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Politique Publié le samedi 21 août 2010 | L’Inter

Encasernement des ex-combattants : Bakayoko et Amani s’empoignent

© L’Inter Par DR
Cinquantenaire de la Côte d`Ivoire: le préfet Konin Aka préside le défilé militaire à Bouaké
Samedi 7 août 2010. Bouaké. Soldats des Forces nouvelles, de l`ONUCI, du Centre de commandement intégré (CCI) et forces vives défilent en présence des autorités administratives, politiques et militaires, à la faveur du 50è anniversaire de l`indépendance de la Côte d`Ivoire. Photo: l`arrivée du chef d`état-major des FAFN, le général Soumaïla Bakayoko (à dr.), accueilli par le commandant Chérif Ousmane
Entamé le 15 juin dernier à Korhogo, le processus d’encasernement et de démobilisation des ex-combattants issus des rangs des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) a connu un passage à vide. Mais l’annonce des élections présidentielles pour le 31 octobre prochain, semble avoir redonné un coup d’accélérateur à ce pan majeur de la sortie de crise. Hier vendredi 20 août 2010, ce sont les ex-combattants de Séguéla, placés sous le commandement de Issiaka Ouattara dit « Wattao » et du commandant Zoua de Mankono, qui ont été encasernés au titre du deuxième groupement d’instruction. Le camp militaire Hylander de la cité du Worodougou qui a abrité la cérémonie a également été le théâtre de chaudes empoignades verbales entre le ministre de la Défense, Amani N’Guessan Michel et le général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major des FAFN.

Le différend qui oppose les deux hommes remonte à la première phase de l’encasernement qui a eu lieu à Korhogo le 15 juin 2010. A cette cérémonie déjà, le premier responsable militaire de l’ex-rébellion n’a pas manqué d’attirer l’attention du ministre Amani N’Guessan Michel sur la question du financement des opérations conjointes de l’encasernement et de la démobilisation. Récemment encore, au cours du dernier conclave des Forces nouvelles, cette préoccupation a été remise à l’ordre du jour sans aucune solution. Hier, le général Bakayoko a pris à témoin les ambassadeurs de l’Allemagne, de l’Union Européenne et les représentants du système des Nations unies présents à la cérémonie, pour rappeler sous forme de menace à peine voilée, le non respect des engagements pris par le gouvernement face aux efforts consentis par les Forces nouvelles dans le cadre de la sortie de crise.. « L’encasernement et la démobilisation doivent être l’une des premières priorités de l’Etat. Jusqu’à cet instant où je m’adresse à vous, le budget pour l’encasernement et la démobilisation des éléments FAFN n’a pas connu un début d’exécution.

Comment peut-on encaserner des soldats si ni leur alimentation, ni leur santé ne sont prises en compte ? Comment peut-on encaserner si cette caserne n’a ni eau, prévu ni électricité comme c’est le cas au camp génie de Séguéla ou au camp de Kani prévu pour recevoir respectivement 500 et 300 hommes ? Evitons d’émousser la volonté affichée des FAFN d’encaserner et de démobiliser leurs éléments (...) Il est donc souhaitable que cette volonté soit sous-tendue par le respect scrupuleux du financement du volet militaire du processus de sortie de crise », a fulminé le CEMA des FAFN. Malgré ces inquiétudes, le général Soumaïla Bakayoko a appelé les commandants de zone et les ex-combattants à toujours s’inscrire dans le processus d’encasernement. Prenant au sérieux ces complaintes du général Soumaïla Bakayoko, le ministre de la Défense a donné l’assurance qu’un début de solution est en cours. « Nous nous sommes réunis pour aborder cet important pan de l’encasernement. Nous avons donc pratiquement adopté le budget de l’encasernement et de la démobilisation et même mieux, un plan de décaissement a été adopté. Un régisseur a été nommé et il est même dit qu’environ 1 milliard de francs CFA se trouve déjà sur le compte de l’encasernement (…) afin que cette fois-ci, les encasernés ne nous suivent pas », a réagi le patron de la Défense nationale, qui a par ailleurs appelé à œuvrer pour le retour de la paix. « Certes les armes se sont tues depuis quelques années. Mais que vaut le silence des armes si elles ne sont pas définitivement déposées et si par là même, elles constituent une source de méfiance et d’affrontement potentiel ?», a-t-il ajouté, pour situer la responsabilité des FAFN dans le retour à la normalité. Pour cette cérémonie d’encasernement qui a concerné près de 800 ex-combattants, le Premier ministre Guillaume Soro a été représenté par le ministre Konaté Sidiki. Celui-ci a rappelé aux acteurs du processus de sortie de crise que la date des élections fixée le 31 octobre prochain est « une date butoir », avant d’interpeller le gouvernement à résoudre les questions essentielles de l’harmonisation des grades et du financement des opérations de l’encasernement et de la démobilisation des ex-combattants.

N’Goran Francis
Envoyé spécial à Séguéla
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