Agboville : criminalité - Un chef de gang abattu, un commissaire de police grièvement blessé

La pègre à Agboville vient de perdre un de ses illustres représentants. Le nommé Kama Jean Richard, Ivoirien de 24 ans. Il a été « viré » de la terre des hommes, le mardi dernier 24 aout, aux environs de 19 h. Sa mort permettra à la population locale de dormir plus ou moins dans la quiétude. Kama Jean Richard, connu au grand jour comme scieur de bois, n’étant pas n’importe qui dans le milieu criminel. Il a à son actif plusieurs actes de banditisme qui l'ont amené à gravir des échelons dans ce bien triste corps de métier. Même la récente attaque du domicile de Hien Léwa Pascal, substitut résident du procureur de la République, fait partie de son triste bilan. En tout cas, Jean Richard aura causé suffisamment de désolation à de nombreux et honnêtes citoyens. Revenons à présent sur les circonstances de sa mort. De fait, le voyou se sentant traqué, suite à ses actes peu recommandables, se réfugie de jour à « Ehouéguié », son village natal situé à une vingtaine de kilomètres d'Agboville. La nuit venue, il refait surface pour reprendre du service. Malheureusement, récemment, une dispute éclate entre le scélérat et sa dulcinée. Cette dernière fait recours à la police, en le « balançant ». Le portrait fait du mis en cause, cadre parfaitement avec celui du fugitif recherché. Forts des informations recueillies de sa planque, Kama est repéré le lundi 23 août, dans un hôtel de la ville. Les éléments du commissaire Diby Kokora peaufinent un plan pour sa capture. Mais la présence des flics autour de l’établissement hôtelier, Kama l'a sentie. Il tente dès lors de s'échapper par la fenêtre de sa chambre. Manque de pot pour lui. Il est contrarié par les anti-vols. Mais très futé, il défèque et se badigeonne le corps, de la tête aux pieds de ses excréments. Ceci, pour se donner un aspect dégoûtant et empêcher ainsi les flics de l'approcher. Mauvaise appréciation de sa part. Les policiers, qui tenaient vaille que vaille à le coincer, le neutralisent en dépit de son aspect répugnant. Ce, au terme d’un épique combat où le caïd fait montre d’une résistance à toute épreuve. Conduit au poste de police, il ne fait aucune difficulté à passer à table. 24h plus tard, soit le mardi 24 août, il est conduit dans son village par la police. Une démarche qui obéit à la volonté des agents des forces de l’ordre, de récupérer l'arme de guerre dont il se sert pour ses opérations. Mais sur place, la perquisition ne donne pas les fruits escomptés. A part quelques boules de cannabis, rien d’autre de compromettant n’est découvert au domicile du malfaiteur. La Kalachnikov tant recherchée n’y est point. Mais alors que les policiers entreprennent de rejoindre leur base à Agboville en sa compagnie, le lascar croit là l’occasion bonne de jouer son va-tout. Profitant donc de la pénombre, il prend la clé des champs. Malgré les tirs de sommation, le "hors-la -loi" refuse d'obtempérer. D’autres coups de feu claquent alors dans sa direction. Kama Richard est abattu. Quant à ses complices, Djidja Gérard, Seydou Traoré, Séry et Aké, ils croupissent dans les geôles de la Maison d'arrêt et de correction d'Agboville. Soulignons qu'au cours de la course-poursuite, pour mettre la main sur le chef de gang fuyant, le commissaire-adjoint, Kouadio Koffi Jean Didier s'est gravement blessé suite à une chute.

Célestin KOUAME
(Correspondant)