Dans la réflexion sur les voies et moyens pour impulser le développement des pays africains, et en particulier de la Côte d'Ivoire, on s'aperçoit vite qu'il est nécessaire d'intégrer des facteurs qui ne sont pas purement économiques. Et un de ces principaux facteurs, c'est bien le sentiment national ou la conscience nationale.
En effet, comment des individus pourraient-ils faire avancer une œuvre commune s'ils n'ont pas conscience de cette communauté d'œuvre ? Et cela constitue, à mon humble avis, un des principaux problèmes du développement de la Côte d'Ivoire, par ce qu'il permet de comprendre une multitude de dysfonctionnements qui deviennent, au fil du temps, des « situations normales ».
Pour moi, si nous avons tant de mal à progresser, malgré les énormes richesses de notre sol et de notre sous-sol, si nous sommes encore à la traîne dans le concert des nations, malgré le nombre croissant de spécialistes nationaux de tous les domaines de l'activité humaine, c'est en grande partie parce que la conscience nationale est très peu développée ou parfois même n'existe pas.
J'entends par conscience nationale le sentiment, ressenti par une personne d'appartenir à une nation, à un Etat souverain. C'est, en principe, ce sentiment qui permet aux membres de la communauté nationale d'adapter leurs comportements aux objectifs de progrès social. À défaut de concerner un seul peuple (au sens culturel du terme), il prend appui sur un ensemble de « points communs », entre les personnes se reconnaissant d'une même nation. Ces points communs peuvent être utilisés pour caractériser l'identité nationale concernée.
Seulement, en Côte d'Ivoire, plusieurs signes montrent que ce sentiment national fait défaut ou qu'à tout le moins, il est très faible. On peut le voir dans la relation que les ivoiriens ont avec les biens collectifs. Il y a une expression populaire qui résume bien ce que je dis. C'est souvent qu'on entend ceux qui se font reprendre parce qu'ils ont des attitudes néfastes à la propriété publique répondre : « ça appartient à l'Etat » ou encore, « c'est l'Etat qui paye, où est ton problème ? ».
Un autre signe est l'attitude adoptée vis-à-vis des symboles nationaux. Je veux, à ce niveau, citer les deux éléments que sont l'équipe nationale de football et la nationalité elle-même.
Concernant l'équipe nationale, j'ai remarqué qu'en fait de support, c'est surtout la passion du football qui est mise en avant, dans la mesure où au moindre problème, toutes sortes d'attitudes peuvent être notées. C'est ainsi que, lors de la blessure de Didier Drogba au cours du match amical contre le Japon, j'ai pu me rendre compte que certains ivoiriens s'en réjouissaient, simplement parce qu'il n'est pas de leur région. À cela, s'ajoutent les problèmes internes à l'équipe nationale, dont la presse s'est largement fait l'écho, et qui ne sont que le reflet de ce malaise commun à la plupart des ivoiriens : le manque d'amour pour le pays, tout simplement.
S'agissant de la nationalité, ou du moins de la relation que les ivoiriens ont avec la nationalité ivoirienne, les développements récents de l'actualité politique nous montrent bien que pour beaucoup d'ivoiriens, cela ne signifie pas grand chose. Ce d'autant plus que être ou ne pas être ivoirien est devenu un simple enjeu politique dans lequel les uns et les autres cherchent à contrôler l'issue du scrutin. C'est vraiment dommage que le fait d'être ou de ne pas être ivoirien n'ait pas plus d'importance que d'avoir un président issu de sa région ou de son parti !
A bien y regarder, même l'acuité particulière avec laquelle se pose le problème de la corruption sous nos cieux, peut s'expliquer, en partie je le concède, par la quasi-inexistence du sentiment national des ivoiriens. Au niveau des administrations publiques et même de certaines institutions privées, c'est la course à l'enrichissement personnel impulsé par ce que j'appellerais un « individualisme collectif » dénué de toute considération nationale.
En fait, la nation ivoirienne n'a d'existence que sur le papier, la réalité étant que les ivoiriens eux-mêmes en ont une conscience bien limitée.
Comment peut-on expliquer une telle situation où les comportements d'incivisme semblent s'ériger en règles ? Pourquoi les ivoiriens semblent-ils incapables de se représenter la Côte d'Ivoire comme un bien commun suprême dont l'intégrité serait non-négociable ? En somme, qu'est-ce qui pourrait expliquer la quasi-inexistence du sentiment national ivoirien ? Ces questions feront l'objet, Dieu voulant, d'une prochaine réflexion. À la prochaine donc, pour que l'Afrique avance !
