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Politique Publié le jeudi 12 août 2010 | Nord-Sud

Worodougou : Comment Wattao a redonné vie à la ville de Séguéla

© Nord-Sud Par DR
Forces armées des Forces nouvelles - Le commandant Ouattara Issiaka Wattao, chef d`état-major adjoint
A Séguéla, l'une des villes qui ont le plus souffert de la guerre, la vie est en train de reprendre son cours normal. Lentement.

La ville a, à plusieurs reprises, été sous les feux des armes. Premièrement, celles des ex-rebelles pour en prendre le contrôle. Et, deuxièmement, les rafales d'un Sukoï de l'armée régulière ivoirienne pour l'arracher des mains du mythique Koné Zakaria, alors le commande de la zone. La capitale du Worodougou porte, aujourd'hui, les balafres de ce triste épisode de l'histoire de la Côte d'Ivoire : bâtiments partiellement ou totalement détruits, maisons abandonnées envahies par les herbes, rues dégradées, etc. Heureusement, avec la signature de l'Accord de Ouagadougou (Apo) en mars 2007, un arc-en-ciel est apparu dans le ciel de Séguéla. La vie est en train d'être éclairée. Pleine de promesse pour les habitants. Le séjour de trois nuits, à l'occasion de la tournée du président du Rassemblement des républicains (Rdr), a permis de constater des évolutions et des choses à corriger.

Routes et électrification

Séguéla est une ville envahie par les herbes. Le bitume y est dans un état de dégradation très avancé. Pourtant, il suffirait d'un peu de travail esthétique pour qu'elle redevienne une coquette cité. Séguéla souffre aussi du problème d'électrification. L'éclairage public est largement insuffisant. Ajoutez à cela, le désormais problème national qu'est l'eau courante.

Le sport

A l'image du pays, le sport dominant dans la capitale du Worodougou est le football. L'état de celui-ci, malheureusement comateux, est représentatif du sport en général dans la région. Le nom de Séguéla rime avec celui d'un club, le Yani. Laquelle formation a été délocalisée à Abidjan du fait de la guerre. Laissant sur ses bases, un beau stade qui se dégrade au fil du temps. Samedi 24 juillet, au Stade Lossény Soumahoro, Alassane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (Rdr) animait un meeting. Les visiteurs qui ass a été séduit par cet espace de jeu dont la superficie et la pelouse, bien que mal entretenue, a peu de chose à envier aux terrains de nombreuses d'équipes. Le gradin d'un côté est en bon état tandis que celui de l'autre est simplement décoiffé. Selon un confrère, correspondant sur place, le stade ne sert plus qu'à faire du vélo, du footing pour ceux qui veulent garder la force. Pour ce qui est du football, juste des matchs de Maracana disputés entre amateurs du ballon rond. « C'est dommage que les cadres de Séguéla ne songent pas à rénover le stade », a-t-il regretté. Un certain Ahmed Bakayoko était assis non loin de là, sous la bâche des officiels. Amadou Soumahoro, Youssouf Bakayoko et d'autres étaient à Abidjan.

Redéploiement de l'administration

Au-delà des discours, la preuve du retour de la paix est le redéploiement de l'administration. La première autorité de la région, le préfet Brahima Fofana, est en poste. Dès son arrivée dans la ville, le président du Rdr lui a présenté les civilités d'usage. Nous avons essayé de le rencontrer pour savoir comment l'opération de redéploiement se déroule dans sa circonscription. Et, parler des éventuelles difficultés. Derrière le grand portail vert de la préfecture, se dresse une bâtisse de couleur blanche. Le manque d'entretien et la faible fréquentation des lieux sont perceptibles. Après avoir échangé avec un des collaborateurs de l'autorité administrative, celui-ci informe que son patron ne peut pas nous recevoir. Il est trop occupé. Nous pensons que c'est vraiment le cas et non un refus poli. Il est à peine 9 heures 30 minutes ce dimanche et il est déjà à son bureau.

Les espaces de loisir

Il y a deux ans, selon les habitants de Séguéla, il était difficile de rencontrer un civil dans les rues après 22 heures. Maintenant, les choses ont changé. Il y a plus de sécurité. Lors d'un échange avec Petit major, l'aide de camp du commandant de zone, Issiaka Ouattara dit Wattao, un confrère s'est souvenu qu'au cours de son dernier séjour, les crépitements de fusils étaient fréquents. « Je ne me sentais pas en sécurité », a-t-il avoué. « Cela date de longtemps. Depuis que vous êtes là, en avez-vous entendu ? Si un coup de feu retentit, c'est qu'il vient d'un chasseur dans la broussaille d'à côté », a répondu, ironiquement, le collaborateur de Wattao. Qui s'est même permis cette boutade : « Le désarmement est terminé à notre niveau. C'est maintenant au tour des journalistes de désarmer leurs plumes ». C'est dire que la vie est en train de reprendre à Séguéla. Et, la population reprend goût à la vie. Pour donner plus de gaieté à la zone sous sa responsabilité, le chef d'état-major adjoint des Forces nouvelles, Wattao a fait construire un maquis-bar climatisé : la Villa Venus. Coût total de l'œuvre, dix-sept millions de nos francs. « Le commandant a voulu offrir à la ville un lieu de loisir digne. Nous avons choisi un espace où il y avait de la broussaille. Nous l'avons nettoyé et construit la Villa Venus. On avait songé à une boîte de nuit mais le commandant a estimé que la consommation reviendrait chère. Ce qui aurait pu avoir un impact sur la fréquentation et empêcherait d'atteindre notre objectif qui est d'en permettre l'accès a un maximum de personnes », a expliqué Petit major qui dit avoir dessiné, lui-même, le plan de la Villa Venus. A côté de ce lieu, il y en a des plus modestes. Par exemple le Terminus qui est un hôtel avec en son sein, un maquis et un restaurant à ciel ouvert. Il y a aussi le Lylybé et Le campement. Ces deux endroits ont fait les beaux jours des noceurs lors des moments forts de la crise. Le Lylybé était un maquis avec des serveuses aux mœurs légères. Raison pour laquelle les clients affluaient plus par instinct libidinal que par gourmandise. Le campement est dans le même registre. Avec la particularité qu'il est tenu par des filles originaires d'une ethnie de l'ouest du pays. Aujourd'hui, tant bien que mal, ils essaient de faire la concurrence à la Villa de Wattao. Autre chose. Paraît-il qu'à Séguéla, l'enseignement « Demandez et l'on vous donnera » est une réalité avec les filles.

Bamba K. Inza
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