, avec un niveau record de 16% ", La guerre a vraiment le dos large. Il est loisible au premier des refondateurs que la guerre est la cause de la paupérisation des populations, alors que ceux qui sont au pouvoir roulent carrosse. Avant le déclenchement de la guerre en septembre 2002, le régime FPI a eu deux ans de gestion, au cours desquels il a demandé et obtenu la trêve sociale. Mais tous ses programmes (AMU, école gratuite, réforme café cacao, diplomatie) ont échoué faute de compétences et de clairvoyance. Il pouvait mettre fin rapidement à la guerre, en engageant le dialogue dès le début comme le lui avaient conseillé des hommes d`Etat éclairés, mais il a choisi de la faire perdurer, dans l`espoir soit de la gagner ou d`en profiter au maximum. Ce n`est qu`après bien de dégâts et l`amer constat de sa défaite qu`il a consenti à dialoguer. Mettre Soro Premier ministre après avoir refusé de le nommer ministre de la Défense ne relève que de l`amateurisme politique.
Le discours de Laurent Gbagbo établit que tout ce qu`il se disait jusque-là sur le génie politique de l`homme n`est qu`affabulation et manipulation politicienne des siens qui cherchent vainement à masquer la réalité. Tout comme la guerre n`est qu`un alibi trop facile pour masquer l`incompétence des hommes du régime FPI " … Sur le chemin, des écueils ont existé, entraînant de profondes fractures, des blessures parfois encore vivaces ; mais mon devoir est de rappeler à tous l`exigence d`amour fraternel et de pardon mutuel pour préserver la Côte d`Ivoire et entrer dans le second cinquantenaire confiants (…) Nous avons progressé, mais nous avons aussi régressé alors même que nos potentialités nous permettent d`avancer. Et bien avançons ! " On est bien loin des moments où l`homme s`exprime comme un conquérant. Combien de dégâts aurait-on évité si " l`amour fraternel " avait été le leitmotiv dès le début ? C`est la preuve que l`argument de la force a atteint ses limites. Par ailleurs, si les potentialités n`ont pas permis d`avancer, c`est bien parce que celui qui dirige n`a pas su les mettre au travail, faute de lecture et de responsabilité politique. Là aussi, c`est un échec patent.
Eddy PEHE

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