Watchard Kédjébo et Fofana Youssouf, leaders de la coordination des mouvements patriotiques des zones centre, nord et ouest, tous deux patrons de groupes d`autodéfense communément appelés milices, étaient face à la presse hier lundi 30 août 2010 dans un restaurant en zone 4C. Objectif: crier leur colère face `` au mépris `` dont ils disent être l`objet de la part des autorités militaires du pays dans le processus de désarmement, et exiger le quota des miliciens dans la nouvelle armée. Watchard et Fofana disent ne pas comprendre en effet qu`au moment où l`on intègre 5000 ex-rébelles dans l`armée nouvelle, les membres des groupes d`autodéfense sont laissés pour compte. `` Nous saluons la fin de l`encasernement dans les zones centre nord et ouest, et nous félicitons les Fafn et les Fds, ainsi que tous les acteurs. Mais c`est le lieu pour nous de nous inquiéter, car lorsque 5000 ex-rebelles sont intégrés dans la nouvelle armée et que les membres des groupes d`autodéfense, qui ont combattu pour maintenir la République débout, sont laissés de côté, il y a problème ``, a martelé Watchard, sous le regard approbateur de Fofana. Pour lui, les groupes d`autodéfense n`accepteront pas d`être les sacrifices de la paix. `` La paix ne doit pas se faire contre nous, mais avec nous. C`est pourquoi nous exigeons l`intégration des mouvements d`autodéfense dans la nouvelle armée. Si cela n`est pas fait, nous nous ferons entendre de façon bruyante ``, a-t-il menacé, appelant tous les groupes de miliciens à se tenir prêts pour engager la bataille de leur intégration dans l`armée. `` Nous exigeons la prise en compte de nos éléments dans l`armée, la douane, la police ``, a insisté Watchard, non sans dénoncer `` une attitude méprisante `` des autorités. `` Nous n`avons reçu que des cartes de démobilisés ``, a-t-il dit, brandissant la sienne, tout en ajoutant que `` ni le ministre de la Défense et les chefs militaires, ni les structures en charge de la nouvelle armée n`ont contacté les groupes d`autodéfense `` `` Les rebelles sont également des milices, car ils n`ont pas le droit de porter les armes. S`ils ont été pris en compte, il n`y a pas de raison que nous soyons écartés ``, a-t-il conclu.
H. ZIAO
H. ZIAO