Un soleil de plomb règne sur l’esplanade du marché de Bako, chef-lieu de sous-préfecture, situé à une quarantaine de km d’Odienné. Le président d’un parti politique doit y tenir un meeting. Dans la foule en attente, un jeune homme attire l’attention. Vêtu style «Dj coupé-décalé», K. A. 18 ans, passe en classe de 1ère dans un établissement de San-Pedro.
Un «faroteur» à Bako
Sa présence au meeting, le vacancier l’explique plus par une envie de changer d’air qu’autre chose. Car, il avoue ne pas aimer «la vie au village». «Mon père a souhaité que je vienne ici pour mes vacances. Franchement, c’est un peu moche. Pas de show ! Donc, c’est un peu dur», confie-t-il. Avant de préciser que les travaux champêtres auxquels l’ont astreint ses parents durant ces vacances sont en train de lui laisser un mauvais souvenir du village. Dans la seule boutique de la place, Koné Mory sert les clients. Candidat malheureux au Bac du lycée moderne d’Odienné, il remplace son grand-frère dans la boutique, pendant que ce dernier se consacre aux travaux champêtres. Mory considère que son mauvais résultat est venu gâcher tout le bonheur qu’il espérait avoir dans l’âme durant ces longs congés. Sur l’esplanade du marché de Séguélon, à une soixantaine de Km d’Odienné deux jeunes filles habillées élégamment servaient d’hôtesses durant la cérémonie de pose de la première pierre de la «Maison du paysan» offerte par Initiative Yêrêlon-Yêrêsson. Koné Fanta, l’une d’elles, qui passe en 3ème révèle que sa camarade et elle fréquentent le lycée municipal. «Outre ce job d’hôtesse occasionnelle, je vends du jus de bissap et du gnamankoudji souvent. J’aide aussi ma mère à faire les travaux ménagers du matin», soutient-elle. Sa camarade Koné Brakissa, 17 ans, qui passe en classe de 2nde, bénit l’activité d’hôtesse qui les occupe «sainement».
Hôtesse, petit cireur, paysan
Nous avons rencontré Doumbia Siaka, un autre élève de Séguélon, parmi des paysans bénéficiaires d’un projet offrant l’accès à Internet et aux Ntic pour renforcer leur capacité de production et de vente. «Nous sommes fiers de travailler pendant les vacances aux côtés de nos parents paysans qui ne ménagent aucun effort pour acheter nos fournitures scolaires», explique ce jeune garçon qui passe en 2nde. Kouassi Yao Dieudonné est, lui, en classe de 5ème. Son père est réparateur d’appareils électroménagers. Il met ses vacances à profit pour l’aider et apprendre le métier. A Tiémé, village situé à une trentaine de Km d’Odienné, des écoliers occupent leurs vacances à cirer des chaussures. «Tonton, y a cirage ! C’est 50 Fcfa pour laver-cirer», criait Koné Yacouba l’un d’eux. «J’ai été admis à l’entrée en 6ème. Donc, je cire des chaussures pour gagner de l’argent afin d’aider mes parents à payer mes fournitures scolaires. L’an dernier, lorsque j’ai voulu faire ce job, mon père n’était pas d’accord. Mais, il s’est vite rendu compte que je pouvais l’aider», a indiqué l’écolier. Dans la capitale du Denguélé, les élèves en vacances s’orientent vers le petit commerce et le transport. Sylla Moussa qui passe en classe de Tle a choisi de faire du taxi-moto grâce à un engin à deux roues que lui loue l’un de ses enseignants. «Je loue cette moto de mon professeur à 2000 Fcfa / jour. Chaque soir, après avoir déduit cette somme, le reliquat de ma recette constitue mon bénéfice», confie le jeune taximotoman circonstanciel. A côté de la boutique «Chaîne avion» d’Odienné, Koné Jean qui vient d’obtenir son Bepc aide sa sœur Félicienne à servir les clients dans un maquis où l’alcool se vend bien. Pour meubler leur temps, d’autres élèves ont choisi de prendre des cours en informatique chez Fanny Moussa.
Les cours de vacances
Ils apprennent Word et Excel moyennant la modique somme de 20.000 Fcfa la formation. «Nous ne voulons pas que nos enfants nous accusent demain d’avoir négligé une partie de leur éducation», explique le père de Diarrasouba Djakaridja, l’un des 10 élèves de Fanny Moussa le formateur. De nombreux autres élèves ont choisi plutôt de prendre des cours de renforcement sur les matières qui constituent leurs «points faibles».
Tenin Bè Ousmane à Odienné
Un «faroteur» à Bako
Sa présence au meeting, le vacancier l’explique plus par une envie de changer d’air qu’autre chose. Car, il avoue ne pas aimer «la vie au village». «Mon père a souhaité que je vienne ici pour mes vacances. Franchement, c’est un peu moche. Pas de show ! Donc, c’est un peu dur», confie-t-il. Avant de préciser que les travaux champêtres auxquels l’ont astreint ses parents durant ces vacances sont en train de lui laisser un mauvais souvenir du village. Dans la seule boutique de la place, Koné Mory sert les clients. Candidat malheureux au Bac du lycée moderne d’Odienné, il remplace son grand-frère dans la boutique, pendant que ce dernier se consacre aux travaux champêtres. Mory considère que son mauvais résultat est venu gâcher tout le bonheur qu’il espérait avoir dans l’âme durant ces longs congés. Sur l’esplanade du marché de Séguélon, à une soixantaine de Km d’Odienné deux jeunes filles habillées élégamment servaient d’hôtesses durant la cérémonie de pose de la première pierre de la «Maison du paysan» offerte par Initiative Yêrêlon-Yêrêsson. Koné Fanta, l’une d’elles, qui passe en 3ème révèle que sa camarade et elle fréquentent le lycée municipal. «Outre ce job d’hôtesse occasionnelle, je vends du jus de bissap et du gnamankoudji souvent. J’aide aussi ma mère à faire les travaux ménagers du matin», soutient-elle. Sa camarade Koné Brakissa, 17 ans, qui passe en classe de 2nde, bénit l’activité d’hôtesse qui les occupe «sainement».
Hôtesse, petit cireur, paysan
Nous avons rencontré Doumbia Siaka, un autre élève de Séguélon, parmi des paysans bénéficiaires d’un projet offrant l’accès à Internet et aux Ntic pour renforcer leur capacité de production et de vente. «Nous sommes fiers de travailler pendant les vacances aux côtés de nos parents paysans qui ne ménagent aucun effort pour acheter nos fournitures scolaires», explique ce jeune garçon qui passe en 2nde. Kouassi Yao Dieudonné est, lui, en classe de 5ème. Son père est réparateur d’appareils électroménagers. Il met ses vacances à profit pour l’aider et apprendre le métier. A Tiémé, village situé à une trentaine de Km d’Odienné, des écoliers occupent leurs vacances à cirer des chaussures. «Tonton, y a cirage ! C’est 50 Fcfa pour laver-cirer», criait Koné Yacouba l’un d’eux. «J’ai été admis à l’entrée en 6ème. Donc, je cire des chaussures pour gagner de l’argent afin d’aider mes parents à payer mes fournitures scolaires. L’an dernier, lorsque j’ai voulu faire ce job, mon père n’était pas d’accord. Mais, il s’est vite rendu compte que je pouvais l’aider», a indiqué l’écolier. Dans la capitale du Denguélé, les élèves en vacances s’orientent vers le petit commerce et le transport. Sylla Moussa qui passe en classe de Tle a choisi de faire du taxi-moto grâce à un engin à deux roues que lui loue l’un de ses enseignants. «Je loue cette moto de mon professeur à 2000 Fcfa / jour. Chaque soir, après avoir déduit cette somme, le reliquat de ma recette constitue mon bénéfice», confie le jeune taximotoman circonstanciel. A côté de la boutique «Chaîne avion» d’Odienné, Koné Jean qui vient d’obtenir son Bepc aide sa sœur Félicienne à servir les clients dans un maquis où l’alcool se vend bien. Pour meubler leur temps, d’autres élèves ont choisi de prendre des cours en informatique chez Fanny Moussa.
Les cours de vacances
Ils apprennent Word et Excel moyennant la modique somme de 20.000 Fcfa la formation. «Nous ne voulons pas que nos enfants nous accusent demain d’avoir négligé une partie de leur éducation», explique le père de Diarrasouba Djakaridja, l’un des 10 élèves de Fanny Moussa le formateur. De nombreux autres élèves ont choisi plutôt de prendre des cours de renforcement sur les matières qui constituent leurs «points faibles».
Tenin Bè Ousmane à Odienné