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Société Publié le mercredi 1 septembre 2010 | Le Mandat

Enquête Express / Vendeuses de ‘’kleenex’’ (pochette jetable) - Tout sur le secret de leurs monnaies ?

Si les apprentis des mini-cars communément appelés ‘’Gbaka’’ et autres mauritaniens tenanciers de boutiques se plaignent toujours de ne pas avoir de petite monnaie, cela n’est pas le cas pour les jeunes filles vendeuses de papier jettable (kleenex). Pour seulement un achat de 100 ou 200 F Cfa, elles sont capables de vous faire la monnaie de 10.000 F Cfa. Quelles sont leurs différentes sources d’approvisionnement ? C’est cette énigme que nous avons tenté de résoudre.
Vous êtes en quête de petite monnaie ? Ne cherchez pas longtemps. Il vous suffit de vous adresser aux jeunes vendeuses de kleenex. Pas gratuitement surtout. Parce que, vous devez acheter un paquet pour être servi. La question que tout le monde se pose est la suivante : « D’où détiennent-elles leurs monnaies ? ». Le fait n’est certes pas nouveau. Mais, pendant que ceux qui en principe sont à mesure de résoudre ce problème récurrent de la petite monnaie éprouvent d’énormes difficultés à satisfaire leurs clients, ces filles dont l’âge varie entre 10 et 18 ans détiennent la solution. Elles en ont même fait une activité

Les gares routières, leur lieu
de prédilection
Nous sommes à bord d’un mini-car appelé encore ’’Gbaka’’. Nous quittions la commune de Yopougon pour Adjamé Liberté. Au niveau de la forêt du Banco, le jeune apprenti doit faire son travail. C’est-à-dire encaisser les frais de transport. « Avec la monnaie, s’il vous plaît ! », tient-il à préciser. « Toujours monnaie, toujours monnaie » rétorquent aussitôt bon nombre d’usagers. « Ce n’est pas la peine de grogner. A la CIE, on trouvera la monnaie » rassure le jeune apprenti. Chose qu’il réussit une fois quand le véhicule s’immobilise au lieu dit. Avec un billet de 5000 F Cfa, il s’offre un paquet de kleenex. La jeune vendeuse lui fait la monnaie. Un autre client avec un billet de 10.000 F Cfa en fait autant. Mais la jeune fille souhaite qu’il prenne deux paquets. Sans hésiter, il obéit. Et sur le champ, il est servi. La rapidité avec laquelle ces jeunes filles s’exécutent attirent la curiosité un homme d’un certain âge en partance pour le Campus de Cocody. « Mais pourquoi ces enfants et non les boutiquiers et autres apprentis gbaka ? » s’interroge l’homme d’un certain âge. Tout comme à Adjamé Liberté, la gare Nord, à Adjamé, la gare Rénault… sont leurs endroits de prédilection. Dans ces lieux, vous ne pouvez jamais avoir un problème de petite monnaie. La seule condition, vous proccurer des paquets de Kleenex qui, pour la plupart ne sont que des contrefaçons.

Une activité exclusivement reservée aux filles malinké ?
Awa, Bintou, Diawala, Sita, et autre Samaké sont les prénoms que l’on retrouve dans ces espaces. Une chose qui a fait dire à un jeune étudiant en année de Licence en Sociologie que « c’est une affaire de filles dioula ». Vrai ou faux ? En tout état de cause, ce n’est pas la jeune Awa toujours présente à la gare de la Riviera qui dira le contraire. Sa présence constante près de l’Agence de la CIE à Adjamé a fini par faire d’elle une des patronnes de ce secteur. Elle est devenue incontournable auprès des chauffeurs de Gbaka et leurs apprentis. Avec elle plusieurs de ses ‘’copines’’ avec chacune des paquets de ‘’Kleenex’’ en main attendent usagers et passants en quête de ‘’jetons’’ pour aller vaquer à leurs occupations. Parlant toutes la langue malinké, elles sont éparpillées dans les différentes gares criant à tue-tête pour se faire entendre.

La Sotra, le principal fournisseur ?
Selon les informations en notre possession, certains agents de la Société des Transports Abidjanais seraient les principaux fournisseurs en ‘’jetons’’ de ces jeunes filles. Et les propos de la ‘’reine mère’’ Awa le confirme. « Mon ami est machiniste à la Sotra. C’est grâce à lui que j’ai ma monnaie. Mais pour certaines de mes copines, elle les achètent avec certains agents de cette socité le soir à leur descente ». Une thèse que refute un vendeur de titres de transports au Campus de Cocody. Il sera rejoint par un autre, lui vendeur de ticket à la Liberté. Qui dit vrai dans ce cas ? Difficile d’y répondre. Tout compte fait, ‘’il n’y a pas de fumée sans feu’’ dit-on chez les Lobi. A côté des agents de la Sotra de Philippe Attey, les apprentis gbaka sont pointés du doigt. « Ce sont eux qui vendent la monnaie à la descente à ces jeunes filles et s’en plaignent après ». En somme, il ressort de ce que pour ces jeunes qui se battent pour avoir leur pain du jour, aident beaucoup en ce qui est des problèmes de monnaie. Cependant, ne leur demandez pas ce qu’elles gagnent. Puis-qu’elles ne vous repondront jamais.

Jules César
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