Les audiences judiciaires devant siéger sur les cas de demande de radiation sur la liste électorale ont été momentanément suspendues à Abengourou. En raison de la tension encore vive dans ‘’ la Cité Royale ‘’, les autorités judiciaires ont purement et simplement décidé de reporter cette phase du contentieux électoral au jeudi 26 août prochain. De fait, ce mardi 24 août, de nombreux mis en cause avaient littéralement assiégé dès les premières heures de la journée, les locaux du tribunal de 1ère instance de la ville où le contentieux devait reprendre, attendant dans une atmosphère lourde, de connaitre leur sort. Les militants du Fpi, à la base de la plupart des cas de demande de radiation, ont choisi eux, de rester chez eux par mesure de sécurité. Cette situation délétère a empêché les juges de statuer sur les cas inscrits au rôle du jour. Pour la circonstance, M. Abou Koulibaly le président du tribunal d’Abengourou a du écourter ses vacances pour s’entretenir avec les pétitionnaires. Pour rappel, signalons que la veille (le lundi 23 août) deux cas de radiation prononcés par le juge Kouamé Philippe, avaient entrainé de graves troubles dans la ville. Le marché central et autres commerces avaient été fermés. A cette occasion, Banga Banga Eugène, 51 ans, professeur de son état et Touré Dramane, 42 ans, couturier, ont été grièvement blessés et internés au Chr de la ville. Bien plus, la moto de Bogui Philippe, aviculteur de 56 ans, commissaire Cei reconnu pour être un farouche partisan du Fpi, a été calcinée par les manifestants qui ont manqué de peu d’attenter à sa vie « J’étais juste en face de la Mairie pour des courses lorsque j’ai été envahi par une cinquantaine de manifestants sortis du tribunal qui m’ont battu copieusement. Je n’ai eu mon salut qu’avec l’intervention d’un agent de sécurité. Ma moto a été tout de même calcinée. Il est évident que je vais donner une suite judiciaire à cette affaire », a expliqué la victime qui dit être accusée à tort d’être à la base des cas de demandes de radiation à Abengourou. Du côté des manifestants de la veille, Delma Mouhamed Salice, le président adjoint du rassemblement des jeunes républicains (Rjr) que nous avons approché, reste convaincu que ces débordements sont la résultante des dénonciations calomnieuses des militants du Fpi « Il faut pour cela que le droit soit dit dans toute sa rigueur par les autorités judiciaires. Nous n’accepterons jamais que des personnes soient abusivement radiées de la liste électorale », a-t-il déclaré avant de mettre les cas de blessures et autres incendies sur le compte des agissements ‘’d’éléments incontrôlés’’ qu’il a du reste appelés au calme. Dans le camp du Fpi en revanche, l’on pense plutôt à des actes prémédités d’assassinat. En tout cas, Ekra Ebrotié directeur local de campagne (Dlc) de Laurent Gbagbo dans la commune, que nous avons réussi à dénicher à Adaou à la lisière de la forêt à l’entrée de la ville (flanqué de deux agents de sécurité) est persuadé que les agissements des militants du Rdr montrent bien qu’ils ont des choses à cacher. « C’est leur volonté de frauder qui les poussent à la colère. Il ne s’agit pas de s’engager dans la violence, il s’agit tout simplement de présenter les documents pour justifier sa nationalité ivoirienne. Nos partisans sont sereins et n’iront plus au tribunal tant que des mesures de sécurité ne sont pas prises» a-t-il déclaré, interpellant Nanan Boa Kouassi III le Roi de l’Indénié sur la nécessité de tout mettre en œuvre pour préserver la paix dans son royaume.
Zéphirin NANGO
(Région du Moyen Comoé)
Légende : Le tribunal assiégé, les dégâts des troubles
Zéphirin NANGO
(Région du Moyen Comoé)
Légende : Le tribunal assiégé, les dégâts des troubles