A peine la date du 31 octobre 2010 a été fixée pour le premier tour de l’élection présidentielle que le parti au pouvoir traduit son intention de boycotter le processus. En effet, le camp présidentiel qui s’est toujours inscrit dans une logique de non-tenue des élections, ne semble pas vouloir lâcher prise. Et c’est le prétexte fallacieux de désarmement avant les élections qui est encore évoqué par des membres du parti au pouvoir pour ne pas aller aux élections. Mme Danielle Boni Claverie et Stéphane Kipré, des partisans de Laurent Gbagbo ne manquent aucune occasion au cours de leurs différentes sorties, pour dire haut et fort ce qui se dit tout bas au sein de la majorité présidentielle à savoir, que sans le désarmement les élections ne pourront se tenir. Ils prétextent ainsi le manque de sécurité dans les zones Cno qui pour eux, n’est pas compatible avec la tenue d’élections libres. Chose qui n’est nullement fondé et traduit la mauvaise foi du camp présidentiel. A preuve, ces derniers sont constamment en zones sous contrôle des forces nouvelles dans le cadre de tournées politiques. Et cela se passe sans incident. Ils y tiennent leurs réunions en toute sécurité sous la protection même des éléments des forces nouvelles. La cérémonie très médiatisée de "la flamme de la Paix" était-elle une farce ? Et puis, la question du désarmement a été résolue par l’accord politique de Ouagadougou qui a été signé par le camp présidentiel et la rébellion. Mais cela ne semble pas calmer les ardeurs des partisans de Laurent Gbagbo qui, dans leur intention ne pas voir se tenir les élections, au risque de voir leur mentor perdre le pouvoir, sont entrés en campagne non pas pour remobiliser leurs militants mais contre la tenue des élections sans désarmement. Le moins qu’on puisse dire, c’est un débat qui n’a pas sa raison d’être. Laurent Gbagbo même s’il le dit du bout des lèvres, reconnaît que tous les problèmes ne peuvent pas être d’abord réglés avant d’aller aux élections. A l’en croire, il faut s’en tenir à l’essentiel. Et l’essentiel n’est rien d’autre que la libre circulation des partis politiques sur l’étendue du territoire. Ce qui est déjà chose faite. Alors, il est temps de tenir parole et permettre aux Ivoiriens de sortir de la crise par des élections sans incidents.
Lance Touré
Lance Touré