Le tribunal de première instance d'Abengourou ressemblait, hier, jeudi 26 août, à un champ de guerre. Un détachement de gendarmes et de policiers, armes au point, ont quadrillé tout le périmètre du temple de Thémis. Cela pour empêcher les milliers de mis en cause de franchir le cordon dressé par les Fds. 50 personnes accusées devraient avoir accès à la salle d'audience. À 10 heures 04, l'audience s'ouvre. Les six premiers mis en cause sont blanchis. L'avocat des réclamants, maitre Tako Emmanuel, n'a aucune preuve pour défendre ses clients. Il demande une suspension de séance. Ce qu'il obtient. Mais coup de théâtre. A la reprise, Me Tako Emmanuel, l'avocat des réclamants en radiation d'Assoa Adou (selon le confrère Notre Voie), demande à faire une observation. Il prend la parole et déclare : " Ils sont venus nous menacer. Mais mieux, nous insulter. Et nous estimons, à partir de tous ces éléments et d'autres éléments que nous avons évoqués, que nous ne sommes pas en mesure de continuer parce que nos preuves ne peuvent pas venir, nous ne pouvons pas accéder à nos preuves. Voilà l'observation que nous voulons faire faire ". Le procureur Koutou prend à son tour la parole et fait observer ceci : " Il ne faudrait pas qu'on perde de vue que la date butoir, c'est aujourd'hui, jeudi 26 aout. Pour le moment, la date officielle, c'est le jeudi 26 aout. Il faut qu'on se mette d'accord. Mais on n'est pas sûr qu'on puisse proroger la date. Vu même que déjà hier au journal de 20 heures, il y a eu un communiqué de la CEI. Si les réclamants persistent et que le tribunal décide de renvoyer et qu'on n'ouvre pas, c'est considérer que vous désistez à votre action. Et ceux qui sont sur la liste vont rester sur la liste. Est-ce qu'on est prêt à assurer ensemble les conséquences, pour ne pas qu'on dise que les juges d'Abengourou avaient la possibilité de trancher le contentieux et qu'ils ne l'ont pas fait et c'est pourquoi on a vu les gens sur la liste ? C'est pourquoi, je donne la parole à Me Tako pour savoir s'il est prêt à assumer les conséquences pour ne pas que demain nous qui sommes là, nos noms puissent trainer dans les journaux. A Abengourou, on a fait ceci ou cela. Ce que je sais et ce que nous savons aujourd'hui (ndlr jeudi 26 août 2010), c'est la date butoir. .. " Le président de l'audience Kouamé Philipe, assisté de Goho Alain Charles et de Cassidy, a laissé la parole à l'avocat de la défense. " En ce qui nous concerne, nous avons pris des dispositions pour faire sortir de la salle ceux qui pouvaient nous troubler. J'aurais souhaité qu'on statue sur les dossiers pour lesquels les pièces existent. Aujourd'hui, c'est le dernier jour du contentieux sur la liste électorale. Je disais tantôt si le Tribunal d'Abengourou va prendre sur lui, en Côte d'Ivoire de faire l'exception des renvois. Si les parties demanderesse ne sont pas en mesure de soutenir qu'elles voudraient se dessaisir de leurs demandes, ça aussi, c'est un droit et cela doit être mentionné, le tribunal en tirerait les conséquences et nous sortons d'ici. Un renvoi, ce serait un peu difficile, je pense ", plaide Me Touré Zakaria. Le président de l'audience, Philipe Kouamé, après consultations de ses deux assesseurs, donne le verdict: " Je voudrais que chacun de nous sache .C'est eux qui ont fait leur attestation ; si celui qui est concerné demande le renvoi, on ne peut pas être plus royaliste que le roi. Il ne faudrait pas qu'il y ait des interprétations autrement. Sur ce, le tribunal renvoie toutes les réclamations qui ont été pendantes au 31 août 2010. L'audience est levée". Ainsi a pris fin hier le procès de demandes en radiation.
JOEL ABALO
JOEL ABALO