Un pas, un coup d'œil en arrière. Deux pas, deux coups d'œil. Puis de grandes enjambées. Puis… plus de représentant FPI. Le plaignant a pris ses jambes à son cou. Fait rarissime que de fuir en pleine audience alors qu'on est le plaignant. Nous sommes au tribunal d'Adzopé. Ce mercredi 25 août, ont lieu les premiers procès sur le contentieux judiciaire d'inscription sur la liste électorale provisoire. En plein procès, le plaignant a abandonné le dossier et les magistrats. Le public est encore médusé… Sur la table des magistrats, quarante dossiers de radiation. C'est-à-dire quarante personnes qui, selon le Fpi, ont fraudé sur la nationalité ivoirienne. Elles sont toutes issues de la sous-préfecture de Bécédi Brignan. Elles ont été détectées par les sieurs Adou N'cho Ernest et Bécho Achodes. A la barre, le second cité ne répond pas. Seul donc Adou est présent. Lui au moins est courageux. Mais son courage ne va pas résister aux questions du parquet. Questions essentiellement basées sur les preuves détenues par les plaignants. C'est là qu'interviennent les bégaiements. C'est là aussi qu'on comprend pourquoi le second plaignant n'a pas osé se présenter. Pour toute réponse, le représentant du FPI brandit des numéros censés être ceux de cartes de séjour que les personnes incriminées auraient détenues. Question alors du représentant du parquet: " Ne pensez-vous pas qu'il serait intéressant pour nous, juges d'avoir les cartes de séjour, pour nous permettre de prendre, les décisions idoines ? " Réponse du plaignant, un baigaiement. Puis, un deuxième. Il se gratte la tête et demande à joindre la direction locale de campagne de son candidat. Il obtient gain de cause avec la suspension de l'audience de cinq minutes que prend le Président du tribunal. Ce temps, le plaignant devrait le mettre à profit pour réunir les preuves de fraude. Mais comment trouver ce qui n'existe pas? Le représentant du fpi va donc faire semblant de téléphoner avant de prendre ses jambes à son cou. Tout simplement ridicule. A La reprise de l'audience, point de plaignant. Donc, point de preuves non plus. C'est donc tout naturellement que le tribunal a rejetté en bloc les demandes de radiations.
Aboueu Tio
Aboueu Tio