Bolou Koudou Evariste n’avait pas encore compris qu’à l’heure des nouvelles technologies de la communication, nul ne peut commettre un crime et s’évaporer définitivement dans la nature surtout lorsqu’on est présumé coupable. Ce quidam, selon une source policière, a tué sa copine le 21 juillet puis, il prend la fuite. Il a été épinglé le vendredi 20 août au quartier Gbêpleu de Man. Il a été aussitôt transféré à Bouaké où il est mis à la disposition des autorités judiciaires de cette ville. Les faits remontent au début du deuxième semestre de l’année 2010. B.K. E vivait en bonne intelligence avec son épouse T.K. qu’il a épousé en 1993, lorsque la marraine de son mariage a constaté qu’il avait de mauvaises fréquentations. Cette dernière décide alors de rompre les liens avec le filleul. Bolou trouve nécessaire de changer de marraine, parce qu’il veut, selon lui, entreprendre un voyage à l’étranger. Il trouve que pour y parvenir, il faut divorcer, puis se remarier en changeant de parrain. L’homme parvient à convaincre son épouse qui, naïvement, accepte sa proposition. Le couple se rend alors au tribunal de Daloa pour engager la procédure. Deux mois plus tard, dame T.K. constate que son époux ne parle plus de voyage ni de divorce, ni de remariage. Pis, des rumeurs lui font croire que son homme entretenait une maîtresse avec qui il se serait remarié. Il s’agit de Djah Sessegnon Elisabeth. L’épouse légitime de Bolou se rend à Daloa pour vérifier la suite de la procédure de divorce qu’elle a engagée avec son époux. Grande fut sa surprise d’apprendre, auprès du greffier en chef, que le divorce a été prononcé et que son mari avait été informé. Dame T.K. qui jouit tout de même des avantages du divorce, à savoir la conservation de la maison conjugale et la garde des enfants, pique une crise. A son retour à Man, elle demande à Bolou de quitter la maison. Celui-ci trouve donc l’opportunité de se rendre chez sa maîtresse Djah Elisabeth, coordonnatrice de mobilisation communautaire dans une ONG internationale à Bouaké. Entre-temps, cette dernière avait, de son côté, reçu l’information selon laquelle Bolou serait en train d’entreprendre des démarches en vue de se remarier avec son ex-épouse. Elle aussi décide de le quitter. Une bagarre éclate entre les deux ex-tourtereaux qui aboutit à la mort de Djah Elisabeth. Bolou Koudou prend donc ses jambes à son cou en emportant les deux téléphones portables de sa défunte copine et son ordinateur portable. En sortant de la maison, il dit à ses voisins: « ne dérangez pas ma dulcinée, elle ne se sent pas bien. Elle doit se reposer ». Le criminel prend la route d’Abidjan. Trois jours plus tard, les voisins constatent que la jeune dame ne sort pas de sa maison et décident de défoncer la porte. C’est une odeur insupportable qui les accueille. Le frère cadet d’Elisabeth appelle Bolou pour lui annoncer que sa copine a été retrouvée en état de décomposition dans sa chambre. L’homme choisit de se rendre à Man chez son ex-épouse. Une autopsie a révélé que la victime a reçu plusieurs coups d’un objet contondant avant de succomber. Entre-temps, les humanitaires de la ville avaient déjà reçu l’alerte. Le procureur de la République près le tribunal de première instance était lui aussi au parfum de la situation. C’est ainsi qu’il va instruire le commissariat mixte de police pour engager des recherches. Selon le commissaire Traoré, c’est sur une dénonciation anonyme que la police a mis la main sur le présumé assassin chez son ex-épouse à Gbêpleu. Pendant son audition au commissariat mixte de Man, l’homme a nié en bloc les faits qui lui sont reprochés. Mais son argumentation n’a pas convaincu le procureur Dady Séraphin qui a ordonné qu’il soit mis à la disposition du tribunal de Bouaké où il doit répondre de son acte. C’est là-bas qu’il va reconnaître les faits. « Elle voulait me quitter et cela m’était inadmissible. Nous nous sommes battus. Je lui ai donné des coups avec ma chaussure » a-t-il révélé à Bouaké, selon notre source.
Kindo Ousseny à Man
Kindo Ousseny à Man