En effet, comment des individus pourraient-ils faire avancer une œuvre commune s'ils n'ont pas conscience de cette communauté d'œuvre ? Et cela constitue, à mon humble avis, un des principaux problèmes du développement de la Côte d'Ivoire, par ce qu'il permet de comprendre une multitude de dysfonctionnements qui deviennent, au fil du temps, des « situations normales ».
Pour moi, si nous avons tant de mal à progresser, malgré les énormes richesses de notre sol et de notre sous-sol, si nous sommes encore à la traîne dans le concert des nations, malgré le nombre croissant de spécialistes nationaux de tous les domaines de l'activité humaine, c'est en grande partie parce que la conscience nationale est très peu développée ou parfois même n'existe pas.
J'entends par conscience nationale le sentiment, ressenti par une personne d'appartenir à une nation, à un Etat souverain. C'est, en principe, ce sentiment qui permet aux membres de la communauté nationale d'adapter leurs comportements aux objectifs de progrès social. À défaut de concerner un seul peuple (au sens culturel du terme), il prend appui sur un ensemble de « points communs », entre les personnes se reconnaissant d'une même nation. Ces points communs peuvent être utilisés pour caractériser l'identité nationale concernée.
Seulement, en Côte d'Ivoire, plusieurs signes montrent que ce sentiment national fait défaut ou qu'à tout le moins, il est très faible. On peut le voir dans la relation que les ivoiriens ont avec les biens collectifs. Il y a une expression populaire qui résume bien ce que je dis. C'est souvent qu'on entend ceux qui se font reprendre parce qu'ils ont des attitudes néfastes à la propriété publique répondre : « ça appartient à l'Etat » ou encore, « c'est l'Etat qui paye, où est ton problème ? ».
Un autre signe est l'attitude adoptée vis-à-vis des symboles nationaux. Je veux, à ce niveau, citer les deux éléments que sont l'équipe nationale de football et la nationalité elle-même.
Concernant l'équipe nationale, j'ai remarqué qu'en fait de support, c'est surtout la passion du football qui est mise en avant, dans la mesure où au moindre problème, toutes sortes d'attitudes peuvent être notées. C'est ainsi que, lors de la blessure de Didier Drogba au cours du match amical contre le Japon, j'ai pu me rendre compte que certains ivoiriens s'en réjouissaient, simplement parce qu'il n'est pas de leur région. À cela, s'ajoutent les problèmes internes à l'équipe nationale, dont la presse s'est largement fait l'écho, et qui ne sont que le reflet de ce malaise commun à la plupart des ivoiriens : le manque d'amour pour le pays, tout simplement.
S'agissant de la nationalité, ou du moins de la relation que les ivoiriens ont avec la nationalité ivoirienne, les développements récents de l'actualité politique nous montrent bien que pour beaucoup d'ivoiriens, cela ne signifie pas grand chose. Ce d'autant plus que être ou ne pas être ivoirien est devenu un simple enjeu politique dans lequel les uns et les autres cherchent à contrôler l'issue du scrutin. C'est vraiment dommage que le fait d'être ou de ne pas être ivoirien n'ait pas plus d'importance que d'avoir un président issu de sa région ou de son parti !
A bien y regarder, même l'acuité particulière avec laquelle se pose le problème de la corruption sous nos cieux, peut s'expliquer, en partie je le concède, par la quasi-inexistence du sentiment national des ivoiriens. Au niveau des administrations publiques et même de certaines institutions privées, c'est la course à l'enrichissement personnel impulsé par ce que j'appellerais un « individualisme collectif » dénué de toute considération nationale.
En fait, la nation ivoirienne n'a d'existence que sur le papier, la réalité étant que les ivoiriens eux-mêmes en ont une conscience bien limitée.
Comment peut-on expliquer une telle situation où les comportements d'incivisme semblent s'ériger en règles ? Pourquoi les ivoiriens semblent-ils incapables de se représenter la Côte d'Ivoire comme un bien commun suprême dont l'intégrité serait non-négociable ? En somme, qu'est-ce qui pourrait expliquer la quasi-inexistence du sentiment national ivoirien ? Ces questions feront l'objet, Dieu voulant, d'une prochaine réflexion. À la prochaine donc, pour que l'Afrique avance !