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Société Publié le mercredi 1 septembre 2010 | Le Nouveau Navire

Gaz butane / Après deux décennies de promotion : Des résultats peu satisfaisants

La rareté du gaz butane suscite des inquiétudes ces derniers temps à Abidjan. La pénurie se fait sentir alors que les musulmans observent le jeûne du mois de Ramadan, troisième pilier de l'Islam.

Depuis plusieurs jours, les ménages sont obligés d'utiliser le charbon de bois pour faire la cuisine. Nous sommes en août, en plein hivernage. Le charbon, le combustible tant apprécié des ménages citadins, déteste la pluie. Mouillé, il perd son efficacité habituelle et refuse de s'embraser. Or, au moment de la préparation du repas de l'aube, le temps dont on dispose est très limité, car il faut manger et boire avant cinq heures du matin. Question de respecter le timing pour que le jeûne soit accepté par Allah. Le gaz butane censé être une solution à cette préoccupation légitime se fait rare. Le constat est le même dans la plupart des communes d'Abidjan. Dans les rues des quartiers, on voit de plus en plus de personnes avec des bouteilles vides à la recherche de gaz.

Les limites de la Gestoci

L'une des raisons de la récurrente pénurie du gaz butane sur le marché et de la surenchère qui en résulte s'explique, de source bien introduite, par défaut de la capacité de stockage de la Gestoci (Ndlr, Société d'Etat à capitaux mixte chargée de la gestion des stocks pétrolières en Côte d'Ivoire), principal fournisseur des centres emplisseurs. La capacité de stockage de la Gestoci en gaz butane est de 8000 tonnes métriques (Tm), soit 8 millions de kg, alors que le besoin du marché local est de 120.000 Tm. Par contre, l'on entend un autre son de cloche chez les opérateurs gaziers qui, pour la plupart, sont des centres emplisseurs. Ces derniers soutiennent qu'il ne s'agit pas de pénurie de gaz butane en tant que telle. Ils évoquent la rareté des camions pour le transport des bouteilles de gaz vers les distributeurs qui ravitaillent les ménages.

Un facteur aggravant

Il y a aussi un autre phénomène aggravant du déficit de gaz butane destiné aux ménages. Il s'agit de la floraison des stations de pompage de gaz pour le ravitaillement des automobiles. Tout le monde ferme les yeux sur cela, quand bien même cette activité est interdite et présente un danger permanent pour la population qui côtoie ces stations et pour les utilisateurs de ces automobiles à gaz.

La responsabilité de l'Etat

L'Etat gagnerait à réglementer et arrêter l'implantation sauvage des stations de pompage de gaz domestique afin de minimiser la fuite de gaz destiné aux ménages. Aussi, devra-t-il songer au renforcement de la capacité de stockage de la Gestoci pour combler le déficit qui va crescendo d'année en année avec l'accroissement de la population urbaine.
Cela doit passer par la construction de nouvelles cuves de stockage.
D'ici là, les femmes sont obligées de parcourir de longues distances dans l'espoir de s'approvisionner en produits combustibles. Non sans subir la surenchère tant sur le charbon de bois que le gaz butane. Puisque la rareté de l'un engendre l'inflation de l'autre en terme de prix. En témoignent les prix de la bouteille de 12 kg à 6000 Fcfa dans certains quartiers d'Abidjan au lieu de 4000fcfa, quand celle de 6 kg est vendue à 3000 Fcfa contre 2000 Fcfa en temps normal (prix homologué). Ainsi, après deux décennies de promotion du gaz butane, les efforts gouvernementaux n'ont donc pas permis d'atteindre des résultats satisfaisants contrairement à d'autres pays. Il reste donc beaucoup de travail à faire dans ce domaine.

Coulibaly N'Golo A.
aboubackr@yahoo.fr
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