Arrivée sur les bords de la lagune Ebrié en juillet de l’année écoulée, S. Samira ne croyait pas, un seul instant, que son compagnon rencontré sur la toile pouvait lui planter le couteau dans le dos. Samira a quitté son pays, le Maroc, pour Abidjan. Après quelques mois de bonnes relations, Timité Amadou, le concubin de Samira, déroule l’idée qu’il avait longtemps derrière la tête. Ce commerçant de véhicules d’occasion, installé à Treichville, fait croire à la belle Samira qu’elle gagnerait à investir dans l’achat puis la revente de véhicules. Ainsi, dit-elle, j’ai mis à sa disposition la somme de 1,150 million Fcfa. Cet argent, selon elle, a permis l’achat en novembre 2009 de deux véhicules : une Toyota Starlet et une Golf. « Il (Amadou) a fait venir ces deux voitures sans me rendre compte. Je vivais avec lui mais il a commencé, depuis ce temps, à ne pas me faire le point des activités. Des mois durant, il ne rentrait pas à maison. Il découchait et régulièrement il abusait de moi sexuellement. Il me menait la vie dure parce que je lui réclamais mon argent. Il me battait et j’étais devenue la risée du quartier », explique la blonde venue du royaume chérifien en ajoutant que son concubin a profité d’elle pour fructifier ses affaires. A la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le 23 août, elle affirme que le prévenu l’a manipulée et abusé d’elle. « Il avait commencé à me rembourser. Il m’a payé sur les 1,150 million Fcfa la somme de 500 mille Fcfa. Il m’a donné l’argent en monnaie de singe. Aujourd’hui, je me constitue partie civile et je réclame 2 millions Fcfa à titre de dommages et intérêts », soutient la pauvre, visiblement prise de remords, qui fond en larmes. Méprisant, l’accusé assisté de son conseil se répand dans des explications fantaisistes qui frisent la dérision. Selon lui, ce n’est pas une affaire d’abus de confiance mais plutôt une crise de jalousie qu’aurait eue la plaignante. « Elle vivait avec moi. Mais elle ne voulait plus voir mon fils de 5 ans. Ce n’est pas une affaire de voiture. Le problème se trouve ailleurs », se persuade le mis en cause. Il pousse son audace en essayant de narguer le tribunal. Mais le juge le rappelle vite à l’ordre et l’avocat du prévenu tente de redresser le tir. Peine perdue. Le tribunal déclare l’accusé coupable des faits d’abus de confiance. En répression, il le condamne à douze mois de prison. Une fois libre, il doit verser à Samira la somme de 2 millions Fcfa.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa