Au cours d’un voyage que nous avons effectué sur l’axe Man-Abidjan, nous avons constaté que des éléments des forces de défense et de sécurité commencent à comprendre la nécessité de garantir la fluidité routière. Dans le car qui nous transportait, il y avait des ressortissants guinéens disposant des cartes d’identité de leurs pays d’origine. Au corridor de Duékoué, pendant le contrôle de routine, ces deux ressortissants du pays du Fouta-Djalon ont payé chacun la somme de 1000frs pour le traverser. Le policier qui a pris l’argent avec les deux Guinéens n’a pas pris le soin de leur remettre un papier justifiant qu’ils avaient payé une certaine contravention. Arrivé à Issa, un autre policier monte à bord du car pour le contrôle de routine. Après avoir constaté qu’il y avait des ressortissants de la CEDEAO détenant des pièces de leurs pays d’origine, il leur a réclamé un certificat de résidence et au nommé Sidibé Sékou de répondre « c’est maintenant que nous venons d’arriver et nous sommes ici pour des funérailles ». Le policier qui s’est montré compréhensif leur a conseillé de se faire établir le document en question afin de faciliter leur circulation, sans toutefois prendre un sou avec eux. Nous poursuivons notre voyage. Arrivés à Gagnoa au corridor nord de la ville. Cette fois-ci, c’est un gendarme qui procède au contrôle. Quand il a constaté que chaque voyageur dispose au moins d’une pièce d’identité, il a aussitôt libéré le car qui pouvait poursuive son périple. Et l’attitude de cet agent des forces de défense et de sécurité a permis aux voyageurs de comprendre que, dans ce pays, il y a des agents des forces de l’ordre qui respectent les consignes de leur hiérarchie. Pour mémoire, après la signature des accords politiques de Ouagadougou, le chef de l’Etat avait pris un décret pour supprimer la carte de séjour aux ressortissants des pays de la CEDEAO. Chacun d’eux peut désormais circuler librement dans ce pays avec sa simple pièce d’identité, sa carte professionnelle ou son passeport.
Kindo Ousseny
Kindo Ousseny