Ce n’est pas du cinq étoiles dans les pavillons que vont retrouver les 1600 éléments regroupés au sein du Gi3. L’accès au camp est pratiquement impossible. La route qui y mène est totalement dégradée. Des trous et des flaques d’eau à chaque pas. L’eau de ruissellement menace même de couper la voie à toute circulation. Chérif Ousmane et ses hommes se sont sentis obligés de détourner le passage. Les infrastructures sportives sont fortement obsolètes. L’infirmerie de garnison a ouvert les portes. Mais elle n’est pas aussi fournie en médicaments pour le nombre élevés de pensionnaires qui vient d’arriver. Y. J. Choi, le représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu dans notre pays avait promis au cours de son dernier passage dans ce camp, de revoir l’état de la route. Effectuant la visite guidée dans le camp, Chérif Ousmane, le nouveau commandant du groupement d’instruction, a posé le problème au ministre de la défense, Michel Amani N’Guessan. Le général de brigade dans son allocution n’a pas aussi manqué d’évoquer ce point. Il y a eu certes au troisième bataillon, un début de réhabilitation. Les soldats sont désormais superbement habillés. Il y a des tenues de ville et de nouveaux treillis. Des pavillons ont eu droit à quelques pots de peinture. Des lits picots et des tentes ont été livrés. Mais c’est insuffisant. Les retards dans la poursuite du processus ont mis à mal ces matériaux. Le commandant Chérif Ousmane a même été obligé de trouver quelques lits superposés en bois munis de matelas à ses soldats. La cuisine par ses soins a aussi été revue. Elle est à ce jour fonctionnelle. Mais pour l’accueil de plus de 1000 hommes pour une vie de caserne, il reste encore beaucoup à faire. « On mange au camp. Mais il faut dire que ce n’est pas facile. Surtout que tout le monde sera là maintenant. Alors je souhaite qu’on augmente la ration alimentaire », s’est confié un caporal encaserné. L’électricité et l’eau potable sont encore un luxe dans certains bâtiments. Il n’est pas certain que tous les soldats aient des lits. Malgré les lits arrivés le jour de l’encasernement, le général Bakayoko tend encore les bras. « C’est par la volonté d’aller à la paix que nous avons accepté de nous regrouper. Parce que si nous voulons attendre que tout soit prêt, on n’en finira jamais. Petit à petit, les choses vont rentrer dans l’ordre », nous a expliqué un officier des FaFn.
Allah Kouamé à Bouaké
Allah Kouamé à Bouaké