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Société Publié le mardi 17 août 2010 | Nord-Sud

Les grandes enquêtes / Vie de Couple : Doit-on tout se permettre au lit ?

Des pratiques sexuelles sont sujettes à polémique dans des couples, allant même au divorce. Nous avons mené une enquête à ce sujet.

«Il ne me touche plus ; il me tourne le dos ; elle ne me respecte pas… » Ces plaintes récurrentes de conjoints trouvent leur source en général dans la question sexuelle. « La crise du couple est liée à 99% à l’insatisfaction sexuelle. C’est de cette cause que découlent les autres problèmes allant au divorce ». Don Assalé qui fait ce constat est conseiller conjugal à la Riviera. Son rôle est d’écouter et de guider des conjoints légalement mariés. Selon lui, en général, les compagnons n’osent pas avouer ce malaise profond, encore moins quand il s’agit de couples de croyants. Tant le sexe paraît tabou. Il explique par exemple que dans des couples de croyants, il arrive que les époux soient divisés sur les habitudes sexuelles. Certains n’atteignent le plaisir que par des pratiques jugées souvent obscènes. Ce qui ne requiert pas toujours le consentement des partenaires. Et, bonjour les mésententes. Mme Kouakou Edith B. est médiatrice familiale et secrétaire générale de l’Ong services droit de l’enfant et de la famille (Sdef-Afrique) située à Cocody. Elle se souvient de certaines anecdotes allant dans ce sens. Une dame bien nantie et belle, de surcroît, a financé les études d’un monsieur depuis leur jeunesse. Ils avaient l’air heureux mais l’époux a fini par l’abandonner au profit d’une autre femme pour un problème lié aux habitudes sexuelles. Il y a également le cas de cet homme d’affaires légalement marié qui s’est épris d’une minette. Lorsqu’on lui reproche son attitude, il répond : « vous ne pouvez pas comprendre. Ce qu’elle me fait, c’est ce que ma femme me refuse. C’est trop fort qu’elle m’envoie au septième ciel». D’autres prennent plaisir à regarder un homme aller avec leur épouse. D’autres encore sont pour la fellation. Mais les partenaires ne sont pas toujours unanimes.

Jusqu’où aller au lit ?

