Les audiences du contentieux sur la liste électorale ont débuté à Dabou, hier mardi 24 août 2010, pour prendre fin le 27 août prochain. Ce procès qui concerne 127 personnes sur 2184 concernées s’est ouvert dans un climat très tendu. Déjà à 7 h lorsque nous arrivions dans la cour du tribunal, elle était noire de monde. Quand à 10 heures, les portes de la salle d’audience s’ouvrent, c’est par centaines que le public surexcité occupe les sièges. Le moment est donc propice pour Nguia Arsène Toussaint, président local du Rjr de demander le calme dans la salle. De fait, les mis en cause en majorité des militants du Rdr, ne cachaient pas leur rage à l’égard des militants du Fpi qu’ils tiennent pour responsables de cette « mascarade », selon leurs propres termes. « Le Fpi veut préparer des apatrides en Côte d’Ivoire. Il crée le trouble pour empêcher la tenue des élections mais faisons preuve de responsabilité et de dignité », a conseillé Nguia. C’est à 10h06 mn que le Président du tribunal ouvrant une pile de dossier, procède à l’appel nominatif des mis en cause. Plusieurs absents sont enregistrés. Arrive le tour de Camara Laciné qui répond présent. A la demande du Président de fournir les dossiers qui doivent prouver son innocence, Me Kongaté Mohamed l’avocat du Rdr brandit l’article 15 du code électoral. Au demeurant, il exige la présence des plaignants notamment les responsables du Fpi. Alors la salle s’embrase avec les injures et autres quolibets lancés à l’endroit du fédéral Fpi, Aké Ignace. Le président du tribunal fait suspendre la séance pour demander du renfort au niveau des Forces de défense et de sécurité (Fds). La première partie de l’audience n’aura duré qu’1h20mn. M. Nguia du Rjr que nous rencontrons à 12 h 15 traite les responsables locaux du Fpi, de calomniateurs. « C’est un procès monté de toutes pièces par le FPI. Mais nous les mettons en garde. Dans tous les cas nous sommes déterminés à confondre le Fpi sur cette mascarade honteuse ». Pour sa part, M. Aké Ignace, fédéral Fpi que nous avons rencontré est catégorique. « C’est un procès qui doit aller jusqu’à son terme et nous faisons confiance à la justice. La fraude est une évidence à Dabou surtout les extraits de 1987 et 1993. Six agents de la mairie qui étaient trempés dans cette sale affaire croupissent en prison. Nous n’avons rien inventé mais ce sont des personnes assermentées de l’appareil judiciaire qui ont décelé ces cas d’irrégularité. Si le Rdr en fait son affaire, c’est qu’il se reproche quelque chose. En tant que garant local du Fpi, j’assume mes responsabilités. Mais nous restons très mobilisés pour que ces élections soient véritablement l’affaire des seuls Ivoiriens. Il s’agit tout simplement de prouver devant le juge la fiabilité de ses papiers. Ce n’est donc pas une offense », s’est longuement expliqué le fédéral Aké Ignace. Aux dernières nouvelles, l’audience aurait repris devant un dispositif de sécurité très renforcé. Mais de part et d’autre les militants des deux partis, qui se regardent en chiens de faïence, se mobilisent pour une démonstration de force aujourd’hui mercredi 25 et demain jeudi 26 août 2010
Norbert Nkaka
(Correspondant régional)
Norbert Nkaka
(Correspondant régional)