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Faits Divers Publié le mardi 31 août 2010 | Le Mandat

Insolite/Azaguié-Ahoua : Le défunt refuse de se faire enterrer

La paisible ville d’Azaguié a vécu un spectacle peu ordinaire le dimanche 29 Août dernier. Le jeune Aboya N’Tapké, qui venait de perdre la vie des suites d’une courte maladie, a refusé d’être conduit au cimetière pour y être inhumé. Ce qui a laissé libre cours à des commentaires plus ou moins contradictoires. Néanmoins, ce qu’il nous a été donné de voir et de surtout entendre, c’est que le jeune N’Tapké qui souffrait d’un mal de gorge est décédé le dimanche aux environs de 14 heures. Comme le requiert la coutume en pays Abbey, il devrait être inhumé le même jour. Car il est le premier enfant décédé de la famille. Aussitôt, des démarches sont entreprises dans ce sens. Une tombe est rapidement creusée au cimétière d’Azaguié Ahoua. Pendant ce temps, la dépouille est mise en bierre selon les rites exigés par la coutume. En fin d’après midi, parents proches et amis décident d’accompagner le défunt à sa dernière demeure. La séparation est douloureuse. Des cris de pleurs fusent de toutes parts. La charrette dans laquelle le cercueil devrait être déposé pour l’ultime voyage prend position. Les cris et pleurs se font plus intenses. Des volontaires chargent le cercueil, direction le cimétière. C’est alors que contre toute attente, la dépouille décide de ne pas se plier à ce voyage ultime. Il rebrousse donc chemin avec ses porteurs. C’est la débandade totale. Les courageux sont effrayés, tandis que les poltrons prennent leurs jambes à leur cou. Tout Azaguié Ahoua est saisi de la nouvelle. La foule commence à grossir. Jusqu’aux environs de 22 heures, les porteurs du cercueil parcourent une dizaine de fois la voie reliant le domicile du défunt au cimetière. Même les supplications de sa mère éplorée, lui demandant d’accepter d’être conduit à sa dernière demeure, n’y ont rien changées. « Tant qu’il ne désigne pas celui qui l’a tué, il ne va pas accepter de partir» pouvait on entendre dans la foule. Le cercueil ne parvient pas à désigner un quelconque coupable comme le souhaitait la foule. Finalement, le corps de N’Tapké n’a pu être inhumé le dimanche dernier. Rendez vous a été pris pour hier lundi. C’est finalement aux environs de 10 heures que les parents du défunt ont pu procéder à l’inhumation. Il part en laissant derrière lui sa copine enceinte. Que la terre lui soit légère.

Aboubakar Sangaré
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