Pour des situations où Mme Kouakou Edith B. est intervenue, les tourtereaux n’avouent pas que c’est un problème sexuel qui les divise : « l’homme dit par exemple que son épouse ne le respecte pas. Il va l’accuser de n’être pas docile. La femme se plaint que son époux n’est jamais à la maison. Il ne fait que travailler ou se promener avec ses amis». Selon les spécialistes du couple, l’infidélité est la première cause de divorce, mais en amont, il y a le problème sexuel. Notre consultante explique : « à la base de l’infidélité, il y a le problème sexuel, même si les gens ne le disent pas franchement. Dans le mariage, la sexualité compte à 60 voire 80%. Quand l’un des époux n’est pas satisfait, il trouve un substitut qui est soit une amante ou une maîtresse, et cette attitude peut conduire au divorce ». Mécréants ou croyants, tous sont concernés par ces palabres au lit. Ce qui fait bien de fois objet de recours aux hommes de Dieu. Cette histoire, par exemple, a fait jaser à l’église du pasteur Andrew à Abobo-Plaque, il y a quelques années. Une fidèle refusait la sodomie à son fiancé. Excédé, ce dernier la battait couramment. Jusqu’à ce qu’elle avoue au pasteur la cause de ses altercations récurrentes. Espérant réparer l’affaire, le pasteur fait appel au fiancé en question. Mal lui en prit ! C’est avec une colère de maboul que le frère en Christ claque les portes de la maison de Dieu pour ne jamais y revenir. Il n’apprécie pas que sa future épouse expose son intimité, même si c’est au pasteur qu’elle s’adresse. L’imam Adama Touré de la mosquée Hajja Madina du Plateau-Dokui, se souvient avoir été approché à ce sujet alors qu’il animait une conférence. Une participante se préoccupait de la conduite à tenir face aux désirs « démesurés » de son conjoint. Pour les adeptes des scènes peu orthodoxes, avoir des rapports sexuels sans un peu d’innovation laisse un goût amer, pardon d’inachevé. Internet est peut-être passé par-là. Un sexologue que nous avons interrogé, affirme que beaucoup d’hom­mes paient des prostituées pour assouvir des fantasmes dont ils n’osent en parler avec leurs femmes ou qu’elles n’accepteraient jamais de faire. Des pratiques telles que les fessées, la flagellation, les fellations goulues. Il note également que certains ont honte de formuler à leurs femmes, leur désir sexuel exubérant. Le spécialiste indique aussi qu’avec la pornographie ambiante, l’envie de toujours innover participe à l’ampleur du phénomène. Les adeptes de films pornographiques ont tendance à appliquer dans la réalité, ce qu’ils voient à l’écran, déclare-t-il. Selon lui, aujourd’hui, plus de la moitié des jeunes veulent sodomiser leurs partenaires. Comme ils le voient à travers les films X. Vu la récurrence des disputes et ses conséquences nuisibles pour le couple, il y a lieu de s’interroger. Jusqu’où aller au lit ? Le Coran et la Bible encouragent-ils les extrêmes? La réponse de l’imam Adama Touré est sans appels. « Si nous voulons que Dieu exauce nos prières, nous devons être propres. C’est-à-dire qu’on doit aller avec sa femme selon la voie traditionnelle. Il faut éviter la bouche et le rectum ». L’imam adjoint de la mosquée de la Riviéra-Bonoumin, Moda est plus flexible. « En dehors de la sodomie, toutes les autres pratiques sont autorisées. Dans le couple en islam, tout est permis tant que la femme n’est pas en état d’impureté. Ce qui est interdit, c’est le rapport annal. Mais attention, il ne faut pas faire l’amour en public.

Des recettes à la sénégalaise…

La relation entre l’homme et sa femme se fait à huis clos et non en présence d’un tiers. Toutes les innovations sont les bienvenues ». Lui, qui a eu à arbitrer des litiges conjugaux liés à ces aspects, explique que le prophète a prescrit que « les femmes appartenant aux hommes, ils peuvent aller avec elles à leur bon vouloir, peu importe la position ». Pasteur Youkou Isaac, aumônier des prisons, ne veut pas, lui aussi, entendre parler de sodomie. « Dieu a fait le rectum pour libérer les excréments et rien d’autres. Sinon, on est libre d’aller avec sa femme comme on veut au lit ». Pour lui, la sodomie n’est pas biblique. De toute façon, le créateur a nanti le corps humain de plusieurs orifices. Et un usage spécifique leur correspond : les oreilles, le nez, la bouche, les yeux, etc.
Pour notre consultante, la solution réside dans la communication et l’éducation à la sexualité. « Nous rencontrons de nombreux couples où les gens ont contracté une alliance de raison. L’homme qui a un travail, veut se marier ; la fille qui a plus de 25 ans, de même. Quand c’est un mariage de raison et que le sentiment n’est pas aussi fort qu’il le devait, il y a manque de communication à tous les niveaux, y compris au sujet du sexe». En même temps, admet-elle, au niveau de la Côte d’Ivoire, il est rare que les parents éduquent leurs enfants à la sexualité. « La femme sénégalaise fait envie parce qu’elle cultive sa fille au mariage. Elle ne tolère pas que sa fille ne s’apprête pas pour aller au lit. Le devoir conjugal ne signifie pas avoir des rapports sans préliminaires. Quand l’homme sait que son épouse a de petites recettes, il reste fidèle. Cela ne signifie pas non plus que l’un des époux doit être soumis au point de tout accepter. Il faut tenir compte de sa religion». Elle poursuit qu’il faut être franc et refuser les pratiques qu’on ne supporte pas au lit. Tout en étant à la disposition du partenaire, il y a des limites à ne pas franchir. A bon entendeur…

Nesmon De Laure
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