x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le samedi 14 août 2010 | Fraternité Matin

Industries pétrolières et minières : Les populations grognent, l’Etat organise l’Activité

© Fraternité Matin Par DR
Mines et Energie : Visite du ministre Augustin Comoé sur le site de Tongon.
Première visite du Ministre KOUADIO KOMOE AUGUSTIN sur le site de Tongon,le 30 juin 2010.
L’occasion a été belle pour les riverains des industries pétrolières et minières de porter haut leurs préoccupations. En effet, à Grand-Bassam où le Conseil national de l’initiative pour la transparence des industries extractives (Cn-itie) a réuni administrations et populations concernées par l’impact de ces sociétés sur l’environnement et le quotidien des riverains, les représentants de ces derniers se sont libérés. La constante reste l’embauche des ressortissants des zones d’exploitation et le sentiment d’abandon (par l’État) éprouvé par les populations, dès le début des activités. Le président du comité de suivi de la mine d’or d’Angovia (sous-préfecture de Bouaflé), Augustin Kouamé Houphouët, policier à la retraite, donne le ton : « Depuis trois ans, la mine est exploitée par une société anglaise, Cluffgold. Notre principal problème est que la société devait prendre des enfants pour travailler. A côté de cela, on peut noter un relatif retard dans la construction d’œuvres sociales ». C’est presque le même son de cloche à Lozoua dans le département de Guitry. Auparavant exploitée par une société ivoirienne, la mine de manganèse de 1000 km2, a été cédée à une entreprise chinoise. L’activité n’a pas encore repris. Mais, le président des jeunes de Lozoua continental et Zogognigbo, Guy Kragbé Beugré, voudrait une distribution équitable des postes de travail entre les originaires et les autres peuples qui y vivent. Il souhaite aussi que les autorités se penchent sur le cas du village de Dougodou, fortement impacté par la traversée des camions. La population subissant des nuisances par rapport à la poussière. Sans oublier la question de la sécurité routière au niveau surtout des enfants. A Jacqueville, M. Honoré Diavatché déplore le manque de projets générateurs de revenus en faveur des jeunes et d’infrastructures sociales, malgré l’implantation de trois sociétés pétrolières (Afren-ci, Cnr et Foxtrot).

Venu de Tongon, dans la sous-préfecture de M’Bengué (75 km au nord de Korhogo), Arina Coulibaly, membre du comité de liaison et de développement communautaire, évoque la question de l’emploi sous un autre angle.

Le profil de l’emploi

Selon lui, il n’y a pas de problème au niveau des manœuvres où la main-d’œuvre locale est satisfaite. Seulement, pour certains postes, tel celui de contremaître, il souligne qu’il serait intéressant de solliciter les fils de la région qui ont le profil recherché pour les tâches à accomplir. Du fait de la poussière, il voudrait un suivi sanitaire des villageois. Si la société n’est pas encore en phase d’exploitation de l’or de la région, M. Coulibaly émet le souhait de voir les projets de la population financés par l’industriel.

C’est justement cette approche que préconise le chef du village de Bonikro (Hiré), Jacques Ahoussou Yao. Pour lui, le problème de travail des jeunes peut trouver une solution autrement. « Tout le monde ne peut pas travailler à la mine. On veut des moyens pour les projets des jeunes », confie-t-il. La particularité de Bonikro, c’est qu’il a déplacé du fait de l’implantation de la mine d’or exploitée par une firme australienne, Lgl. Mais les maisons construites et remises à la population sont fissurées. Par manque de chenilles et poteaux. Conséquence : « Quand il pleut, c’est la galère et la boue fait qu’on ne peut pas aller au champ », déclare le chef de village. En plus, les propriétaires des champs mesurés ne sont pas dédommagés depuis quatre ans. A trois reprises, M. Yao et sa délégation sont allés voir le sous-préfet, selon lui. Ils ont finalement fait la proposition d’être dédommagés à hauteur de trois millions de FCFA par an et par famille pendant cinq ans. Depuis deux mois que les villageois ont déposé leur requête, ils n’ont pas encore obtenu de réponse.

Tout n’est pas pour autant noir dans l’appréciation de l’impact de l’installation des industries extractives. Au nombre des bons points, le chef du village de Bonikro cite l’arrivée de l’eau courante et de l’électricité dans sa localité. « Un centre de santé a été construit et attend d’être fonctionnel, une église, un marché, un terrain de football sont à mettre à l’actif de la présence du minier », reconnaît-il. A Tongon également, les premiers actes concrets et les bonnes prédispositions de Rangold n’échappent pas à l’envoyé du comité de liaison.

Promouvoir les Pme

Face aux problèmes, les experts des différents départements ministériels (Environnement, Eaux et Forêts, Mines et Energie), soulignent que la question de l’emploi ne saurait se poser dans les termes énoncés par les villageois. Pour la simple raison que les originaires n’ont pas toujours le profil requis pour les postes à pourvoir. Tout au plus, ils pourront se contenter des fonctions de manœuvre et autres tâches non techniques. Les participants au séminaire de Bassam se sont voulus méthodiques dans les recommandations. Dans un premier temps, ils se sont prononcés sur les questions d’impact social donc liées à la population. A ce sujet, ils recommandent la promotion d’un mécanisme de communication et d’information sur les étapes d’implantation, d’exploitation ainsi que les impacts des industries extractives. L’adéquation entre les projets de développement des riverains et les projets régionaux est souhaitée. Ceux-ci devant prendre en compte l’aspect développement durable. Une révision des barèmes d’indemnisation des populations est d’actualité. La loi foncière ne devant pas être négligée dans le processus d’indemnisation. Le séminaire préconise aussi la révision des codes miniers et pétroliers pour leur donner un contenu plus adapté à la réalité. Les collectivités territoriales ne sont pas oubliées. Il est demandé une contribution des industries extractives dans leur budget. Cela pourrait s’inspirer du modèle des Frar. L’État est appelé aussi à promouvoir les Petites et moyennes entreprises ivoiriennes dans le secteur. Cela permettra d’apporter une solution aux exploitations minières clandestines et informelles. Pour une meilleure gestion et un suivi de l’appui financier des opérateurs aux communautés, il est recommandé la mise en place d’un comité interministériel.

Adama Koné
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Articles du dossier

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