Comme dans toutes les cours communes, les rapports de voisinage finissent par dévoiler quelques confidences. Dans ces conditions, l’on se confie même les histoires les plus intimes. A cet effet, l’histoire de Ouattara Kassim est édifiante. Ce commerçant de 42 ans et père de trois enfants habite la même cour que Kouadio Pierre, au quartier Koweït (Yopougon). Celui-ci est célibataire, mais il a réussi à tisser de solides relations d’amitié avec Kassim. Selon Pierre, son voisin lui aurait confié que son épouse se plaignait de ses contre-performances au lit. Pour pallier ses insuffisances, explique-t-il, il a conseillé un naturothérapeute à son voisin. Malgré le traitement que suit Kassim, rien ne change et la tension monte dans le couple. Pierre qui lorgnait depuis longtemps l’épouse de l’infortuné Kassim bondit sur l’occasion. « Ma femme a commencé à me tenir tête à la maison. Je ne comprenais plus rien. Elle avance le prétexte que je refusais de m’occuper des enfants pour abandonner le domicile conjugal », affirme Kassim qui ne se doutait de rien continuait de se confier à son voisin qu’il considérait comme « son frère ». C’était mal connaître Pierre qui s’envoyait bonnement dame Ouattara. L’amourette a commencé en juin et a duré un trimestre. Le 12 août, Kassim découvre le pot-aux-roses: son voisin le cocufie. Il n’en fallait pas plus pour fouetter l’orgueil et la dignité de Kassim. Ce jour-là, une bagarre éclate entre lui et « son frère ». Il le roue de coups et celui-ci décide alors de porter plainte pour coups et blessures volontaires au commissariat de police du 16ème arrondissement. L’affaire arrive au tribunal des flagrants délits de Yopougon, le 20 août. Interrogé sur les faits mis à sa charge, le mis en cause déclare qu’il a été nargué par le plaignant qu’il avait pris pour son confident. Selon lui, au moment des faits, sa femme vivait encore sous son toit. Une déclaration rejetée par la victime qui soutient le contraire. Il produit un certificat médical attestant une incapacité temporaire de travail de quinze jours. Au terme d’un débat houleux, la présidente du tribunal déclare Kassim coupable des faits de coups et blessures volontaires. En répression, il est condamné à trois mois de prison assortis de sursis. Il doit verser la somme de 150 mille Fcfa au plaignant à titre de dommages et intérêts.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa